Le 26 mai dernier, on était à l'Ehpad Laury Munch du Neuhof avec le duo Æncre ! Le duo distille une musique née de l’Atlantique Nord entre tradition française, celtes, québécoise et americana. Un doux moment.

Le 26 mai dernier, on était à l'Ehpad Laury Munch du Neuhof avec le duo Æncre ! Le duo distille une musique née de l’Atlantique Nord entre tradition française, celtes, québécoise et americana. Un doux moment.
Dans le prolongement des récrés artistiques de mars dernier avec No Limit Orchestra et la cie Mira, on retourne pendant dix jours dans les écoles maternelles et élémentaires du Neuhof avec Xavier Muñoz pour des ateliers autour de la clarinette et des chansons Disney !
Du 3 au 7 mai dernier, Shootin' Chestnuts et Black Koyo étaient en résidence à l'Espace Django. Ces quelques jours étaient la première étape de leur projet de création partagée TRANS(E)-SHOOTIN-EXPRESS.
Le 12 mai dernier, nos voisins d'Adèle de Glaubitz, le centre Braille en particulier, ont accueilli The Blind avec notre complicité, lui qui était de passage à Strasbourg pour le festival Colors ! The Blind, c'est un artiste qui développe depuis plusieurs années un concept artistique novateur qu’est le graffiti pour aveugle. Sa technique ? Le collage de demi-sphères de plâtre sur des marques réalisées au préalable à l’aide d’un pochoir et d’une bombe de peinture, matérialisant l’alphabet braille. Les enfants ont donc pu expérimenter le graff en braille et laisser une empreinte avec cette phrase « L’œil sert l’oreille du sourd ».
Du 7 au 9 mai, nos pépiniéristes étaient en résidence croisée à la Cartonnerie de Reims. La suite en septembre avec l'accueil de Chester Remington à Django...
Les groupes Shootin' Chestnuts et Black Koyo étaient en résidence à Django du 3 au 7 mai dernier. Ces quelques jours étaient la première étape de leur projet de création partagée : TRANS(E)-SHOOTIN-EXPRESS ! Quelques images de la restitution avec un petit Face A/Face B.
Une résidence croisée, qu’est-ce que c’est ? C’est un partenariat entre deux salles, un échange entre deux groupes accompagnés, l'occasion de s’enrichir mutuellement en découvrant d'autres lieux, d'autres pratiques, en rencontrant d'autres équipes, d'autres artistes. JIVRE, notre pépiniériste, et Chester Remington, accompagné par la Cartonnerie à Reims, vont vivre prochainement cette expérience.
Elle va démarrer tout bientôt, du 7 au 9 mai prochains, avec la résidence de JIVRE à la Cartonnerie. Pendant trois jours, le groupe va pouvoir peaufiner son son avec l'aide d'un technicien conseil, questionner son attitude et sa présence sur scène sous le regard avisé de Mike Ponton (Dionysos), profiter des conseils de l'équipe de la Carto et des retours des membres deChester Remington.
La suite en septembre avec l'accueil de Chester Remington à Django... On vous donnera des nouvelles !
Du 30 mars au 6 avril dernier, le groupe MOSAïC était en résidence à Django ! Une première pour cette toute nouvelle formation jazz créée et dirigée par Railo Helmstetter à qui on a posé quelques questions !
On était au collège du Stockfeld avec OZMA ce matin pour poursuivre les séances de la Fabrique Jazz ! On croise les doigts pour que ça puisse reprendre rapidement. Merci à l'école de musique du CSC Neuhof, au collège du Stockfeld et à la Sacem pour ce beau projet partenarial !
La tournée des récrés nous avait tellement manqué, et visiblement pas qu’à nous. Presque un an après, nous avons pu revenir ambiancer les cours de récré des écoles maternelles et les établissements du handicap du Neuhof avec une collaboration maison entre deux musiciennes Sarah et Laurane du No Limit Orchestra, sous la houlette du directeur artistique Frédéric Durrmann, et les danseur.euses Yvonette et Sébastien Vela Lopez de la Cie Mira. Un croisement bluffant, qui a émerveillé tout le monde et provoqué son lot de frissons. Bravo aux artistes et merci aux écoles, à l'IME Arsea, l'Association Adèle de Glaubitz et l'ARAHM !
© Mehdi - Afterlife Studio
Le 16 mars, on était toute la journée à l’ERPD du Neuhof (École Régionale du Premier Degré) avec Gyraf - notre artiste associé au jeune public - et son compère Pape Mbaye, formant le duo Griobadour, pour une série de concerts ! Une journée qui s’inscrit dans le cadre du projet initié par l’ERPD « Des cigognes en Afrique ». Petit extrait avec la reprise du célèbre titre de M « Mama Sam ».
Découvrez la gazette de l'action culturelle à l'Espace Django ! Un support qui raconte autrement les gens qui font cette salle, les publics, les artistes, quand ils participent aux projets menés à nos côtés.
Le 2 mars dernier, la chanteuse Lily Jung s’est rendue au centre Raoul Clainchard à Adèle de Glaubitz, pour proposer un instant suspendu, tout en lenteur, en douceur, pour partager des vibrations. A l’écoute de ses sensations, guidée par un tambour grave, des grelots indiens, un bâton de pluie, des carillons, un monolina, un harmonium ou une shruti box d’Inde, de nombreux instruments insolites l’accompagnent pour porter les chants du monde. Assurément un moment dont on se souviendra !
Thomas Schoeffler Jr. était en résidence à Django du 27 février au 1er mars avec son groupe The Rusty Rifles et Mike Ponton du groupe Dionysos. On en a profité pour lui poser quelques questions.
En septembre dernier, le groupe Cheap House (techno live), que nous accompagnons dans le cadre l’Opération Iceberg en partenariat avec les Eurockéennes de Belfort, a élargi son entourage professionnel en rejoignant WART. Une étape importante qui devrait propulser cette formidable machine de scène originaire de Strasbourg dans toute la France et au-delà. Depuis plus de 20 ans, WART s’est en effet fait une place de choix dans le paysage musical hexagonal en tant que programmateur d’événements, producteur de spectacles et tourneur (Meute, Arnaud Rebotini, Jeanne Added...). Jérémie Fallecker, le bouillonnant fondateur de Pelpass, est à l’origine de cette rencontre structurante pour le groupe. Il revient avec nous sur les coulisses de cette signature et plus largement sur le développement prometteur du groupe.
Tu suis le projet Cheap House depuis le départ. Peux-tu nous raconter ton premier contact avec le groupe ?
Disons que comme beaucoup de monde, j’ai eu un coup de cœur sur leur projet dès le départ. Et un sacré départ... Mon premier contact fut lors de la fête de la musique 2018 où, si je ne me trompe pas, ils avaient imaginé ce groupe juste pour se faire plaisir. Comme quoi, il y a parfois des bons groupes à la fête de la musique !
Tu les as programmés à plusieurs reprises. Une façon pour toi de soutenir le projet, de le faire évoluer aussi ?
Suite à cette fête de la musique, nous nous sommes tout de suite dit : « Rendez-vous sur Paye Ton Noël la même année ! C’est peut-être cela qui a participé à leur motivation pour essayer d’affiner ce tout nouveau projet. Le groupe et son entourage font aussi partie d’un réseau de musiciens foisonnant sur Strasbourg. Leur implication dans le réseau des Jam de Strasbourg leur donne constamment de la matière pour imaginer de nouveaux morceaux. Et quand nous est venue l’idée de confronter la techno instrumentale de Cheap House et du math jazz rock de Schnack, ils se sont montrés extrêmement motivés. Au point de vouloir les réinviter sur le Pelpass Festival.
Tu connais leur musique par cœur du coup ? C’est comment un live de Cheap House ?
C’est un groupe en constante évolution et leurs lives sont toujours différents. Ils peuvent faire tourner des boucles autant de temps qu’ils veulent. Il est donc impossible de connaître leurs morceaux par cœur. Par contre, comme dans la musique électro, il y a d’incroyables montées qui basculent toujours sur une apothéose ou un break renversant qui vous donnera forcément envie de danser.
Récemment, tu t’es même impliqué encore davantage en mettant en relation le groupe avec ce dénicheur de talents qu’est WART. C’était naturel pour toi ?
Quand un groupe de la scène locale de Strasbourg me plaît, je n’hésite pas à envoyer un mail à du monde : tourneurs, managers et autres programmateurs... Avec toutes les propositions que nous voyons passer dans la musique chaque jour (même re/confinés), il est souvent compliqué de tout écouter. On est donc très attentif aux conseils de l‘entourage professionnel. Un réseau et des idées se construisent avec les autres. C’est important pour tout le monde d’être à l’affût des coups de cœur de chacun. D’autant qu’il y a beaucoup de groupes qui se vivent en live, ce qui est clairement le cas de Cheap House. Je trouve donc normal de mettre en relation certains groupes et certains pros, quand cela est possible.
Les actus du groupe sont fortes. Ils étaient notamment aux Inouïs du Printemps de Bourges, le rendez-vous consacré à la découverte des nouvelles pépites musicales françaises. Que peut-on leur souhaiter à présent ? Une tournée à guichets fermés dans les plus belles scènes françaises, le plut tôt possible... ?
Pour l’instant, on ne peut qu’espérer que l’activité reprenne pour tout le monde et que le groupe puisse refaire des lives. Cheap House est clairement un groupe de festival : les musiciens sont très bons, ils ont de l’énergie et leur musique est intense. C’est un groupe encore émergent et c’est par le live qu’ils pourront étendre leur audience. Car ce qui est sûr, c’est qu’un concert de Cheap House, on s’en souvient !
Une année où les moments de magie ont su parfois éclaircir un ciel assombri.
Une année où le rapport aux artistes, aux publics, aux techniciens, aux partenaires s'est nourri d'un élan précieux d'entraide et de solidarité.
Une année où notre projet tout terrain n'a pas eu à se réinventer, ses fondamentaux devenant d'actualité.
"De l'art, du lien, du sens", encore et toujours.
© Mehdi - Afterlife Studio
Initialement prévu le 16 décembre à Django, le spectacle-installation "Ilmarinen" de la compagnie BaOmen destiné aux tout petits n'était pas complètement covid-compatible dans sa version originale. Les artistes ont repensé une forme différente (merci à eux !), jouée cette semaine dans 3 lieux de la petite enfance et de la parentalité du Neuhof : au Jardin magique, à la Halte Garderie Indre) et à Clé des champs. Un cadeau de fin d'année pour ravir tout le monde !
Merci également à l'Association La Résu pour l'accueil en résidence des artistes.
Pendant ce reconfinement, nos pépiniéristes continuent de travailler et d’avancer leurs pions pour peaufiner leur projet et être fin prêts quand il leur sera possible de remonter sur scène. Vidéos, photos, écriture, prise de contact... Ça bosse dur, et c’est tant mieux !
JIVRE : « C’est un peu compliqué mais on s’accroche. On a presque fini les mix du nouvel EP, on est très content
du résultat. On commence à recenser les quelques pros auxquels on pourrait proposer une écoute. Par ailleurs, si ça se maintient, on devrait enregistrer un live au Noumatrouff à Mulhouse fin novembre, diffusé la semaine suivante. Et on prévoit une résidence à la Drêche fin décembre. La scène, la scène, la scène... »
LAVENTURE : « Très contents d’avoir commencé la saison avec la Semaine de colo. Les rencontres avec l’équipe, les différents intervenants et les autres pépiniéristes, cela nous a bien boosté. Côté actus, Laventure est enfin présent sur les réseaux. En parallèle, nous finalisons notre 1er clip et le mixage du single qui sortiront début 2021. On a hâte ! »
MISMO : « Beaucoup de travail en cette période malgré le contexte. Je peaufine en particulier la mise en mots et en images de mon projet, pour être au plus juste. J’ai aussi participé au morceau « 1h du mat’ » en featuring avec Koro, qui vient de sortir sur la mixtape One Life. Dans le même temps, je finalise avec mon équipe un nouvel EP. Et puis, je me renseigne sur les tremplins à venir. Bref, ça chôme pas ! »
Vous avez dit « restrictions » ?! En octobre, Cheap House a fait fi des contraintes. D’abord avec 2 dates, le 1er octobre à l’Autre Canal (Nancy) et le 23 octobre à la Lune des Pirates (Amiens). Le groupe a fait craquer les dancefloors et les corps, contraints malheureusement de rester assis. Il paraît même qu’on a vu ça et là quelques irréductibles se lever contre toute attente (et tout bon sens n’est-ce pas)...
Dans l’intervalle, une résidence « maison » bretonne à Paimpol, du 18 au 23 octobre, a permis au groupe de créer en toute tranquillité les morceaux sur lesquels, en 2021, vous pourrez lâcher toutes les tensions accumulées une année durant. A cette occasion, ils sont allés rencontrer leur nouvelle famille WART (le tourneur de Meute, Arnaud Rebotini, Jeanne Added...) à Morlaix, ainsi que leurs récents fraternels ATOEM et leurs synthés modulaires.
Début novembre, bravant en toute légalité le confinement, l’équipe de Cheap House s’est rendue à Mulhouse, au Noumatrouff, qui les a splendidement accueillis pour une résidence scénique de quatre jours. Une petite semaine sans pression pour travailler en profondeur le son du groupe dans des conditions scéniques professionnelles.
Puis le mercredi 11 novembre, jour de la commémoration de l’Armistice, ils en ont profité pour sortir leur second single : RAGEQUIT. Accompagné d’un clip enragé qui nous exhorte à sortir, à bouger, à « s’extirper de la masse molle d’une société aussi conventionnelle que stressante ». C’est cadeau !
La suite de cette période confinée n’a pas été synonyme de délassement. Bien au contraire. Le groupe prépare déjà un second EP alors que le premier doit paraître début février 2021. Rien ne les arrête on vous dit.
Le 24 septembre s’est tenue à l’Autre Canal à Nancy l’assemblée générale de GRABUGE, le Réseau Musiques Actuelles Grand Est né en mars 2020. A cette occasion, l’organisation du Réseau a été précisée, avec la création de commissions, l’élection d’un nouveau Conseil d’Administration et l’affirmation de priorités définies collectivement parmi lesquelles la circulation des artistes, les pratiques éco-responsables ou encore l’observation et la ressource dans notre secteur. Emmanuelle Cuttitta, directrice de la SMAC le Gueulard Plus à Nilvange et par ailleurs membre du nouveau CA, revient avec nous sur l’histoire récente de GRABUGE et les défis qui sont désormais devant lui.
Tout a commencé début 2016, au lendemain des élections régionales et de l’avènement de la nouvelle région Grand Est. Tout s’est accéléré courant 2020, en particulier pendant le confinement. Dans l’intervalle, des idées, des échanges, des études ont permis au Réseau de prendre forme. Comment as-tu vécu cette longue et nécessaire maturation ?
Nous nous sommes vite rendu compte qu’il fallait s’organiser par étapes car les trois anciennes régions se sont avérées profondément différentes de par leur culture, leur fonctionnement et leur réalité, notamment en termes d’aménagement du territoire. Se sont donc mis en place différentes phases comme apprendre à se connaître, observer le fonctionnement de chacun des anciens territoires, partager les expériences, etc., des phases qui toutes ont généré beaucoup de débats.
Il était évident pour toi que la Région se devait de se doter d’un Réseau de filière dans les musiques actuelles ?
Je suis dans le monde des musiques actuelles depuis 1986 et j’ai toujours œuvré dans des associations fédératrices dont certaines en qualité de membre fondateur comme la Fédération régionale des petits lieux de spectacles, Zic Zag en Lorraine, le réseau associatif d’acteurs musiques actuelles lorrains, puis plus récemment Musiques Actuelles en Lorraine (MAEL) qui avait la particularité de ne pas avoir d’entité juridique et maintenant Grabuge. Dès la création de la Région Grand Est, la démarche de regrouper les acteurs musiques actuelles dans une logique de filière se présentait comme un nouveau défi collectif particulièrement intéressant à relever et beaucoup plus en phase avec les réalités professionnelles d’aujourd’hui.
Depuis peu, une nouvelle organisation est en place, devant permettre à la fois l’implication de tous les membres de GRABUGE et une action la plus fluide, la plus efficace possible. C’est bien ça ?
C’est exactement cela même si les contours ne sont pas encore tous définis ! Nous avons souhaité transformer les freins (cf. les différences importantes au sein des 3 anciennes régions) en une force. Par exemple, un groupe d’adhérents a réfléchi durant plusieurs mois au meilleur moyen de toucher et d’associer le plus grand nombre d’acteurs – dont beaucoup ne se connaissent pas ou mal, en favorisant de nouvelles formes organisationnelles dans le respect des valeurs portées par le réseau et déclinées sous forme de charte.
Solidarité, subsidiarité, transversalité sont les maîtres-mots du Réseau. S’appuyer sur la richesse et la diversité de ses membres pour relever des défis communs, telle est donc là la raison d’être de GRABUGE ?
Oui, oui et oui. C’est l’idée même d’un réseau regroupant des acteurs de toute la filière musiques actuelles, car l’ensemble de nos métiers sont intrinsèquement liés alors même que chacun d’entre eux a ses propres spécificités. Nous dépassons les clivages de chaque secteur d’activité car nous sommes convaincus que c’est en instaurant du partage de connaissances et de compétences qu’émergeront de nouvelles idées et des envies encore plus fortes de faire ensemble.
Le Réseau est encore jeune, fragile même malgré l’élan collectif du moment. Quels sont les écueils à éviter selon toi ? Quels sont les prochains caps à franchir pour le consolider ?
L’écueil principal à éviter serait à mon avis de perdre la formidable dynamique qui s’est instaurée entre les acteurs des sept familles de métiers qui constituent notre Conseil d’Administration. Maintenant que les missions sont définies, le prochain cap d’importance sera de mobiliser les moyens humains, techniques et financiers à l’échelle de notre vaste région. C’est-à-dire définir l’organisation adaptée à l’échelle régionale et les compétences nécessaires pour servir au mieux les objectifs du réseau.
D’ailleurs, pourquoi GRABUGE ? Pour peser, souder et se faire entendre ?
Pour toutes les raisons évoquées précédemment, et en résumé : partager de la connaissance et des expériences, porter de nouvelles réflexions, lutter contre les inégalités et les discriminations, s’entraider, valoriser les musiques actuelles et expérimenter de nouvelles actions.
On termine la présentation de notre nouvelle pépinière avec JIVRE !
© Mehdi – Afterlife Studio
Une troisième « promo » de volontaires en service civique nous a quittés en mai dernier, après 8 mois passés à nos côtés, dont malheureusement quelques semaines en confinement. Merci à eux pour leur énergie, leur investissement, leur bonne humeur… Ils nous ont régalés ! Leur regard sur notre projet et leurs prises d’initiatives régulières sur les actions menées nous ont permis de renforcer notre lien aux habitants et aux partenaires du Neuhof. Mission réussie donc, sur laquelle nous voulions revenir. Rencontre avec Clémence Thiard et Alban Schwab, un binôme de choc !
Comment se sont passés ces 8 mois à Django, au Neuhof ? Quel était votre rôle ?
Alban : Ces 8 mois à Django ont été très agréables. Une expérience humaine très enrichissante avec une ambiance de travail géniale tout au long de l’année. Notre rôle était de suppléer l’équipe sur toute une série de tâches, comme de vrais couteaux suisses. Nous devions en particulier aider Mourad, notre tuteur, dans le champ de l’action culturelle, faire le lien entre l’art, les propositions Django et les différents acteurs du Neuhof, les habitants, les partenaires.
Clémence : Ça a été super dense ! Dès le début, on a été plongé dans la découverte de toutes les activités de la salle et du quartier. C’était super de participer aux différents projets et de rencontrer les habitants. Comme le dit Alban, on devait être efficace et souple pour aider l’équipe, et surtout permettre aux gens de mieux connaître la salle pour essayer de se l’approprier encore davantage.
Pourquoi avoir demandé un volontariat en service civique ? Ici ?
A. : Après avoir passé mon BAC, je ne savais pas dans quelle voie me diriger. J’avais besoin d’une année de transition. Le service civique était donc la parfaite alternative. J’ai postulé à Django car la salle se situe dans mon quartier, j’y ai tout de suite vu un aspect pratique mais également plein de sens : pouvoir contribuer à apporter une forme d’aide aux habitants, mes voisins...
C. : Je voulais avoir une expérience de terrain après avoir passé mon année dernière à rédiger mon mémoire de lettres. Django m’a semblé être l’endroit parfait, capable de mêler actions de terrain, rencontres, culture, art et kiff !
Que vous a apporté cette expérience ? Vous en ressortez grandis ?
C. : De l’humilité ! De voir à quel point cette équipe et tous les acteurs du quartier se mobilisent pour proposer plein d’activités aux familles. J’ai eu l’impression que tout le monde essayait de repousser les limites du possible et de l’imaginable pour étendre un peu plus l’offre culturelle. Grandie, je sais pas. Sans doute un peu, j’ai l’impression aujourd’hui de beaucoup mieux comprendre les réalités de la gestion d’une salle.
A. : L'humilité également ! Tout au long de ce volontariat, j’ai vraiment senti l’apport, la « bulle d’oxygène » que nous apportions aux gens. Et oui bien sûr, j’en ressors aguerri. Travailler en équipe, au sein d’un tel projet, m’a permis de gagner en maturité.
Un projet, une action en particulier vous a marqués plus que les autres ?
C. : On a adoré les soirées Quartier Libre, dont nous faisions l’accueil avec Alban. Souvent on rigolait bien et c’était vraiment facile et agréable d’accueillir les gens dans la bonne humeur. Le Horror Soul Train d’Halloween était très cool. Tous les gens ont joué le jeu en étant super bien déguisés. J’ai beaucoup aimé aussi la semaine d’écriture avec le groupe Fergessen, j’en garde de belles émotions de partage.
A. : Les soirées Quartier Libre sont celles qui m’ont le plus marqué, comme l’a dit Clémence. Des moments particuliers, avec une ambiance très agréable. Le N.H.Flow par exemple… C’était une prise de risque de la part de l’équipe, pour des tas de raisons. Et ils se sont très bien débrouillés, on a tous passé un super moment !
Et le Neuhof, ses habitants, son tissu associatif, qu’en avez-vous pensé ?
A. : J’habite au Neuhof depuis petit, je n'étais donc pas dépaysé. J’ai cependant découvert un tissu associatif très large, avec beaucoup d’équipes qui travaillent sans relâche pour améliorer la vie des gens. Mention spéciale à l’Agate (et son président Sylvain), ainsi qu’à la JEEP pour leur sympathie et leur dynamisme.
C. : Moi je ne connaissais pas le quartier, à part de réputation. Et ce que j’ai découvert, grâce à Alban et l’équipe, c’est un quartier hyper hétérogène, complexe, avec des habitants enthousiastes, désireux de se saisir des offres de quartier, celle de Django mais aussi de tous les acteurs du Neuhof. Et ils sont nombreux et très investis !
Votre volontariat a été amputé de presque deux mois… Comment avez-vous vécu cette période trouble ?
A. : Un sentiment d’inutilité… Bloqués chez nous, nous ne servions pas à grand chose malheureusement. La mission a perdu de son sens, de sa saveur. Mais c’est pour la bonne cause, la santé de tous.
C. : De toute façon, on ne pouvait pas faire autrement. On a dû s’adapter et continuer à se rendre « utiles » autrement, à distance. C’était un peu étrange bien sûr car l’intérêt de notre mission à Django, c’était le terrain.
Un message pour nos prochains volontaires ?
C. : Entraînez-vous au baby-foot ! Et soyez prêts à vous voir confier quelques responsabilités. Faudra assurer sur le terrain et aller vers les gens avec toute votre énergie et votre bonne humeur. Ouvrez-vous à tout et soyez souples comme des chats (ou des tigres, pour Alban).
A. : Si vous voulez vous intégrer, à l’équipe, au quartier, suivez les conseils de Clémence (surtout le premier) !
Et c’est quoi la suite pour vous à présent ?
C. : Pas simple de se projeter dans les conditions actuelles… On verra bien ce qui se présente et ce vers quoi mon instinct me portera.
A. : Commencer mes études supérieures en alternance et découvrir le monde du travail. Rien de très motivant... Je peux rester une saison de plus ?!
On continue de vous présenter la nouvelle promo de notre pépinière avec Laventure, un duo à la fois pop, glo-fi et soul.
© Mehdi - Afterlife Studio
En septembre dernier, on accueilli notre nouvelle pépinière. On en a profité pour vous présenter les trois projets qui l'ont intégré : Mismo, Jivre et Laventure. On commence avec un focus sur Mismo !
© Mehdi - Afterlife Studio
En novembre dernier, nous avons accueilli le groupe FERGESSEN pour une semaine d’ateliers auprès des seniors de deux établissements du quartier, l’accueil de jour Maryse Bastié de l’Abrapa et l’Ehpad Laury Munch, que nous avons ambiancés tout au long de l’été, pendant cette période encore trouble. Duo généreux, David et Michaëla ont offert, en plus de leurs guitares et de leurs voix, la possibilité à nos aînés d’écrire des textes et d’en faire une chanson. Tout au long de la semaine, tous se sont prêtés au jeu de l’écriture, sur le thème des « chansons d’amour », à travers plusieurs petits exercices, avant une restitution haute en couleurs. Une façon de faire vivre la mémoire, de faciliter la prise de parole et de prendre du plaisir à créer, à chanter, tous ensemble. Cette expérience s’est révélée tout à fait inédite, aussi pour les artistes. On leur a donc demandé de partager avec nous leurs impressions et leurs émotions !
Vous avez passé une semaine à nos côtés. Comment vous êtes-vous sentis ?
On s’est senti super bien, et accueilli chaleureusement tant par l’équipe de Django que dans les structures au sein desquelles nous avons travaillé. La semaine a été faite d’échanges simples, décontractés. On a senti de la bienveillance de toute part, chaque jour. Ça nous a permis d’aborder cette semaine avec le sourire, et donné l’envie d’être à la hauteur du défi, de générer quelque chose de beau, dont on se souviendrait tous.
Comment s’est passée la rencontre avec les participants aux ateliers ? Comment s’est développée cette relation avec des personnes plus âgées, parfois fragiles et isolées ?
Effectivement, il s’agissait de personnes âgées. Moyenne d’âge, 80 ans. On a tout de suite senti et compris qu’il était nécessaire de les mettre à l’aise et en confiance. D’abord parce que l’exercice d’écriture était totalement inédit pour eux. Et certains d’entre eux ont réagi avec une grande pudeur, parfaitement compréhensible, qui dans un premier temps les empêchait d’oser se livrer. Alors, on a choisi d’être doux, patients, souriants. On est allés au contact, au plus près d’eux, quitte à tenir le stylo pour eux s’il le fallait. Au début, on a beaucoup entendu « Mais je n’ai rien à dire… » ou « Je ne me souviens de rien… » ou « Mais je ne sais pas écrire ». Et puis, finalement, ça s’est mis à couler tout seul. Ils ont fini par se rendre compte qu’ils avaient tous quelque chose de singulier, d’authentique, d’émouvant à raconter. Il faut dire que les ateliers étaient basés sur le principe d’écriture collective. Ce concept leur semblait complètement abstrait au démarrage. Mais quand, à la fin du premier atelier, on a rassemblé et organisé toutes leurs idées pour leur lire à haute voix le fruit de leur travail collectif, là, ils ont pris conscience de ce qu’ils étaient capables de faire et de la magie du principe collectif. A partir de là, la confiance s’est installée. A la fin de chaque lecture, on voyait une belle étincelle dans leurs yeux. Ils étaient aussi bluffés que nous, à vrai dire. Tout le monde était ému, à chaque fois.
Y a-t-il eu des rebondissements pendant cette semaine ?
Chaque jour a été différent et contenait son lot de surprises. Plusieurs participants nous ont réservé des petits cadeaux : un concert de piano, une impro d’harmonica, un petit mot écrit… des petites engueulades, aussi. Entre eux, évidemment ! Bref, la vie en communauté, quoi !
Vous avez réussi à créer une chanson avec les participants, en partant de leur propre expérience de vie. Ce doit être un exercice particulier que d’écrire à partir de telles témoignages, bruts et spontanés ?
Oui, on avait déjà donné deux ateliers d’écriture pour les étudiants de l’Alliance Française, au Mexique, quelques mois plus tôt. Mais le faire avec des séniors, c’était inédit. On avait préparé quelques exercices d’écriture assez simples autour d’un début de phrase, dont on leur proposait d’écrire librement la suite. Ils en sont venus à nous livrer des témoignages magnifiques, des souvenirs tantôt drôles, tantôt poignants, le genre de choses que seuls les anciens vous racontent, parce que ça appartient à une autre époque. La guerre, bien sûr, est un sujet qui est souvent revenu. Mais ils ont aussi beaucoup parlé de danse, de voyages, vécus ou rêvés, et des gens qui leur sont ou leurs étaient chers. Ils nous ont fait rire aussi, beaucoup ! Ils ont des trésors de sagesse. Et il y a une grande poésie en eux, parce qu’il y a une grande poésie dans la spontanéité. On ne s’attendait pas à être aussi ému par ce qu’on allait entendre. Et ça s’est répété chaque jour. Chaque jour, on découvrait une perle.
Ce type de projets était nouveau pour vous. Que vous a-t-il apporté, d’un point de vue artistique, d’un point de vue personnel ?
On n’avait pas la moindre idée de la matière première qu’ils allaient nous livrer, ni de ce que serait le résultat final. Mais on avait toute confiance dans le fait qu’on réussirait à créer quelque chose, quitte à y mettre notre grain de sel. L’expérience nous a permis de réfléchir à une méthode simple et ludique d’écriture collective, et on s’est prêté au jeu, nous aussi. Chaque soir, on « dérushait », on relisait les textes bruts, on compilait, on organisait, on choisissait les images les plus fortes, les « punchlines », comme on dit, pour donner une direction au texte. Pour nous qui avons l’habitude d’écrire nos propres textes et chansons, se mettre au service de la matière fournie par d’autres, c’était très intéressant et plaisant. Au bout d’un jour ou deux, on a commencé à imaginer la couleur que ça pouvait prendre, et quelle forme musicale on pourrait donner à cet ensemble. Ça nous a permis de les orienter d’autant mieux, les jours suivants. En définitive, c’est le dernier soir, ou plutôt… la dernière nuit, qu’on a mis le tout en forme et en musique. Il y avait énormément de belles choses, qui partaient un peu dans tous les sens. Structurer le tout pour en faire une chanson en rimes et en strophes aurait impliqué des coupes trop franches. Alors, on a opté pour un pêle-mêle de morceaux choisis, dit en musique, avec un refrain chanté. D’un point de vue personnel, on s’est senti utile. On a eu le sentiment d’apporter du bien-être, de la joie, de créer de l’émulation. Ça nous a fait du bien. Il y a eu beaucoup d’émotions partagées, du rire aux larmes. Ils ont chanté, dansé, parlé, et surtout beaucoup souri. Il est arrivé que certains, certaines, nous prennent dans leurs bras, nous attrapent la main, nous serrent fort… C’était extrêmement touchant.
À quel défi ce projet vous a-t-il le plus exposé en tant qu’artistes ?
Le principal défi, pour nous, c’était que l’expérience leur apporte quelque chose, qu’ils soient contents, qu’ils prennent du plaisir à s’exprimer, qu’ils prennent conscience de leur richesse, de leur valeur et qu’ils se sentent fiers d’eux. De ce point de vue-là, ça nous a semblé réussi. On ne pouvait pas garantir que ça se produirait, mais on était disposés à s’adapter à eux autant que nécessaire pour que ça le fasse. Bref, on s’est placés dans le « don ». Et, comme la vie est bien faite, on a beaucoup reçu.
Un dernier mot pour Django ?
Merci de nous avoir fait confiance, et bravo pour toutes les initiatives que vous menez dans le quartier, aussi bien auprès des jeunes que des aînés. Respect. You rock ! Au plaisir sincère de retravailler avec vous.
Malgré le contexte, on ne s'est pas arrêté ces dernières semaines... La gazette vous raconte tout ça autrement !
Belle lecture.
Découvrez comment on a ambiancé les 13 écoles maternelles et élémentaires du Neuhof avec nos artistes associé·e·s de Compagnie des 3 Trésors pour la « Rentrée en musique » en septembre dernier !
© Mehdi - Afterlife Studio
Comme depuis quelques saisons, on a participé du 19 au 23 octobre à la semaine de « l’école ouverte » du collège Solignac au Neuhof en proposant plusieurs ateliers. Le début de semaine, c'était « Radio sur table » une initiation au medium radio proposée par Ivan Vollet ; la fin de la semaine, Dj TKilla a initié les collégiens au deejaying... du skratch et du kiff !
Top départ pour nos 3 nouveaux pépiniéristes : Jivre (rock), Laventure (pop soul) et Mismo (hip-hop) ! Après un vrai petit parcours du combattant pour rejoindre la nouvelle promo, les voici jetés dans le grand bain de 2 ans d’accompagnement, avec au programme pour débuter cette aventure notre déjà traditionnelle « Semaine de colo ».
La « Semaine de colo », c’est 6 jours intensifs d’échange et d’apprentissage en commun, mêlant rencontres métiers et travail scénique pour tous partir du bon pied, construire un diagnostic partagé et tracer une feuille de route pour chacun de ces 3 projets à fort potentiel, dont les marges de progression sont réelles.
Du 14 au 22 septembre, nous nous sommes donc enfermés en salle. Pendant 3 jours, nous sommes revenus sur l’environnement du musicien, tout ce qui a trait à la scène, au disque, à la structuration, la production, la communication… et plus largement aux stratégies de développement. Avec des intervenants émérites : Yohann Feignoux de Bluebird Booking, Jean-Noël Scherrer de Cold Fame Booking, Julien Hohl de Deaf Rock Records, Tanguy Aubrée de l’agence de communication Daydream Music et plusieurs membres de l’équipe Django : Emma, Mourad, Benoît et Pierre. Un grand merci à eux pour leurs conseils, précieux, et leur générosité.
Les trois jours suivants ont été consacrés au plateau : chaque pépiniériste a travaillé avec un ingénieur du son de renom, Laurent Signolet, afin de pouvoir présenter à l’ensemble du groupe sa musique, son intention et entendre en retour leurs remarques sur ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins. C’est là toute la particularité de ce projet collectif : que chaque musicien se nourrisse des conseils qu’il reçoit mais aussi de ceux apportés aux autres, voire même devienne acteur de ces conseils, dans un grand mouvement de partage et d’enrichissement mutuel entre artistes accompagnés.
Nous en sommes tous sortis ravis, heureux d’avoir pu croiser nos expériences, nos parcours, nos réseaux, nos ressources. La promo 3 de la Pépinière démarre sur les chapeaux de roue !
Un petit aperçu de notre ouverture de saison le 19 septembre avec Dhoad - les gitans du Rajasthan, Duna Orkestar, Issouf Coulibaly et Christian Werner.
Musique : Difracto.
Vidéo réalisée par Mehdi - Afterlife Studio.
En juillet dernier, Gyraf, notre artiste associé au jeune public, a ambiancé le Neuhof !
Retour en vidéo sur ces moments magiques.
© Mehdi - Afterlife Studio
Du 1er au 5 septembre, l’artiste folk Prokop débarque à Django pour une résidence de création. Il s’agira de transposer son dernier album sur scène pour préparer au mieux la tournée qui s’annonce. Nous l’avions déjà reçu le 15 novembre 2018 en première partie de la légende Otis Taylor, puis en novembre dernier à l’occasion de l’une de nos « tournées des récrés ». Dans l’intervalle, il a multiplié les dates, il s’est entouré, il s’est développé. Sa musique aussi a pris des contours variés, se laissant volontiers emporter vers le rock, le jazz, la chanson. Nous voulions revenu avec lui sur cet itinéraire original, qui se précise chaque jour un peu plus. C’est chose faite !
Parle-nous de ton projet. Comment a-t-il vu le jour ? Comment évolue-t-il ? C’est toujours compliqué pour un artiste solo de répondre à cette question. Comment il a vu le jour ?
Avec ma naissance je suppose... Mais vous me direz qu’on n’a pas ses racines où on est né. Tout le monde sait ça ! Disons alors que depuis mon arrivée en France depuis l’Angleterre il y a quelques années, il s’est imposé comme mon projet principal. J’ai rapporté des pubs de Hull ce qui me semble faire le folk là-bas : on a une chanson et on la joue sans fioriture, avec les gens qui se trouvent autour de la table à ce moment donné... Ce qui compte, c’est le discours de la chanson et de la situation. A force de jouer les mêmes chansons, on en écrit d’autres, on rencontre des musiciens qui comprennent votre discours, on signe chez Deaf Rock Records et on sort un triple-album folk. C’est comme ça que ça se fait en 2020 ! Si la crise actuelle le permet en tout cas...
Bob Dylan, Sonny Boy Williamson ou encore The Pogues, ce sont des noms qui te parlent, qui ont compté pour toi ? Tu écoutes encore beaucoup de musique aujourd’hui ?
Enormément oui. J’écris et je compose parce que ça m’a toujours semblé plus simple que de jouer des traditionnelles ou des reprises. Mais un musicien – folk tout particulièrement, ne fait qu’entretenir (et peut-être allonger un poil) un chemin que d’autres avant lui ont tracé. Il faut écouter ce qui s’est fait et se fait pour pouvoir le trouver ce chemin mais aussi pour éviter de le faire tourner en rond. C’est sans doute ce que dit Murders most Foul : les réponses que l’on cherche ne se trouvent pas dans les chansons qu’on écrit. Alors on pose Bob Dylan, Tom Waits, Sonny Boy Williamson, les Pogues, les Cramps, Riley Baugus, Vladimir Vissotsky, Karel Kryl, Micah P. Hinson, Vinicio Capossela, Ian Noe et d’autres sur la platine et on voit ce qui en sort... C’est le principe de ma Love Letter par exemple : elle n’existerait évidemment pas sans Ewan MacColl et Eric Bogle.
Le temps de la création est toujours particulier. L’écriture des textes, la composition, l’affirmation d’un style. Est-ce un plaisir à chaque nouvel album ?
Pour le moment oui. J’espère. Tout n’y est pas un plaisir évidement mais si travailler sur un nouvel album n’est pas un plaisir, ne le faîte pas... Pour Love Letters from Across the Street, un plaisir, ça l’a été ! Notamment grâce aux gens avec qui j’ai eu la chance de travailler : les sept autres musiciens évidemment qui participent à la couleur du disque, le réalisateur sans aucun doute à qui je dois énormément et aussi la maison de disque qui m’a laissé toute la liberté que j’espérais. Je pense que ça se ressent dans le disque.
Que vas-tu travailler plus particulièrement sur scène à Django ? Ton prochain spectacle dans sa globalité ? Différentes formules qui pourraient être proposées ?
Le concert. J’ai les chansons, les enregistrements, maintenant il faut adapter la liberté du studio aux contraintes du live. Bien que l’album ait été entièrement enregistré live, il va falloir adapter les chansons à la sonorisation, au matériel de tournée, et aux différentes formations (solo ou en groupe)... On ne risque pas de s’ennuyer !
Et cette tournée, comment s’organise-t-elle ? La crise du coronavirus n’a-t-elle pas trop compliqué la recherche de dates ?
La crise du coronavirus a terriblement compliqué les choses. A l’heure qu’il est, tous les concerts sont annulés ou reportés, les tournées aussi, il n’y a aucun moyen de se projeter ou de s’organiser. Les salles de concerts sont fermées mais les programmations se remplissent déjà pour 2021-2022... Ce qui est extrêmement problématique. Aujourd’hui, on pense sans doute être obligé de repousser la sortie de l’album parce que sortir un triple sans tournée derrière, ce serait du suicide...
Nous avons collaboré ensemble déjà à plusieurs endroits, qu’il s’agisse de programmation, d’action culturelle ou d’accompagnement. Quel regard portes-tu sur notre projet ?
Un regard d’admiration, évidemment ! Mener comme vous le faites un projet d’une telle ampleur, artistique et sociale, ne peut provoquer d’autre regard que celui-là... A part peut- être la jalousie ?!
Un souvenir spécial à nos côtés ?
Plusieurs ! Le dernier en date : la participation aux récréations artistiques. C’était absolument incroyable, pour le plaisir qu’il procure autant aux enfants qu’au musicien. Ces récréations confèrent un rôle à l’artiste ; rôle qu’il devrait toujours avoir je pense. Je ne pensais pas que ce serait si fort. Un autre, dans la même semaine, en tant que spectateur cette fois : le concert de Blick Bassy. Extraordinaire. Mais – c’est un peu facile me direz-vous, je suis obligé de parler du partage de l’affiche avec Otis Taylor (un de mes héros) en novembre 2018...
Retour en vidéo sur notre série de 8 concerts aux fenêtres du mois de juillet, avec la parole donnée aux artistes. Un grand merci à tous pour ces beaux moments de partage en musique.
Vidéo réalisée par Mehdi - Afterlife.
Découvrez comment on a fait face à la situation sanitaire exceptionnelle que nous connaissons tous tout au long du mois de juillet au Neuhof !
Depuis le 20 mai dernier, malgré un contexte trouble, on est en mouvement ! Avec près de 50 initiatives qui pour la plupart étaient prévues avant le confinement et qui font l'ADN du projet Django ! Qu'il s'agisse de programmation (nos concerts aux fenêtres, des concerts captés, la parole donnée aux artistes à travers notre format Aparté...), d'action culturelle (des Face A/Face B, des déambulations, des raids, des ateliers, des fresques dans tout le quartier...) ou encore d'accompagnement (des résidences, une nouvelle pépinière, notre engagement au sein de réseaux à l'échelle régionale et nationale...), on lâche rien ! Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont rendu cette réactivation possible ! Les artistes de la région qui se sont associés à nous mais aussi nos publics, les habitants du Neuhof et nos nombreux partenaires.
Tout au long du mois d'août, on maintient notre activité en salle avec 4 résidences. Vous aurez cependant un peu moins de nouvelles car c'est aussi le moment pour nous de prendre une pause estivale. On se retrouve donc dès septembre, frais comme des gardons, pour de nouvelles aventures à vivre ensemble. Le brouillard est encore épais mais on garde le cap, en espérant pouvoir vous accueillir à nouveau en salle. Le plateau nous manque, ses lumières, son ambiance, les émotions qu’il procure, irremplaçables. Rendez-vous donc pour notre traditionnelle ouverture de saison le 19 septembre ! Un programme aux petits oignons avec, entre autres surprises, un concert de Dhoad - Les gitans du Rajasthan (qu'on devait accueillir à Django dans le cadre d'Arsmondo) et la fanfare Duna Orkestar (programmée pour la Fête du Parc Schulmeister).
PROGRAMMATION
8 concerts aux fenêtres et 3 concerts captés,...
--> 03/06 : Concert capté du Weepers Circus (jeune public)
--> 11/06 : Concert capté de Nomadim (jazz)
--> 26/06 : Concert capté des Fat Badgers (salon soul train)
--> 02/07 : Concert aux fenêtres, avec La Bergerie (hip-hop, rue de Mussidan)
--> 03/07 : Concert aux fenêtres, avec Schifen (jazz world, rue Clainchard)
--> 09/07 : Concert aux fenêtres, avec Dirty Deep (blues rock, rue Schach)
--> 10/07 : Concert aux fenêtres, avec Ispolin (chant bulgare, rue de Thiviers)
--> 17/07 : Concert aux fenêtres, avec Schifen (rue des Sapins)
--> 23/07 : Concert aux fenêtres, avec Dirty Deep (rue du Commandant François),
--> 24/07 : Concert aux fenêtres, avec Ispolin (rue de Mâcon)
--> 27/07 : Concert aux fenêtres, avec La Bergerie (rue de Clairvivre)
ACTION CULTURELLE
1 déambulation, 4 raids, 3 Face A/Face B, notre artiste associé Gyraf, des ateliers...
--> 28/05 : Raid urbain (Ehpad Laury Munch) avec Leopard Da Vinci (funk)
--> 08/06 : Face A/Face B autour du concert capté de Nomadim
--> 11/06 : Raid urbain (Ehpad Laury Munch) avec Issouf et Christian Werner (percussions africaines et cornemuse)
--> 19/06 : Face A/Face B autour du concert capté des Fat Badgers
--> 16/06 : Raid urbain avec Gyraf (dans tout le quartier, dont Adèle de Glaubitz)
--> Du 17 au 24/06 : Fresque participative avec Sherley Freundenreich et Camille Bres au 2b rue Brantôme
--> 27/06 : Déambulation artistique au Polygone et au Stockfeld avec le Ballet de l’Opéra national du Rhin
--> 03/07 : Initiation au médium radiophonique avec Radio Caddie, dans le cadre des animations de rue du CSC Neuhof (secteur Clairvivre)
--> du 06/07 au 10/07 : Ateliers d'écriture et d'enregistrement au collège Solignac dans le cadre de “l'école ouverte”, avec La Bergerie et MC Baya
--> 09/07 : Série d’ateliers (découverte des instruments du monde, percussions corporelles, sieste en musique) avec Gyraf à la Clé des champs
--> 10/07 : Série d’ateliers (découverte des instruments du monde et percussions corporelles) avec Gyraf au Centre de loisirs du Stockfeld et à l'AEP Saint-Ignace
--> 10/07 : Initiation au médium radiophonique avec Radio Caddie, dans le cadre des animations de rue du CSC Neuhof (secteur Clainchard)
--> 16/07 : Bureau d'Intervention Graphique (atelier mobile proposant des projets participatifs dans l'espace public) à la Clé des Champs
--> 16/07 : Découverte, sensibilisation et initiation à la musique contemporaine avec Ayako Okubo et Stéphane Clor de l'ensemble Hanatsu Miroir
--> 22/07 : Face A/Face B et repas partagé avec les artistes dans le cadre de la résidence des Chapeaux noirs,
--> 23/07 : Découverte du ukulélé avec le Ukulélé Club Project (création express d'un orchestre pour ukulélés) à la Clé des champs
--> 23/07 : Initiation à la fresque murale avec Camille Bres à l'AEP St-Ignace
--> 24/07 : Initiation au médium radiophonique avec Radio Caddie, dans le cadre des animations de rue du CSC Neuhof (secteur Ariane Icare)
--> 27/07 : Initiation à la fresque murale avec Friky au CSC Lupovino
--> 28/07 : Découverte du ukulélé avec le Ukulélé Club Project (création express d'un orchestre pour ukulélés) à l'ACMN (Association des Cultures Méditerranéennes du Neuhof)
--> 28/07 : Raid urbain (Adèle de Glaubitz) avec Les Toiles des deux mains
--> 30/07 : Ateliers de percussions africaines avec Issouf
--> 31/07 : Mise en musique du tournoi de football Place Nontron dans le cadre du collectif Espaces Tiers
ACCOMPAGNEMENT
8 résidences, sélection de notre nouvelle pépinière, Cheap House aux iNouïs, 1 Aparté…
--> du 20 au 25/05 : Résidence du Weepers Circus
--> du 06/06 au 09/09 : Résidence de Nomadim
--> du 15/06 au 19/06 : Résidence des Fat Badgers
--> du 20 au 22/07 : Résidence des Chapeaux Noirs
--> 23/06 : Aparté au Bar le Local avec Victor Sbrovazzo (Dirty Deep)
--> du 06 au 09/08 : Résidence de BBCC
--> du 10 au 14/08 : Résidence de La Bergerie
--> du 17 au 20/08 : Résidence d'Ispolin
--> du 21 au 25/08 : Résidence HJ Ayala et Jeanne Barbieri
Un déconfinement tout feu, tout flammes !
Du 20 au 22 juillet, nous avons accueilli Les Chapeaux Noirs. Pendant trois jours, le groupe a travaillé sur sa nouvelle création : arrangements et mise en place de leur nouveau répertoire, travail du son avec Chris Pulon et recherche sur les effets et samples utilisés sur les différents instruments !
Du 6 au 9 août, le groupe BBCC (October Tone) sera en résidence avant la sortie de leur prochain album. Pendant quatre jours, ils vont travailler sur le développement de l’image autour de ce nouveau projet par de la vidéo projetée mais aussi sur les ambiances crées en studio pour tenter de les restituer sur scène.
Du 10 au 14 août, La Bergerie se préparera pour la finale du Buzz Booster (Zikamine) avec un coach vocal, Franco Mannara, proposé par Tipping Point. Initialement prévue le 30 mai, la finale de ce tremplin aura finalement lieu le 11 novembre au Flow à Lille. On leur souhaite bonne chance !
Du 17 au 20 août, c’est le trio Ispolin que nous avons programmé pour nos concerts aux fenêtres qui viendra à Django pour une résidence de cinq jours afin de créer une fiche technique, un plan de feu, une mise en scène et aménager les temps de paroles pendant leur spectacle.
Du 21 au 25 août, nous accueillerons la toute récente formation composée de Jeanne Barbieri et HJ Ayala (qui étaient en première partie du concert des Hermanos Gutierrez). Au programme : mise au point de leur répertoire (on peut vous dire qu’il s’agit d’un set de chansons d’amour !) et enregistrement.
La musique contemporaine creuse son sillon au Neuhof depuis quelques saisons déjà. En salle, à même la rue, au Leclerc ou encore au sein des structures de la petite enfance et médico-sociales du quartier. Au travers de formats variés, qu’il s’agisse de sorties de résidence, d’impromptus surprises, de récréations artistiques ou encore d’ateliers, comme celui mené par Ayako Okubo et Stéphane Clor d’Hanatsu Miroir le 16 juillet dernier avec les 3-6 ans du Centre de loisirs du Stockfeld. Si tout va bien d’ici là, rendez-vous les 24 et 25 septembre prochains pour Chewing Gum Silence, spectacle jeune public proposé dans le cadre du festival (Mini) Musica !
Un orchestre éphémère de ukulélés pour rendre cette musique accessible au plus grand nombre ? C’est bien le projet que développe Pierre Charby. Merci à lui pour ce superbe moment passé avec les adolescents de l’ACMN et les enfants de la Clé des champs, agréablement surpris d’avoir pu enchaîner 6 à 7 morceaux en une heure et en groupe. De quoi développer une appétence pour la suite de l’apprentissage ! Cette initiation flash, conviviale, intergénérationnelle, familiale et sans solfège a ravi petits et grands !
Régulièrement, nous nous impliquons aux côtés de nos partenaires, notamment les animations de rue portées par le CSC Neuhof. Celles-ci se déploient partout durant les congés scolaires, avec pléthore d’activités, pour être au plus proche des habitants. Nous soutenons tous les deux le dispositif de Radio Caddie, qui intervient donc une fois par semaine du côté de Mâcon, Clairvivre ou encore Ariane Icare. Ils suscitent l’enthousiasme partout où ils traînent leurs roulettes, avec tantôt une initiation au médium radiophonique et à la construction d’une émission, tantôt la récolte décalée de quelques traces et autres témoignages des personnes présentes à l’aide de micros, de papiers, de calques, de feutres... De vrais instantanés et des récits de vie !
Le 31 juillet, top départ de la 2e édition du tournoi de foot en musique organisé à l’attention des jeunes de 10 à 14 ans sur le terrain du square Nontron ! Cette initiative émane du collectif Espace(s) Tiers, qui regroupe différentes forces vives du Neuhof autour d’un même objectif : agiter les espaces extérieurs du quartier à travers de nombreuses actions (sportives, culturelles, écologiques, citoyennes, etc.). L’Espace Django est bien évidemment de la partie pour ambiancer les matchs tout au long de l’après-midi, aux côtés de la JEEP, de l’OPI et des animations de rue du CSC Neuhof, pilotes de ce projet. Pour la petite histoire, un chantier éducatif a précédé ce tournoi afin de relooker le terrain, un chantier ponctué par la réalisation d’une fresque de l’artiste Friky.
Concert aux fenêtres #4 avec Ispolin, 8 rue Thiviers au Neuhof, le 10 juillet 2020.
CLIP DE FIN...
Depuis deux saisons, nous accompagnions avec grand plaisir Amor Blitz (pop-rock), Difracto (électro) et La Bergerie (hip-hop) au sein de notre pépinière. Deux années de rencontres, de création, de formations, de développement… pour polir et faire connaître leur talent. Alors que cette aventure a touché à sa fin en juillet dernier, nous avons décidé de revenir avec Manu, François et Lou sur cette expérience atypique, ses forces, ses faiblesses, ce qu’ils en retiennent et les perspectives qui se dessinent pour chacun d’entre eux.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre projet musical ? A-t-il évolué pendant ces deux années ?
Manu (Amor Blitz) : Amor Blitz, c’est un projet que je conduis depuis quelques années, une pop aventureuse, en français dans le texte ! Et qui a évolué à tous les niveaux en deux ans. Déjà sur la manière d’aborder la scène avec le groupe, grâce aux différentes résidences et aux concerts, puis sur le plan musical puisque j’ai pris définitivement les rênes de la composition. Stylistiquement, les choses se sont affinées, une envie de mettre du détail et de la subtilité dans les arrangements, de coller au plus près de ce que j’avais en tête, sans aucun compromis.
François (Difracto) : Je suis producteur de musique électronique dans des styles type future-bass, électronica, expérimentale. Parallèlement à ça, je donne vie graphiquement et visuellement à mes morceaux en fabricant des images et des vidéos en totale synergie avec le son. En deux ans, j'ai pu affiner artistiquement mon projet, tant musicalement que graphiquement.
Lou (La Bergerie) : Au moment d’intégrer la pépinière, nous défendions notre premier projet « Transhumance », un disque de rap aux influences résolument boom-bap et trip-hop. Si nous restons toujours attachés à ces influences, elles ont beaucoup évolué depuis. Nous préparons un EP pour novembre 2020, dont la couleur sera beaucoup plus électronique mais également plus sombre. Les samples de jazz et de soul ont été troqués contre des synthés et des samples de jungle et de musique ambiante, et les morceaux ont davantage été pensés pour la scène.
Vous avez rejoint la pépinière avec des objectifs précis. Quels étaient-ils ? Ont-ils été atteints ?
Lou : Nous sommes 4 dans le groupe, et notre objectif commun est de pouvoir prétendre à l’intermittence du spectacle pour faire de notre passion une profession. Nous ne sommes pas encore en mesure de vivre de notre musique, mais la pépinière nous a permis de nous rapprocher de notre but, que nous espérons atteindre dans les deux années à venir (avis aux bookers : on est plutôt sympas !).
Manu : Nous souhaitions faire évoluer notre rapport à la scène, améliorer sa préparation tant au niveau du spectacle que du son. Il s’agissait aussi et surtout d’être accompagné dans la sortie du prochain disque. Ces objectifs sont encore en cours et tout se déroule très bien pour le moment.
François : Lorsque j'ai rejoint la pépinière, l'idée était de préparer au mieux la production et la sortie de mon EP « Inside » sorti en mai dernier, en m'entourant de tous les partenaires nécessaires à une sortie efficace. J'ai aussi pu optimiser tous les aspects de mon live au cours des différentes résidences réalisées à Django : j'ai d'abord effectué une résidence son au printemps 2019 puis une résidence de création lumière/scénographie à l'automne dernier. Je suis aujourd'hui très satisfait car ces objectifs ont été atteints. La release party de mon EP a été à la hauteur de mes attentes. J’ai signé en édition pour deux titres de mon EP et j’ai trouvé une distribution afin d'optimiser mes chances de me faire connaître.
Quel regard portez-vous sur la place de notre accompagnement dans votre parcours ? Vous a-t-il été utile ?
François : Ces deux années d'accompagnement ont été super utiles pour moi. Ça m'a permis dans un premier temps d'avoir une idée précise du fonctionnement du monde de la musique, puis de booster mon développement grâce à la possibilité de faire des résidences et de multiplier les rendez-vous avec des pros du secteur.
Lou : La pépinière nous a permis de prendre conscience des enjeux/des défis du développement d’un projet musical. Ça a été pour nous un réel appui sur ces deux années, tant en matière de développement professionnel que sur le plan artistique. Nous avons pu travailler notre spectacle en résidence à plusieurs reprises, et c’est par le biais de l’équipe Django que nous avons commencé à collaborer avec Tipping Point.
Manu : L’accompagnement s’est fait avec bienveillance et tout en respect, en tenant compte de la vision des artistes. Cela apporte une certaine maturité et une confiance dans la manière d’aborder les sujets musicaux et extra-musicaux. Ça aide à faire des choix plus judicieux.
Qu’est-ce qui a bien marché selon vous ?
Manu : Les différentes formations avec les intervenants ont toujours été enrichissantes, on comprend mieux comment les choses se passent dans l’envers du décor. Indirectement, ça aide à définir quel type d’artiste nous voulons être. Et puis la rencontre avec les autres pépiniéristes qui permet de voir comment d’autres travaillent, c’est toujours très inspirant.
François : Le fait que la pépinière soit organisée sur mesure, en fonction des besoins et des envies des groupes, est un vrai plus. Très concrètement pour ma part, les faits marquants ont été les résidences, les rencontres avec les pros et les déplacements dans les festivals et autres conventions comme le MaMA à Paris.
Lou : La bienveillance et l’investissement de l’équipe y sont pour beaucoup dans la qualité de la pépinière. Vous avez su nous orienter et répondre à de nombreuses questions. Les résidences, les formations et les rendez-vous personnalisés nous ont été très bénéfiques.
Qu’est-ce qui a moins bien marché ? Que peut-on améliorer ?
François : Peut-être un suivi plus régulier des projets sous forme de réunion « balises » tout au long des deux ans. Éventuellement organiser aussi un déplacement en groupe aux conventions, notamment au MaMA, car les conférences et les rencontres qui ont lieu au cours de ces journées sont très formatrices.
Lou : Si on regrette de ne pas vous avoir encore plus sollicités, on s’est sentis aussi parfois un peu perdus. Quand on commence à développer un projet, on n’a pas forcément conscience de tous les besoins et questions auxquels il faut répondre…
Manu : Il n’y a que du positif qui ressort de cet accompagnement selon moi.
Un mot pour résumer cette aventure ?
Lou : C’est nous qui merci <3
Manu : Instructive, bienveillante et riche en rencontres.
François : Professionnalisante !
Trois nouveaux pépiniéristes nous rejoignent en septembre. Que peut-on leur souhaiter ?
Lou : Nos meilleurs vœux. Soyez gentils avec Pierre et Ben, faites de la bonne musique, suivez vos mails, respectez votre agenda et tout devrait bien se passer !
François : De profiter au maximum des options proposées et de tenir compte des différents conseils.
Manu : De bénéficier de ce qu’il y a à apprendre dans cet accompagnement pour affirmer leur singularité artistique et d’aller à la rencontre des personnes qui pourront les hisser plus haut.
C’est quoi la suite pour vous maintenant ?
Manu : Enregistrer un beau disque et le sortir avant la fin du monde.
François : Je vais maintenant composer et sortir régulièrement des nouveaux titres sous forme de singles, avec ou sans vidéo clip, et continuer à démarcher des salles de concerts afin de pouvoir jouer dans toute la France.
Lou : On prépare la sortie de « Mode avion », notre nouvel EP à paraître en novembre 2020. On espère monter notre première tournée dans la foulée, continuer à développer notre spectacle, et trouver Philippe…
Retour sur la déambulation artistique avec le Ballet de l'Opéra national du Rhin au Polygone et au Stockfeld, au Neuhof le 27 juin 2020.
Danseurs du Ballet de l’Opéra national du Rhin : Ana-Karina Enriquez-Gonzalez et Jesse Lyon,
Pianiste : Maxime Georges
Chorégraphie : Valentin Thuet
Vidéo: Mehdi - Afterlife Studio
Concert aux fenêtres #3 avec Dirty Deep, rue Schach / Demi-lune, le 9 juillet 2020.
Concert aux fenêtres #2 avec Schifen, rue Raoul Clainchard, le 3 juillet 2020.
Cette semaine (comme à chaque période de vacances scolaires), le collège Solignac met en place une semaine d'ateliers à destination des élèves, sur la base du volontariat, dans le cadre de l'école ouverte. Une fois encore, nous nous greffons à ce dispositif et proposons cette fois-ci des ateliers rap !
La première étape est celle de l'écriture avec Lou et Snef de la Bergerie (nos pépiniéristes). C'est ensuite le moment d'enregistrer avec Mc Baya ! Les participants découvrent ainsi le processus de création dans son ensemble.
Retour en vidéo sur la fresque réalisée à l’entrée du 2b rue de Brantôme au Neuhof avec Sherley Freundenreich et Camille Bres en partenariat étroit avec l’Agate Neuhof et Ophéa la semaine du 22 juin.
Retour en vidéo sur le premier Concert aux fenêtres avec La Bergerie le 2 juillet dernier rue de Mussidan, au Neuhof.
Depuis plusieurs saisons, nous nous amusons à faire du Neuhof une scène à ciel ouvert. A côté de la salle et de son plateau, que nous espérons vite pouvoir retrouver tant elle nous manque, nous investissons tout au long de l’année d’autres espaces, d’autres décors, qui n’ont pas pour fonction première la culture mais où celle-ci a fondamentalement sa place : les rues, les squares, les structures d’accueil, médicales, sociales, les commerces, les marchés… Plusieurs actions-pirates sont développées en ce sens au Neuhof, parmi lesquelles des « raids urbains » pour aller-devant des habitants du quartier et s’inviter pleinement dans leur quotidien.
Aperçu du raid à l’Ehpad Laury Munch et ailleurs au Neuhof avec Issouf Hanou Coulibaly et Christian Werner le 11 juin dernier.
Revivez, depuis votre écran, le concert capté de Nomadim !
En résidence du 5 au 8 juin à Django, ce trio vous emmène, depuis votre écran, en voyage à travers différents paysages musicaux... Défini comme jazz nomade, le répertoire original de Nomadim navigue entre les genres et se rit des frontières. Avec Railo Helmstetter à la guitare, Marc Crofts au violon et Blaise Hommage à la basse, un concert pour swinguer dans votre salon !
Signé : Maman canard fière fière fort de ses petits choux
GUILLAUME
Sangria - Easy Life (Ft. Arlo Parks) : Easy Life a clairement été une des plus grosses claques que j'ai pu prendre ces derniers mois. Je suis fan de cette (hip)-pop organique avec des vrais musiciens et du flow nonchalant et mélodique de Murphy le chanteur. Dès les premières notes de leur chanson OJPL j'étais conquis. En plus, cette chanson est en duo avec un autre coup de coeur récent qui est la chanteuse Arlo Parks : leurs deux univers se mélangent si bien !
O'Flynn - Sunspear : Parce qu'en cette période de confinement c'était hyper important de mettre du soleil dans nos vie (à défaut de paillettes). Cette track de O'Flynn (et tout son dernier album de manière générale) met direct un coup de boost pour passer une belle journée de télétravail avec la banane !
Lonely Feelings - Love Supreme : Chanson découverte grâce à la superbe bande-annonce de la non moins superbe (mais décriée) saison 5 de Black Mirror. Parce qu'en confinement on a le droit d'avoir nos moments de doute, de solitude et de bad. La voix rauque et basse du chanteur et le beat hypnotisant et lancinant composé par ce groupe français rendent chaque moment de doute de cette période complexe encore plus fort.
BENJAMIN
The Border – Nicolas Godin : Je me suis retrouvé positif au Covid19 en début de confinement. Durant ces deux semaines de combat contre le virus, j'ai eu besoin de me tenir loin des infos, loin de toute stimulation ou stress. Ce morceau était parfait pour rêver et déconnecter, s'apaiser.
Beautiful Strangers – Kevin Morby : Il y a dans ces accords quelque-chose de terriblement positif et contagieux (haha). Une nonchalance joyeuse, mais pas niaise. Une lente balade, le bruissement des feuilles, un rayon de soleil, vous y êtes. Cela suffit.
Time (You and I) – Khruangbin : Licks Funky, Batterie Millimétrée, Bass-line Groovy, on y résiste pas! Accompagné d'un clip touchant, qui nous rappelle la joie des petites choses, la vacuité de notre passage. Humble, Funky. “That's Life!”
TIFFANY
In this Room – Princess Thailand : Entraînant et doux, ce morceau te caresse la joue. L'album And We Shine sorti dernièrement est "vénèr" mais te berce et te donne du réconfort malgré tout. En fait, il représentait bien comment je pouvais me sentir pendant ce confinement: À la fois énervée et calme. Il a sû trouver un juste milieu, lui.
Forever yours – Johnnie Carwash : Rock bien énergique qui te donne envie de sauter partout et faire des powerslides sur ton parquet (désolé les voisins). Ce morceau te refout le moral et la pêche alors que tu déprimais entre tes quatre murs.
Witches – Alice Phoebe Lou : Tu t'y vois bien, en train de faire de la longboard sur une route en bord de mer, hein ? Sa voix et ses différents effets font la diff. Au top.
SARA
Sara refuse de divulguer sa véritable playlist confinement, composée en grande partie de hits des années 2010 et de chansons TikTok, mais nous propose quelques recommandations plus présentables :
Miss you Bad – Mr. Eazi : catégorie : sad afrobeat / sad twerk / sad but make it groovy.
Juro Que – Rosalia : Pour remonter en douceur la pente du spleen.
Miami - Ariane Moffatt : Une toune québécoise pour chasser tes démons !
ANDREA
N’a lu que la moitié du mail, et ne vous gratifiera donc pas d’explications à ses choix.
Kukuru - Onipa :
Nada serà como antes - Milton Nascimento :
Electric Relaxation - A Tribe Called Quest :
FLORIAN
Si je devrais sortir 3 sons ce seraient ceux-ci :
Ride - Johnny Mafia : Ça me rappelle les pogos qu'on fait à Django !
Plastic Boogie - King Gizzard & The Wizard Lizard : On n'oublie pas malgré le confinement : le plastique c'est pas fantastique ! 😉 (et ça me permet de mettre King Gizzard <3 )
Improvisational Rondo For Saxophone And Guitar - The Mysterious Fliyng Orchestra : C'est ma première découverte après le confinement : de quoi repartir avec une bonne ambiance !
CHARLOTTE
Mi Swing es Tropical – Quantic, Nickodemus et Tempo the Candela : Y'a d'abord eu la redécouverte de ce son que je kiffais à la fin du lycée et qui est juste parfait pour s'ambiancer (avec toute la playlist qui va avec, enjoy summertime !)
I want Magic – Izo FitzRoy : Ensuite il y a ce morceau absolument génial, tellement funky et enjaillant, que mon coloc' nous a fait écouter alors qu'on prenait un énième apéro balcon face au soleil couchant...
Meet Phaune : Et pour finir, le live de mon amoureux parisien début avril, parce que ce qu'il fait c'est de la petite bombina d'électro et que je suis fière de lui !
https://www.facebook.com/clubbingtvofficial/videos/858471374627445/?v=858471374627445
LAURIANNE
Kouzen - Mélissa Laveaux : Pour la super patate que j’ai a chaque fois que j’écoute ce morceau !
Tu m’balades - Pauline Croze : Franchement, des fois, quand je sens qu’on me raconte un truc énorme pour me la faire à l’envers, je rêverai de pouvoir mettre ce morceau en fond sonore !!! 😂😅
Lost in yesterday - Tame Impala : Que j’ai écouté en boucle pendant le confinement. Vu le titre et les circonstances, on peut parler de masochisme à ce stade... 😅
CEREN
Prohibition - Brigitte Fontaine : Parce que Brigiiiiiiiitte elle a trop raison!
For H - Just Jack : Je pourrais l'écouter en boucle, 24h/24, tellement planant, cette voix est tellement géniale!
Rose -YellowStraps : Je m'imagine faire mes longueurs à la piscine avec ce son dans les oreilles... oui le sport me manque, qui l'eut cru haha
Pirlanta - Nil Karaibrahimgil : En gros c'est la Brigitte Fontaine turque hahaha, je l'adore elle est géniale et elle en a rien à foutre de rien ni personne! à chaque fois que j'entends ce son, j'ai envie de danser comme une folle 🙂
ANAIS
Voilà quelques sons du confinements !
Clearly - Grace VanderWaal : J'ai découvert la musique quand j'étais malade et que je regardais le film d'animation Nouvelle Génération (c'est la bande son). Elle est géniale surtout parce que c'est une reprise de I can see Clearly now de Bob Marley et que ça ne se remarque (presque) pas. D'ailleurs la jeune chanteuse a été repérée dans America's Got Talent (qu'elle a gagné).
Raoni - Brav : Elle date un peu mais je l'écoute encore. Je te partage cette chanson de Brav parce qu'il était venu à Django. Ce concert était physique, chargé en émotions et inoubliable ! Il faut écouter cette chanson en particulier parce qu'elle représente bien les textes critiques de l'artiste. Dans cette chanson, il critique la nature humaine en s'adressant à Raoni Metuktire qui est l'ambassadeur indigène de la lutte pour la préservation de la forêt et des peuples amazoniens.
Tout au long de l'année, nous accueillons des artistes en résidence. Pour conclure ces journées passées à Django, les artistes ont pour habitude de nous montrer le résultat de leur travail avec une restitution. On en profite toujours pour réaliser un petit Face A / Face B, c'est à dire une visite de notre salle, des coulisses, une rencontre avec les artistes, des échanges avec l'équipe,... un moment pour comprendre les rouages de la création, du développement artistique et se rapprocher des artistes.
Depuis le 20 mai, nous avons repris les résidences. Après le Weepers Circus du 20 au 25 mai, c'est le groupe Novadim que nous avons accueilli en résidence du 5 au 8 juin pour préparer leur concert capté diffusé le jeudi 11 juin à 20h sur notre page Facebook ou notre chaîne Youtube. Aussi, nous en avons profité pour réaliser le premier Face A / Face B post-confinement. Une famille du Neuhof et des enfants de l'association La Clé des Champs ont pu découvrir le groupe avec quelques morceaux. S'en est suivi un temps d'échanges avec les artistes, un goûter (et même des tours de magie...). Ca nous fait plaisir !
Le mercredi 3 juin, nous avons lancé notre premier concert capté avec le Weepers Circus. Cette captation est le fruit d'une première étape de travail de la toute nouvelle création jeune public du groupe que nous avons accueilli en résidence du 20 au 25 mai.
« Panique dans la forêt » amène petits et grands dans la forêt pour une nuit pleine de frissons. Les quatre personnages y rencontrent des licornes, le seigneur qui fait peur, une tortue, le corbac aux cartes… Une belle parenthèse imaginaire sur le quotidien des enfants, l’insouciance et l’acceptation de nos différences, en écho au monde des adultes.
Un concert capté, c'est un concert filmé dans notre salle dans les conditions du live, puis diffusé.
Vous étiez nombreux à suivre notre premier concert capté avec le Weepers Circus mercredi dernier, découvrez maintenant les coulisses de leur résidence à Django du 20 au 25 mai !
Pour les raisons que vous connaissez, la cinquième édition de l’Opération Iceberg est actuellement suspendue. Pas question de se laisser abattre pour autant. Nous sommes allés voir de l’autre côté de la frontière, en Suisse ! A la rencontre du groupe Femme Fatale, en vidéo, que nous aurions dû accueillir en résidence en avril dernier.
Femme Fatale est un duo électro/hip-hop créé en 2018 et composé de Zeela (producteur) et Seko (MC). Ensemble, ils évoluent autour de styles musicaux variés, allant du hip-hop à la pop en passant par le classique, la drum and bass ou le rock.
En 2014, les labels alsaciens se sont regroupés au sein de la Fédélab, devenue courant 2018 la « Fédération des labels et producteurs phonographiques du Grand Est ». Elle entend favoriser le développement et la promotion des labels indépendants de la région, qui constituent un maillon essentiel, souvent fragile, de l’écosystème musical. Alors que la crise du coronavirus et ses conséquences continuent de sévir, Joël Beyler, président de la Fédélab et par ailleurs directeur du label #14 Records, réaffirme à l’occasion de cet entretien la place déterminante de ces structures auprès des artistes, des publics, de la filière dans sa globalité, et par-delà la nécessité de les soutenir.
Joël, la Fédélab existe depuis 6 ans maintenant. Que de chemin parcouru. Peux-tu nous en décrire les grandes étapes ?
La Fédélab a effectivement été créée en 2014. En ce temps-là, nous étions plusieurs acteurs à développer ou à lancer des labels indépendants. Moi-même, je lançais à cette époque le label #14 Records. Nous étions pour la plupart membres de la Fédération Hiéro Strasbourg. Sous l’impulsion de son président Pierre Poudoulec, nous avons commencé à nous réunir, à nous fédérer et c’est comme ça qu’est née la Fédélab, avec une dizaine d’adhérents alsaciens, majoritairement strasbourgeois, toutes esthétiques musicales confondues.
Les enjeux essentiels étaient de se fédérer, d’échanger sur nos situations et nos problématiques, de se filer des good tips, d’envisager des actions communes, de mutualiser… Et aussi de porter un plaidoyer politique et institutionnel, car nous trouvions que les labels et le secteur de la musique enregistrée, et par extension les métiers de l’entourage de l’artistes (manager, tourneurs, éditeurs, etc., réunis aujourd’hui sous l’appellation « développeurs d’artistes ») étaient totalement absents des discussions locales et des dispositifs de financements ou de soutien.
La crise du disque post-2000 a rayé les labels indépendants des enjeux alors que la crise du support n’a pas entrainé une remise en cause du métier. Bien au contraire, plus que jamais les labels ont un rôle essentiel à jouer dans le développement des carrières des artistes. Ils méritent ainsi d’être pris en compte, comme tout autre maillon de l’écosystème musical. En tant que Fédération, nous avons donc pris des mandats dans différentes instances nationales (FELIN notamment) et participer à des travaux avec les acteurs locaux des musiques actuelles.
On a évolué à un peu plus d’une dizaine d’adhérents jusqu’en 2017. La Fédélab fonctionne sans subventions publiques, avec comme ressources les cotisations annuelles de ses membres et le volontariat militant. On a essayé de lancer des projets plus opérationnels, voire le développement de services pour les labels, mais on s’est souvent heurté aux limites du bénévolat, avec un manque de constance dans les engagements qui étaient pris et des priorités professionnelles externes qui reprenaient rapidement le dessus. On a quand même conduit quelques belles réalisations, notamment une fête du disque en 2017, dont nous sommes fiers, avec une bourse aux disques, de nombreux showcases, etc.
Puis est arrivée la loi Notre et la réforme territoriale, avec cette nouvelle région Grand Est, de nouveaux acteurs, de nouvelles frontières, une vraie chance ! Nous avons alors participé à certaines concertations régionales, comme le Conseil Consultatif Culturel mis en place par la Région Grand Est ou encore les réflexions menées quant à la construction d’un réseau Grand Est des acteurs musiques actuelles. Naturellement, nous nous sommes alors tournés vers nos voisins de la Flippe, et avons d’un commun accord décidé d’unir nos forces et de fusionner : la Fédélab est ainsi devenue une fédération à l’échelle du Grand Est, également soutenue par le POLCA, le réseau d’acteurs Champagne-Ardenne.
On dit des labels qu’ils sont les premiers découvreurs de talent. Tu confirmes ?
Oui, les labels indépendants sont des découvreurs de talents, c’est certain. Ils défendent parfois des musiques de niches, lancent de jeunes artistes et en font émerger d’autres, accompagnent le développement des artistes et de leurs carrières, participent de leur professionnalisation.
Les labels indépendants sont garants de la diversité musicale. Ce sont des artisans valeureux qui fonctionnent au coup de cœur et qui accompagnement des aventures humaines. Les labels défendent des musiques bien souvent ignorées par les médias les plus présents.
Les labels indépendants sont souvent aussi le premier partenaire de l’entourage de l’artiste et dépassent largement leur fonction première de label : ils s’occupent également du booking, du management, de la promotion de l’artiste. Le temps n’est pas compté, l’argent non plus (quand il est disponible…).
Mais c’est tout un écosystème qui s’actionne autour des artistes et de leur développement, les studios de répétition, les salles et festivals bien sûr, les programmateurs, les bookeurs, etc. C’est cet ensemblier, fonctionnant par complémentarité et par coopération, qui fait qu’un artiste se développe. Tous les acteurs de la chaîne ont un rôle à jouer, à différents niveaux du développement.
L’objectif est que les artistes développent leur carrière, grandissent, et il faut que les labels qui les accompagnent depuis le début, puissent grandir avec eux. Parfois des artistes signent avec des structures plus conséquentes, le choix artistique ou financier se comprend bien évidemment, mais qui se pose la question du label ou de la structure qui a fait émerger l’artiste lorsque c’est le cas ? Comment est valoriser l’accompagnement et le travail consenti ? Ce sont de réelles questions…
Vu sous un autre angle, il est vrai aussi que le rôle d’un label est parfois remis en question aujourd’hui, avec l’avènement de l’artiste entrepreneur. Mais pour le vivre quotidiennement, je suis mitigé sur cette question : j’adhère complètement à l’idée que l’artiste doive adopter une posture entrepreneuriale, comprendre et maîtriser son environnement, mais je ne crois pas réellement aux discours qui laissent entendre qu’un label ou encore un tourneur est superflu aujourd’hui. Quand on mesure les compétences, le temps et la force de travail que tout cela suppose, il me paraît très compliqué pour un artiste de porter la somme de ces fonctions.
Vous occupez une position à part dans la filière musicale, en lien direct avec les artistes, avec les acteurs de la scène – tourneurs, salles, festivals notamment. Une position souvent d’équilibriste… Comment le vis-tu, en tant que président de la Fédélab, en tant que directeur de label ? Se fédérer était-il une nécessité pour parler d’une seule voix et se faire entendre au niveau local ?
Ce travail de développement ne se fait pas seul, comme j’ai pu l’évoquer précédemment. La place qu’occupe un label dépend aussi de la configuration de l’entourage de l’artiste. Le label agit de fait sur son rôle de producteur ou d’éditeur phonographique, mais si l’entourage de l’artiste est émergent, le label endosse également la casquette de manager, de tourneur, d’attaché de presse, etc. C’est hyper excitant d’avoir une vue d’ensemble et d’accompagner la totalité du projet, on parle alors d’approche à 360°. Du fait de ce positionnement, on est effectivement au cœur des échanges avec l’artiste et l’ensemble des auteurs acteurs de la filière : programmateurs des salles et festivals, institutions, médias, autres partenaires. Mais c’est un travail sans fin… Lorsque l’entourage est plus développé, on discute avec les autres composantes de l’entourage, le tourneur, le manager, l’éditeur. Chacun reste alors dans son rôle et apporte sa valeur ajoutée au service du projet de l’artiste. Les deux configurations sont assez différentes. A titre d’exemple, au sein du label #14 Records, nous avons des configurations de projets très variables ; parfois, nous sommes au côté de l’artiste en tant que partenaire principal, parfois nous sommes dans la configuration d’un partenariat pluriel.
La position d’équilibriste, je m’en rends particulièrement compte d’un point de vue économique. Lorsque l’on travaille avec des artistes émergents, la question du modèle économique se pose clairement. Le label investissant du temps et de l’argent sur la production musicale (enregistrement, pressage, promotion, etc.), le retour sur investissement pour un EP ou un album peut s’atteindre au bout de plusieurs mois voire années. Par ailleurs, l’économie globale générée par le projet artistique n’est pas toujours suffisante pour rémunérer l’ensemble des marges supposées par les différentes fonctions éventuellement occupées par ailleurs, telles que le booking ou le management par exemple. Mais comme ces fonctions sont nécessaires pour que le projet avance et se développe, on s’assied sur la question économique et on se dit qu’on verra plus tard.
L’un des points de départ de la Fédélab, c’était justement de défendre la juste place des labels au sein de la filière musicale, en mettant en avant l’importance de leur travail dans le développement des groupes et artistes. C’était justement de pointer ses problématiques, de les partager entre labels et d’essayer de défendre notre cause, avec les autres acteurs, avec les institutions. La Fédélab agit dans une logique d’intérêt général. Lorsque nous prenons une position ou faisons remonter une problématique, une difficulté, c’est dans l’intérêt de l’ensemble des labels de la région, du plus important au plus petit. Nous avons aujourd’hui plus d’une vingtaine de labels adhérents, notre parole est légitime. Mais nous pourrions être encore plus nombreux, dans l’intérêt de tous, sans que ce soit incompatible avec les stratégies propres à chaque label.
La Fédélab participe aussi pleinement à la structuration de la filière musicale dans le Grand Est, en particulier à la formalisation d’un réseau Grand Est. Comment avance ce réseau ? S’est-il déjà emparé de grands chantiers ? Quel rôle comptez-vous y jouer ?
Je pense que le Grand Est a été une vraie chance, une réelle opportunité de voir plus grand, d’interagir avec d’autres acteurs et de développer de nouveaux réseaux. Très vite, la Fédélab s’est projeté dans ce nouveau périmètre régional, en devenant une fédération régionale et en s’appuyant sur des relais territoriaux tels que la Flippe et l’Autre Canal en Lorraine, le POLCA en Champagne-Ardenne. Mais plus que tout, nous appelions de nos vœux la création d’un réseau Grand Est pour les musiques actuelles, représentatif de l’ensemble des acteurs.
Après plusieurs années de concertation, ce réseau a vu le jour le 5 mars dernier, lors d’une assemblée constituante rassemblant près de 70 structures des musiques actuelles. Le réseau est encore en construction et n’a pas encore de nom officiel, mais ce n’est pas grave, la dynamique est lancée et c’est bien là l’essentiel. Le réseau s’est donné quelques mois pour mieux définir son fonctionnement, sa gouvernance et ses missions. Toutefois, il s’est déjà mis au travail sur des sujets plus opérationnels, tel que la circulation des artistes, le développement de pratiques écoresponsables. Un groupe de travail s’est également monté autour de la situation particulière que nous vivons du fait du COVID-19, et les nombreuses difficultés rencontrées par le secteur musical.
La crise du coronavirus a frappé tout le monde, en particulier les petites entreprises, moins armées que d’autres pour y faire face. Comment avez-vous traversé cette période ? Où en êtes-vous aujourd’hui ? Quelles réponses a pu apporter la Fédélab à ses membres ?
Le COVID-19, et encore davantage le confinement, nous ont tous surpris. L’arrêt des concerts, la fermeture des magasins et donc la baisse des ventes de disques, etc., tout ça frappe de plein fouet les labels indépendants, et sans doute de façon durable. Pour d’autres, ce sont des difficultés de trésorerie qui sont à surmonter, notamment parce que les investissements ont été réalisés mais les sorties d’albums décalées. Pour d’autres projets, ce sont des dynamiques de promotion qui se sont arrêtées. Bref, chaque label vit une situation différente mais compliquée.
Les aides et fonds exceptionnels s’organisent aux différents niveaux de l’Etat et des organisations professionnelles. Les critères sont parfois restrictifs ou inadaptés à la réalité des situations de terrain, mais c’est une réelle complexité que de trouver un cadre à chaque situation. A la mi-mai, des mesures spécifiques en faveur de la musique enregistrée (disquaires, labels et éditeurs) viennent d’être annoncées par le CNM et le FCM, nous allons surveiller leurs traductions concrètes en dispositifs de soutien avec beaucoup d’attention. Au-delà de l’urgence de certaines situations, c’est aussi la relance à plus long terme qu’il va falloir accompagner.
Mais le plus angoissant peut être, c’est le manque de visibilité, la contradiction des informations qui circulent sur des possibilités de reprise de l’activité musicale, les conditions de cette reprise, la relance qui s’en suivra. Toute la filière est bien sûr impactée, les festivals annulés, les saisons reportées… Tourneurs, manageurs, agences de relation presse, éditeurs, distributeurs. Tous sont dans l’incertitude, personne n’a de recette. Tous s’inquiètent de tous ses reports, des goulots d’étranglement qui vont naturellement se créer… Et comment les artistes vont-ils survivre dans une économie aussi incertaine, avec un spectacle vivant en berne ? Beaucoup d’inquiétudes sont exprimées, nos structures sont souvent fragiles, et nous ne mesurons pas les impacts financiers à long terme de cette crise sanitaire.
Au niveau de la Fédélab, on essaie de garder le contact avec les adhérents, on a dépoussiéré notre newsletter mensuelle, on poursuit certains projets, on essaie de faire de la veille et d’orienter les adhérents vers les dispositifs d’aide mis en place.
Et on se pose les questions que tout le monde se pose : comment tout cela va évoluer ? Les pratiques et les usages que nous connaissions vont sans doute être bousculés, de nouvelles solidarités nationales et locales doivent être inventées, des nouveaux paradigmes de développement devront émerger.
Depuis le début de cette crise, nous avons une pensée quotidienne pour tous les collègues de la filière, festivals, salles, développeurs, artistes… qui traversent cette période difficile : force et courage !
En mars dernier, la Fédélab et le Polca (Pôle Musiques Actuelles de Champagne-Ardenne), vous avez lancé à Django l’opération BLOSSOM. Un dispositif d’accompagnement et de formation des développeurs d’artistes installés dans la région. Quel est le but de cette opération ? Quel en est le programme ? On peut donc espérer qu’il s’agit là d’un signe fort, celui d’une ambition longue durée au service des acteurs de la production musicale ?
Oui, c’était juste avant le confinement. Blossom est un dispositif d’accompagnement et de formation des développeurs d’artistes installés dans le Grand Est (labels, tourneurs, éditeurs, managers, …), proposé par le Polca et la Fédélab. L’idée de ce projet est de proposé aux développeurs d’artistes des temps de formation, initiale pour certains afin d’acquérir les connaissances essentielles, approfondie pour ceux ayant une activité installée depuis plusieurs années.
D’autres actions viennent compléter la formation, comme des temps d’échanges de pratiques et d’expériences sous forme de table-rondes ou conférences, des accompagnement personnalisés sur des enjeux ou axes stratégiques de développement, le développement des réseaux professionnels. L’idée est vraiment de produire des contenus adaptés aux besoins exprimés par les développeurs, que nous avons tous individuellement rencontrés lors d’une phase de diagnostic. Une vingtaine de développeurs du Grand Est participent à l’opération. Le projet Blossom est financé par le ministère de la culture et la convention de partenariat tripartite CNV, Région Grand Est et DRAC Grand Est.
À la suite du lancement du 6 mars, différentes actions devaient se tenir à court terme : un accompagnement et un déplacement collectif au printemps de Bourges et des premières sessions de formation collective en mai 2020. Bien sûr, tout a été annulé. Les temps de formation sont reportés à la fin de l’été en visioconférence, et nous espérons pouvoir mettre en place des temps présentiels dès le mois de septembre. En attendant, nous avons proposés aux participants des rendez-vous individuels et des échanges collectifs via des applications de visioconférence, pour réagir face à l’urgence de la situation et les aider à trouver des réponses. Nous avons aussi amorcé un travail collectif de benchmark sur des logiciels utiles à nous activités (CRM, logiciels de booking ou de production, etc.).
Nous sommes fiers de ce projet et nous espérons qu’il pourra s’inscrire durablement sur le territoire, les besoins de formations évoluant régulièrement, ou encore pour permettre à des porteurs de projets qui souhaiteraient se lancer dans l’accompagnement d’artistes, parfois exclus des droits à la formation, d’accéder à des formations de qualités. Toutefois, nous savons d’ores et déjà que la formation, bien qu’étant une entrée essentielle pour accompagner la montée en compétence des développeurs d’artistes, n’est qu’un axe d’accompagnement de développeurs d’artistes. La reconnaissance de ces métiers mais aussi les questions économiques, le soutien à l’emploi, à l’investissement et à la prise de risques, seront les prochaines thématiques auxquelles il faudra apporter des réponses. Nous espérons que le soutien apporté aux développeurs d’artistes via le projet Blossom est la première étape d’une politique ambitieuse et durable en direction de ces métiers, et que d’autres dispositifs de soutien ou d’accompagnement verront le jour. La mise en œuvre de Blossom nous donnera une vision pertinente sur les besoins des développeurs et apportera les données et outils nécessaires pour argumenter en ce sens. Soutenir les développeurs, c’est donner les moyens à l’écosystème musical de se structurer durablement et de favoriser l’émergence et le développement des artistes. Nous ne doutons pas que les partenaires et collectivités sauront intégrer ces métiers essentiels à la filière musicale aux politiques culturelles de demain.
LES RAIDS URBAINS
Depuis plusieurs saisons, nous nous amusons à faire du Neuhof une scène à ciel ouvert. A côté de la salle et de son plateau, que nous espérons vite pouvoir retrouver tant elle nous manque, nous investissons tout au long de l’année d’autres espaces, d’autres décors, qui n’ont pas pour fonction première la culture mais où celle-ci a fondamentalement sa place : les rues, les squares, les structures d’accueil, médicales, sociales, les commerces, les marchés… Plusieurs actions-pirates sont développées en ce sens au Neuhof, parmi lesquelles des « raids urbains » pour aller-devant des habitants du quartier et s’inviter pleinement dans leur quotidien.
Le jeudi 28 mai prochain, nous lancerons un nouveau raid avec le très groovy Leopard Da Vinci pour une session tout en funk ! Au programme, une étape spéciale au sein de l’Ehpad Laury Munch, partenaire de la première heure, que nous espérons pouvoir ambiancer pendant cette période encore trouble. C’était une évidence pour nous que d’être à leurs côtés, dès que possible. Nous irons donc à leur rencontre, dans leur jardin cette fois, au pied des chambres, pour offrir un moment musical rafraîchissant aux résidents et aux équipes soignantes, dans le strict respect des règles sanitaires qui s’imposent aujourd’hui. L'occasion aussi d'en faire profiter les voisins de l'établissement. Dans la foulée, nous improviserons une « funky walk » dans les rues environnantes et quelques commerces du quartier. Top départ à 15h30 !
Dans cette période trouble, il nous paraît important de donner la parole aux artistes certes mais aussi à leurs équipes. Toutes celles et ceux qui s’engagent au quotidien à leurs côtés pour leur donner les moyens de créer, de répéter, de jouer sur scène, de faire vivre leur musique. Florence Collin est l’une de ses activistes, au sein du collectif strasbourgeois October Tone. Elle nous livre ici ses premières impressions sur le confinement et les conséquences sur leur projet.
Comment vas-tu Florence ? Comment traverses- tu ce moment difficile pour nous tous ?
Ça va ! Il m’importe de prendre particulièrement soin de mes proches, de cultiver la bienveillance mais aussi de rester active et curieuse, qu’il s’agisse de mon travail ou de choses plus légères. Ma coloc est absente et je me retrouve avec l’appartement à moi toute seule, j’avoue que ça favorise le décalage horaire. J’essaie aussi de ne pas prendre le contexte actuel comme un concours de productivité, je trouve justement cela contre-productif de vivre sous la même pression qu’habituellement. Au contraire, je trouve sain de réapprendre à se donner du temps et de tenter de nouvelles choses ; peut-être même celles qui nous faisaient très envie et qui nous paraissaient lointaines ou absurdes il n’y a pas si longtemps. Pour ma part, ça se traduit notamment par le perfectionnement du maniement du hula hoop auquel s’ajoute 162 épisodes de Sailor Moon non visionnés... Je ne m’ennuie pas, c’est primordial pour le moral.
Tes missions s’organisent sans doute différemment depuis quelques semaines. Peux- tu nous en dire plus ?
C’est un moment tout à fait inédit qui va avec son lot de bouleversements, d’expectatives mais aussi de perspectives. Il me semble que là où la porte se ferme, une fenêtre s’ouvre. Je me dis que c’est le moment pour penser ce que nous faisons. Les artistes, toutes disciplines confondues, l’ont souvent magnifiquement montré : l’apparition de contraintes, c’est aussi l’occasion de voir émerger de nouvelles idées, de nouvelles pratiques et de transformer son regard sur le monde. C’est un motto qui m’inspire beaucoup en ce moment. C’est aussi une belle manière de relativiser les annulations de tournées, les reports des enregistrements, des résidences et la mise en stand-by de l’organisation de concerts, qui sont évidemment regrettables pour nous comme pour tout le secteur.
Étant donné que mon travail consiste à organiser, faciliter et participer à la mise en œuvre de ces projets, l’incertitude que l’on vit actuellement demande beaucoup de flexibilité, de réactivité voire d’imagination. La meilleure boussole dans ce contexte-
là, ce sont nos valeurs. Avec October Tone, nous sommes une grande famille de musiciens, de bénévoles, de membres fondateurs et l’on demeure très soudés. La liberté artistique prime sur les résultats, l’air du temps... On n’attend donc de personne une avalanche de contenus, un arrêt net ou une version revue et corrigée des projets au gré des retournements de situations. C’est néanmoins mon rôle de suivre de près l’évolution de cet épisode, de sauver ce que l’on peut préserver et d’avancer dans le champ des possibles.
Je trouve très enthousiasmant de voir que la création ne cesse pas alors que la production est ralentie. Côté artistes, ça continue à fuser : ça avance à coup de petits bouts d’enregistrements maison qui se collent ensemble et qui donnent des résultats bruts mais merveilleux, le tout à grand renfort de GIF bien débiles. Je crois que maintenir un climat de cohésion, d’appétit créatif, c’est la meilleure chose que mon entourage et moi- même puissions faire en attendant d’avoir assez d’éléments pour avancer concrètement sur les projets.
Quelles étaient les actus printanières d’October Tone ? Sont-elles reportées ? Dans les mêmes conditions ?
Et bien beaucoup de choses ! Cela a donné lieu à des débats, des questionnements qui nous ont bien occupés dans les premières semaines de confinement. On a décidé de maintenir certaines sorties en accord avec les artistes et nos partenaires. Reporter,
ça signifiait notamment casser une belle dynamique, demander à des artistes qui ont tout finalisé depuis un moment d’attendre encore et de mécaniquement créer de gros embouteillages qui sont parfois synonymes de renoncement. On n’avait pas envie de se recroqueviller et de laisser tomber des gens qui comptent sur nous.
Les conditions sont globalement les mêmes mais le contexte est extrêmement différent... Ce qui a pour conséquence que ce que l’on propose actuellement prend une toute autre dimension. On vient de sortir un CLIP pour BBCC qui révèle bien cela. La chanson parle d’une petite communauté qui, à peine sortie d’une catastrophe mondiale, se heurte à une crise interne qui menace une harmonie déjà fragile. Le clip montre comment ce groupe de personnages met en scène le « monde d’avant » et écrit sa propre histoire à travers des scénettes aux allures de freak show... C’était assez troublant quand on a mis ça en perspective avec ce qu’il se passait. Le message est positif, ça ouvre de belles pistes de réflexion alors on n’a pas freiné. Laura Sifi (à l’origine de très beaux clips pour T/O signé chez nous et notamment de Sshhee réalisé à Django d’ailleurs) l’a tourné à la pellicule 16mm l’été dernier. Il y avait sur le plateau beaucoup de membres de groupes OT et d’artistes dont on est proche. C’était un beau moment qui illustre bien l’esprit OT et on est heureux qu’il soit révélé à tout le monde malgré ce contexte difficile. Cet exemple-là résonne.
Un autre encore plus récent fait plutôt prendre l’air. Töfie avec l’EP « MONTPELLIER » a repris 5 artistes de la scène indé qu’on aime beaucoup. Elle a renommé leurs chansons en fonction de la ville où ces morceaux ont
été composés. Elle dresse une carte de magnifiques viviers de créations (parmi lesquels Strasbourg !), de belles rencontres artistiques aux quatre coins de la France et de la Belgique. Ça fait voyager un peu. C’est aussi sublime d’entendre des paroles de mauvais garçons dans la bouche d’une fille. C’est très rafraîchissant cette volonté de montrer qu’il n’y a pas une scène, un langage féminin ou masculin, que tout est permis, que tout est également partagé.
En ce moment, on prépare la sortie du lumineux album d’Hermetic Delight et d’un clip qui l’accompagne. Il a été tourné entre Strasbourg et Téhéran en collaboration avec l’illustrateur Mehdi Shiri qui a pris beaucoup de libertés avec ce qui est permis là-bas... A suivre. On a d’autres choses en cours mais je m’arrête là... En bref : on est sur plein de choses réjouissantes !
Une structure comme la vôtre est-elle en danger aujourd’hui ? Comment peut-on vous aider ?
Ce qui se passe en ce moment a des conséquences terribles sur certaines franges d’artistes et sur beaucoup de structures qui tournent autour des musiques actuelles (salles, festivals, labels, tourneurs et même médias). On est bien sûr impacté mais depuis sa création, OT a appris à vivre sur le fil. On ne compte pas nos heures parce qu’on aime ce qu’on fait et on demande peu en retour. Je crois que ça nous a rendu résilients. Si on était soumis à des logiques de rentabilité, d’objectifs dictés par des tiers, on ne tiendrait certainement pas une nanoseconde dans le contexte actuel... Comme la situation est instable et que personne n’a encore réellement entrevu la sortie (dans le milieu culturel au sens large en tout cas), il est difficile de mesurer aujourd’hui
à quel point cela va nous toucher sur le moyen et sur le long terme.
En tout cas, tout le monde peut aider et c’est particulièrement le moment. La meilleure manière de le faire, c’est sûrement d’être curieux et d’aller à la source : soutenir directement les labels, les artistes, les assos culturelles proches de vous ou de chez vous. Cette logique du circuit court a l’air de reprendre du souffle en ce moment et on ne peut que l’encourager et vous la recommander. En fonction des moyens de chacun, ça commence par des visites en ligne, des mots doux, et puis il y a les disques ajoutés au panier, les dons des bienfaiteurs mais aussi votre présence aux concerts où l’on espère vous retrouver dès la reprise ! Pour faire un tour chez nous c’est PAR ICI, on a justement lancé les précommandes de nos disques à venir !
Tu sens une chaîne de solidarité se mettre en place dans la filière ? Peut-être une aubaine pour demain ?
Je dirais qu’elle a toujours existé dans le petit réseau que chacun s’est constitué de son côté mais qu’une collaboration plus large est en train de naître petit à petit, il semblerait même qu’elle se renforce dans l’adversité. Tout le secteur des musiques actuelles est touché, ça solidifie les relations. L’information circule particulièrement bien je trouve, même si elle est dense et changeante. Je remercie sincèrement les personnes qui rendent cela possible.
De manière plus globale, la filière est une sorte de niche écologique : l’on a besoin de se protéger mutuellement car l’on est finalement fortement interconnectés. Cette solidarité est vitale. Je vois aussi dans le Grand Est une formidable volonté d’un grand nombre d’acteurs de se réunir, d’agir pour le bien commun et à s’intéresser à ce que chacun propose. Cet engagement collectif laisse augurer de très belles initiatives pour le futur.
Que peut-on se souhaiter pour la reprise ?
Un salaire universel pour les artistes ? Pour tout le monde ? Allez ! La mise en place d’une répartition plus équitable de la part des grandes plateformes de streaming pour les musiciens ? Le fait d’arrêter de traiter des œuvres artistiques comme des produits de consommation courante ? Ce sont de grands chantiers mais ça ne me paraît pas délirant. Je pense que l’on peut se souhaiter, sur un registre plus jubilatoire, d’épiques retrouvailles avec le public à Django : se revoir tous dans un climat d’allégresse immense où des pirouettes arrières magistrales nous feraient atterrir à l’épicentre d’un concert blindé où règne une énergie folle (oui, celle-là même que l’on aura très judicieusement accumulée ces derniers temps).
« Le 14 mars, il y a exactement un mois, l’équipe Cheap House s’entretenait au soleil strasbourgeois sur les semaines à venir. Dernier bol d’air avant l’apnée. Le flou était tel à ce moment-là sur l’avenir proche du spectacle vivant que nous ne pouvions rien prévoir, seulement attendre une respiration.
Aujourd’hui les informations sont plus nombreuses et on sait plus ou moins à quelle sauce on va être mangé. Pour les artistes, cette crise, ça veut dire avant tout une chose : pas de scène pendant un nombre indéterminé de mois. Au minimum jusqu’à mi-juillet mais probablement jusqu’à septembre. Et au-delà de l’aspect économique, c’est surtout difficile moralement car le live, c’est notre vie.
Ça c’est le côté sombre du tableau... Mais avec Cheap House, on a cette chance d’être au premier stade de l’émergence. Comme beaucoup d’autres étapes et objectifs primordiales, la résidence avec Arnaud Rebotini pour l’opération Iceberg ou Les Inouïs du Printemps de Bourges sont encore à venir. Ces événements ne seront donc pas noyés dans la sidération du confinement : ils arriveront au moment où la vie culturelle redémarrera... Notre place est encore chaude, on est entré dans une sorte d’hibernation... de printemps.
Et puis bien que le live soit notre drogue, on a d’autres exutoires. Cheap House est un terrain de jeu fabuleux pour la création : début mars on était dans une vibe deep house, qui changeait des explorations techno indus, techhouse, edm (entre autres) qu’on avait pu développer avant. Quelle que soit l’inspiration qu’on saisisse, une fois passée à la moulinette de nos instrus et de notre impro, ça donnera toujours du Cheap House... avec des couleurs différentes. Alors même si c’est un peu étrange de ne pas pouvoir jouer ensemble, on se lance des idées à distance, on les retraite avec chacun notre patte, on joue sans jouer... On prépare le terrain pour la sortie de confinement. Un terrain sur lequel on construira notre premier EP, par exemple. Celui-là même qu’on enregistre cet été.
Enfin il y a les réseaux sociaux. Là, il y a d’un côté la possibilité de sortir du contenu « spécial confinement » avec les moyens du bord... Et de l‘autre l’envie d’attendre des jours plus ouverts en distillant ça-et-là quelques informations, des souvenirs, des live jamais publiés. Nous, on a plutôt opté pour l’option détente. Facebook et consorts sont surchargés d’infos et on a parfois du mal à suivre, alors on préfère ne pas en rajouter avec Cheap House, c’est un choix... Un choix motivé aussi par le refus de faire un compromis sur la pertinence de ce qu’on propose au public. On veut montrer du Cheap House, pas du Nils, du Paul, du Matthieu ou du Théo : du Cheap House. Et du bon.
On est optimiste. On sait qu’il y aura un nombre incalculable de petits drames, que tout le réseau va être en stress pendant au moins un an. Mais, venant d’Omezis, notre label et collectif, on entretient une philosophie de l’entraide et du dévouement personnel ; une conviction aussi de la force qu’on développe à mesure que les gens échangent. On la partage à travers tout ce qu’on fait : c’est le cas sur scène avec le public, et hors scène avec Junior 360, notre boîte de prod, avec Omezis bien sûr, avec vous l’Espace Django, avec les studios Kawati... Il y aura des difficultés économiques, des coquilles plus ou moins douloureuses dans le développement de certains projets, d’artistes ou de vies personnelles, mais au final, tout ce qu’on risque, c’est de prendre un peu plus de temps à accomplir ce qu’on avait prévu (et ce qu’on avait pas prévu).
S’il faut organiser des soirées de soutien et/ou y jouer, on sera là. S’il y a moyen de co-signer des textes, porter une parole à laquelle on adhère, on veut en être. S’il faut aller faire boum boum dans les apparts parce que les festivals et les salles ne peuvent pas rouvrir, on le fera en leur nom aussi. La création artistique a une seule vocation : faire apparaître des perspectives dans le crâne, le coeur et les yeux des gens (y compris de nous-mêmes). Il faut qu’on continue de les faire exister. »
Cheap House, avril 2020
En septembre 2020, l’Espace Culturel Django Reinhardt fêtera ses 10 ans. Déjà !
Une belle date qui mérite d’être célébrée tous ensemble. Pour l’occasion, les trois structures qui composent cette jeune « coloc culturelle » – la médiathèque, l’école de musique et la salle de concert, sont en train de vous concocter un programme aux petits oignons. Avec des formes déambulatoires, des ateliers, des spectacles, des concerts, sur le parvis et en salle. Et bien sûr de nombreuses surprises !
Prochainement, vous pourrez découvrir un peu partout au Neuhof des urnes faites maison, vous invitant à nous partager vos souvenirs mais aussi vos envies pour ce lieu qui vous appartient. Profitez-en, glissez-y un petit message. Le tout sera restitué le jour de notre anniversaire par Pierre le crieur, qui se fera le temps d’un soir votre porte-voix.
Chaque saison, nous découpons notre activité en trois temps, trois trimestres, trois programmes, qui débutent chacun par un édito. Celui de septembre est écrit par Pierre, notre directeur. Il donne le la sur le projet, tout ce qui a trait à la relation à l’art, aux publics, au Neuhof, et notre engagement au quotidien.
Les éditos de janvier et d’avril sont un peu différents. Nous laissons la parole à quelques complices – musiciens, abonnés, partenaires... pour une tribune libre dans laquelle ils nous font part de leurs propres expériences, leur vécu et leur regard sur notre action au long cours.
Retour donc sur les 3 éditos de la saison 2019/2020 :
> Pierre en septembre ;
> Jacques Schweitzer en janvier, le principal du collège Solignac ;
> Et Mathilde en avril, l’une de nos plus fidèles abonnées.
Radio Caddie, c’est notre partenaire radio de longue date, un bureau d’étude itinérant allant à la rencontre des habitant.e.s et du public. Vous les avez sans doute découverts lors de nombreux événements à nos côtés (ouvertures de saison, Fête du Parc Schulmeister, concert caché, etc.), suscitant l’enthousiasme partout où ils traînent leurs roulettes. Ils y ont récolté de façon décalée quelques traces et autres témoignages des personnes présentes à l’aide de micros, de papiers, de calques, de feutres... De vrais instantanés et des récits de vie à écouter, encore et encore par ici !
C’est une gazette on ne peut plus « maison » que nous vous avons concoctée ce mois-ci. Le temps s’écoule différemment depuis le début de ce confinement, et Django a relevé le défi de continuer à le rythmer !
L'action culturelle à l'Espace Django...depuis la maison, c'est à lire juste ici !
Si vous êtes là, c'est qu'en toute logique, vous avez répondu aux deux quiz précédents. Alors pour confirmer votre excellent score ou remonter dans les starting-block parce que vous n'avez point brillé, c'est le moment de se lancer dans cette ultime partie !
< 30 % quelle chance as-tu de pouvoir encore découvrir Django que tu connais peu !
< 70 % enchanté, on est ravi de t'avoir rencontré, faisons plus ample connaissance pour peaufiner ton Django !
> 70 % Yeah ! Tu as le Django spirit, tu nous manques mais on sait bien qu'on te reverra très vite !
Deuxième partie du quiz "Avez-vous l'esprit Django" ! Ferez-vous mieux ou moins bien que la dernière fois ? Partagez votre score sur CE POST FACEBOOK !
< 30 % quelle chance as-tu de pouvoir encore découvrir Django que tu connais peu !
< 70 % enchanté, on est ravi de t'avoir rencontré, faisons plus ample connaissance pour peaufiner ton Django !
> 70 % Yeah ! Tu as le Django spirit, tu nous manques mais on sait bien qu'on te reverra très vite !
Cette semaine on vous challenge avec 3 quiz qui vous permettront de tester vos connaissances sur l'Espace Django. On commence avec le premier aujourd'hui, puis un autre mercredi et le dernier vendredi.
N'hésitez pas à partager le quiz et à nous donner votre score en commentaire de CE POST FACEBOOK !
< 30 % quelle chance as-tu de pouvoir encore découvrir Django que tu connais peu !
< 70 % enchanté, on est ravi de t'avoir rencontré, faisons plus ample connaissance pour peaufiner ton Django !
> 70 % Yeah ! Tu as le Django spirit, tu nous manques mais on sait bien qu'on te reverra très vite !
Pour cette année 2020, nous avons souhaité faire appel à la compagnie des 3 Trésors – l’artiste Gyraf en particulier, afin de continuer à développer notre action auprès du jeune public. Une suite logique au travail entamé avec eux depuis maintenant trois ans. Une façon aussi pour nous d’installer une forme de permanence artistique dans tout le quartier. Faute de pouvoir déambuler partout au Neuhof et en France, nous avons proposé à Gyraf une playlist que voici.
Bonne écoute et merci à lui !
On commence avec les 2 voix féminines qui m'ont accompagné sur mon projet Kidzistan. Charlène Ploner, Compagnie du Pays de ma tête et ses voyages musicaux et
Uskudar ou le voyage immobile est assuré…
Lily Jung et Yakch'é dans un clip qui invite à un retour à la source. Il a été tourné au magnifique lac de la Maix, dans nos montagnes Vosgiennes.
Lui aussi participe au projet Kidzistan : Mr Yaz, un groupe qui groove, car il faut bouger le popotin à la maison pendant le confinement
Un musicien incroyable qui nous a quitté récemment et sa chanson qui raconte un confinement sous le signe de l'amour. Je vous en souhaite de l'amour et vous invite à écouter TOUTE la discographie de Bill Withers, c'est un écrin de groove.
Un album que j'ai dû écouter un milliard de fois ! Un artiste trop peu connu qui joue très bien avec l'ombre et la lumière, tout en équilibre et en arrangements sublimes…
Et en bonus quelques autres !
Fundé, reggae lumineux dont j'ai l'honneur d'avoir fait la première partie il y a quinze ans et d’avoir rencontré la tradition.
Pep's, un ami qui me manque.
Profitez du confinement pour trouver votre Mireille
Et du Souchon !!!!!!
Et enfin du Brel
Telle était notre ambition en 2019. Se projeter d’abord, à travers une convention renouvelée jusqu’en décembre 2022, avec la ville de Strasbourg et d’autres partenaires publics, le département du Bas-Rhin et l’Etat. Se renforcer ensuite et continuer à se professionnaliser, dans les outils, les ressources, pour aller au bout de ce que peut offrir un lieu comme Django. Se rapprocher enfin d’autres espaces, d’autres publics, d’autres partenaires, pour s’ancrer dans un territoire toujours plus large et démultiplier l’effet Django, du proche au lointain. De janvier à décembre 2019, toute l’équipe Django s’est ainsi mobilisée pour continuer à déployer la dynamique en cours. Douze mois bien remplis, dont voici un bilan non exhaustif, pilier par pilier !
EN MATIÈRE DE PROGRAMMATION :< > Un total de 133 événements (contre 107 en 2018, soit +20% d’activité), parmi lesquels 79 dates de concerts, 8 Quartier Libre, 13 rendez-vous cinéma, 2 expositions et 31 rencontres.
> Sur ces 79 dates, 68 ont été produites par nos soins (31 en salle et 37 hors les murs, essentiellement au Neuhof), pour un total de 98 représentations et 72 groupes.
> La mise en avant tout événement confondu de 91 groupes (dont 55% de strasbourgeois), à travers 117 représentations (contre 104 en 2018).
> Un total de 17 142 spectateurs (fréquentation projet), dont 11 610 accueillis à Django (fréquentation salle).
> Un taux de remplissage de 79% sur les concerts organisés en salle.
> Des événements majoritairement gratuits (61%), mais aussi payants (26%) et à prix libre (13%).
> Un tarif plein moyen de 14€ sur les événements payants, pour un tarif réduit moyen de 10€ (en prévente).
> Des moments phares qui ont marqué les esprits, comme Youssoupha à l’Opéra et le battle Hip-H'Opéra dans le cadre des Bibliothèques Idéales, le Soul Train à la gare à l’occasion de la fête de la musique, le ciné plein air en partenariat avec le FEFFS, nos concerts cachés ou encore l’opération Tram C comme Culture.
EN MATIÈRE D’ACTION CULTURELLE :
> Le renouvellement d’une saison culturelle de territoire, pluridisciplinaire et gratuite, dans tout le quartier, avec des concerts aux fenêtres, la tournée des récrés dans les écoles du quartier, des impromptus adaptés aux lieux de la petite enfance et des raids urbains, dans toutes sortes de lieux de vie, ordinaires ou insolites, pour aller à la rencontre des habitants du Neuhof.
> La mise en place d’interventions artistiques variées, sur temps scolaire comme la Fabrique Electro avec Chapelier Fou (dispositif Sacem), à l’intention de jeunes handicapés, de nos aînés ou encore pour les enfants et leurs parents.
> Plusieurs initiatives menées avec notre artiste associé Gaëtan Gromer, parmi lesquelles Extra/Ordinaire, ce projet mené en partenariat avec le CDCN POLE SUD, la HEAR et le collectif ScU2.
> La participation à de nombreux projets co-construits avec les habitants et nos partenaires, comme la fête du Parc Schulmeister, les portes ouvertes de la Ferme de la Ganzau, le Marché de Noël de l’APAN ou encore nos Disco Foot.
> Pas moins de 15 Face A Face B, nos visites guidées et commentées de Django, pour découvrir les coulisses de la salle, assister aux balances, rencontrer nos artistes.
> Pour un total de plus de 200 initiatives, toutes gratuites, auprès d’environ 11 000 personnes.
> Et des collaborations nombreuses avec les associations et autres structures du quartier : la médiathèque, l’école de musique et le CSC Neuhof, l’Agate, la Jeep, l’OPI, le CSC Lupovino, la Résu, l’AEP Saint-Ignace, les réseaux d’éducation prioritaire, les acteurs de la petite enfance et tant d’autres !
EN MATIÈRE D’ACCOMPAGNEMENT :
> Le développement de la pépinière, avec de nouveaux moyens de création offerts aux 3 artistes que sont Amor Blitz (pop-rock), La Bergerie (hip-hop) et Difracto (électro).
> Le parrainage de T/O dans le cadre de l’opération ICEBERG, ce dispositif transfrontalier à l’initiative des Eurockéennes de Belfort et de la Fondation suisse CMA, que nous avons rejoint en 2019.
> Le lancement d’un nouveau format de rencontre, centrée sur la parole des artistes – APARTE , avec La Chica et Dope Saint Jude.
> L’accueil de 22 résidences, de création et de pré-production scénique, pour un total de 19 groupes.
> Un travail de mise en réseau à plusieurs échelles, associant de nombreux partenaires et autres événements : le Noumatrouff, l’Autre Canal, le Festival Décibulles, Pelpass, le Cabaret Vert, le FIMU, le SMA, la Fédélima, le MaMA, le Printemps de Bourges, les Transmusicales de Rennes, etc.
ET AUSSI :
> Le recrutement de 2 nouveaux collègues dont nous sentons déjà l’apport, Lilia et Baya, respectivement à la communication et à la médiation.
> Le lancement d’une Gazette, relayée par mail et diffusée chaque mois au sein du Neuhof, un format original de type magazine avec comme porte d’entrée l’action culturelle et le lien aux habitants/aux partenaires du quartier.
> La mise en place de « billets suspendus », à l'image des fameux cafés suspendus développés dans certains bistrots de bonne facture, avec un principe simple de solidarité : en achetant un billet pour un concert, il est possible d’offrir une place pour 6 euros seulement à une personne qui n’en a pas les moyens et qui pourra ainsi profiter d’un moment musical en salle.
> Un engagement renforcé en faveur de l’accessibilité aux œuvres des publics malentendants et malvoyants, avec de nouvelles initiatives nous permettant d’offrir à chacun une place, sa place, au sein de notre lieu et de notre projet : des concerts en journée et des spectacles jeune public chansignés, des visites d’expositions menées avec un/e interprète LSF, l’acquisition de trois vestes SubPac pour ressentir pleinement la musique en salle au moyen de vibrations, la présence sur notre site internet de pastilles vidéo en LSF, etc.
> Le recours depuis septembre 2019 à SoTicket, une solution de billetterie en ligne simple à utiliser et solidaire, proposée par la SCIC SoCoop dont nous sommes devenus sociétaires.
> La distribution de 1 067 questionnaires sur un total de 44 événements (concert, Quartier Libre, CinéDjango, exposition), remplis par nos publics pour apprendre à mieux vous connaître et continuer à faire évoluer notre projet.
> Plus d’une vingtaine de bénévoles impliqués tout au long de l’année, ainsi que nos volontaires en service civique, un grand merci à eux !
> Près de 3 000 litres de bière écoulée et une carte au bar pleine de goumandises…
Et vos retours, toujours plus nombreux et bienveillants, qui nous donnent envie d’avancer et de continuer à développer ce beau projet !
MERCI A L'ENSEMBLE DE NOS PARTENAIRES !
Du 27 au 30 janvier dernier, nous avons accueilli en résidence un projet à part, porté par L’Evasion situé à Sélestat : Cachou-Cachou. Groupe atypique, puisque composé principalement de musiciens et chanteurs en situation de handicap, il développe depuis quelques années une pop épicée, pleine de sensibilité, avec la volonté de partager leur musique sur scène comme n’importe quel autre groupe. La résidence à Django était la nouvelle étape d’un processus de création débuté fin 2018 et qui doit les conduire à l’organisation d’une tournée. Rencontre avec Elen Gouzien, directrice de l’Evasion, pour comprendre les origines et les contours de cette belle histoire.
L’Evasion est un peu particulier dans le paysage culturel : peux-tu nous le présenter ?
En effet ! Il s’agit du seul ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) artistique et culturel en Alsace et l’un des rares établissements de ce type en France. Créé en 2004 par l’APEI Centre Alsace, une association du mouvement parental engagée auprès des personnes en situation de handicap, il n’a que très peu de points communs avec les autres ESAT plus traditionnellement portés vers des activités plus « normées » comme les travaux paysagers, le conditionnement ou encore la restauration... Si les ESAT tendent de plus en plus à diversifier leurs domaines d’intervention, l’Evasion a été un vrai précurseur en proposant un projet uniquement basé sur les arts et la culture. C’est à la fois un espace de création en arts plastiques et en musique. Nous abritons aussi une compagnie produisant des spectacles, mais également un espace de diffusion de concerts, théâtre, expositions et un festival biennal, « Charivari ! », qui permet comme nulle part ailleurs de voir se mélanger les publics les plus mixtes. Toutes ces activités sont portées par des artistes et des techniciens du spectacle en situation de handicap.
Et j’insiste : ce sont des professionnels, c’est leur travail au quotidien !
Quelle est l’origine du projet Cachou-Cachou ? Pourquoi ce nom d’ailleurs ?
Cachou-Cachou est le dernier né du pôle musical de l’Evasion, qui accueille par ailleurs 2 autres formations : Sirocco Jazz, un quintet avec 5 musiciens et Sepia Mambo qui propose des reprises de chansons plus rétro. Composé de deux chanteurs, d’un batteur, d’un pianiste, d’un percussionniste, d’un bassiste et d’un clarinettiste/guitariste, le groupe est créé en 2012 autour de reprises pop françaises et internationales variées allant de Ben l’Oncle Soul à Ed Sheeran en passant par Philippe Katerine. Le nom « Cachou-Cachou » ? C’est amusant, je l’ai appris il y a très peu de temps ! Lors d’une déambulation rétro-acoustique de Sepia Mambo, les chanteurs accompagnaient les rythmes avec divers objets, dont les célèbres petites boîtes jaunes de bonbons à la réglisse, qui leur servaient de shakers.
Au départ, Cachou-Cachou était essentiellement un groupe de reprises. L’écriture et la composition d’un répertoire original sont venues plus tard, fin 2018. Comment s’est fait l’évolution ?
Après avoir ré-exploré la scène musicale pop rock des années 60 à nos jours, les membres du groupe ont eu envie de se lancer un nouveau défi. Emmené par Frédéric Rieger, l’encadrant musical de l’Evasion, et encouragé par moi- même, Cachou-Cachou s’est lancé fin 2018 dans un travail d’écriture et de composition de chansons originales. Ce travail collectif a été accompagné par une professionnelle, la musicienne, chanteuse et compositrice Marie Gélis. En août dernier, ils enregistrent leur premier album 5 titres en studio à Strasbourg (Downtown), résultat d’un an de travail.
Ce premier EP 5 titres sort au printemps. Peux-tu nous parler des textes, de la musique ? Que racontent- ils ?
Les résidences de création du répertoire original menées successivement avec Marie Gélis, ont permis de puiser dans la sensibilité et le parcours de chacun. Que ce soit Jugez- moi, Gwendoline la ballerine, Les couleurs de la vie, Margot Tricot ou Nous, c’est Cachou, les thèmes qu’ils abordent partent de leur quotidien. Dans leurs titres, ils appellent à ne pas juger « mes cicatrices et ma folie », « mon style et mes kilos », invitent à « laisser rêver les nuages » et à célébrer les « couleurs de la vie ». A partir de leur vécu, ils empruntent à la poésie pour transfigurer des moments difficiles, des regards ou des comportements malveillants, et leur donner une teinte positive et dynamique. Cela donne d’autant plus de force à leurs paroles qui deviennent universelles lorsqu’ils évoquent le respect, la dignité, l’absence de jugement ou lorsqu’ils font l’éloge du vivre ensemble et du partage dans la différence.
A Django, vous êtes venus travailler la scène pour construire le spectacle qui accompagnera vos chansons. Comment se sont passés ces quelques jours ?
Très bien ! Au-delà du très bel accueil de toute l’équipe de Django, cela a permis d’entamer la partie création d’un spectacle « live », notamment autour du positionnement scénique et des arrangements. Deux professionnels (ingénieur son et metteur en scène) ont accompagné le groupe toute la semaine pour progresser sur ces aspects, casser certaines habitudes acquises pendant les années « reprises », et mieux reconstruire une dynamique de scène à 7 sur les nouvelles compositions. Cachou-Cachou a pu se confronter à un public de professionnels le dernier jour pour présenter tout ce travail et identifier les forces et surtout les faiblesses pour améliorer encore le set. Avec le projet Cachou-Cachou, nous souhaitons activer la professionnalisation accrue des musiciens et démontrer qu’il est possible, avec un parcours différent, de faire de la musique son métier.
Pourquoi à Django ?
De par son ouverture d’esprit et son projet résolument tourné vers les publics, l’Espace Django a beaucoup de points communs avec l’Evasion. C’est tout naturellement que nous avons frappé à leur porte pour cette première résidence, nous savions que nous y serions bien accueillis. En 2019 déjà, Cachou-Cachou s’est rendu à plusieurs reprises pour des ciné- concerts, et aussi pour rencontrer des groupes au parcours inspirant comme Astéréotypie, dont les membres sont issus d’un IME et sont aujourd’hui en train de s’illustrer dans le réseau de diffusion des musiques actuelles. Cette rencontre ainsi que d’autres comme par exemple avec le Weeper Circus, permettent d’appréhender différents univers musicaux, approches de la scène et modèles de diffusion. C’est très important pour un groupe émergent d’aller voir ailleurs ce qui se fait, d’ouvrir ses horizons pour tomber juste dans sa proposition. Depuis mon arrivée en 2018, j’essaye de permettre le plus d’ouverture possible à nos artistes, qu’ils sortent voir des concerts, rencontrent d’autres artistes, échangent avec des professionnels, s’implantent dans d’autres espaces, pour que la création se fasse au plus près de la réalité de diffusion. D’autres partenaires nous rejoignent déjà, comme la salle Europe à Colmar où le groupe devrait travailler et se produire en 2020. L’idée, c’est d’accompagner le groupe dans une pratique et un environnement professionnels qui leur permettent de développer toujours davantage leur démarche artistique.
Objectif l’Olympia donc ?
Ah ah pourquoi pas ! Il faut se fixer des objectifs à long terme... Pour le moment, nous restons réalistes : il reste beaucoup de travail à faire en termes d’identité visuelle, de décors, tenues de scène, lumières... Et encore progresser dans la technique de la scène et poursuivre le travail d’écriture/composition. Parallèlement, il reste à persuader beaucoup de monde pour permettre à Cachou-Cachou d’exister en tant que « groupe » et non plus d’être envisagé comme « projet d’une institution ». Notre tournée ne pourra se faire qu’avec la confiance des professionnels et des programmateurs qui auront eu l’occasion de découvrir ce projet atypique, et d’en apprécier tout le professionnalisme et la bonne humeur !
Le 12 février dernier, la veille de son concert à Django, nous avons accueilli à l’occasion de notre 3e APARTÉ la révélation française du moment, Yseult. Des échanges sans filtre pour revenir sur le parcours atypique de cette musicienne à la voix d’or et au mental en acier. Maeva Heitz, artiste au sein des Sons d’La Rue et de la Compagnie Mémoires Vives, par ailleurs responsable de divers projets culturels, animait cette discussion. Une expérience inédite, dont elle nous raconte les préparatifs.
Quand cet APARTÉ s’est confirmé, nous t’avons proposé de devenir notre journaliste d’un soir et tu as accepté de suite. Qu’est-ce qui t’a motivé ?
J’aime l’échange et le temps de la déconstruction. J’ai d’ailleurs toujours préféré questionner et écouter, plutôt qu’être interrogée et devoir parler. Avoir l’opportunité aussi de préparer cet entretien, en y injectant des problématiques sur lesquelles je me questionne vraiment, et auxquelles une artiste confirmée et populaire comme Yseult aura forcément des réponses intéressantes et constructives, m’a motivé.
De mémoire, tu as découvert le format APARTÉ lors de la rencontre avec Dope Saint Jude. Qu’en as-tu pensé ? N’est-ce pas précieux de se parler d’art entre artistes ?
Oui, j’ai découvert le format APARTÉ avec Dope Saint Jude et j’ai beaucoup aimé la proximité que ça engage avec un/e artiste, que l’on retrouve et que l’on apprécie par ailleurs avec la distance de la scène ou d’un support audio. C’est intéressant de voir (ce) qui se cache derrière l’artiste, ce qui le/la façonne, ce qui le/la fait, ce qui l’anime. La dimension interactive de l’APARTÉ prend tout son sens : les gens posent des questions spontanées, c’est une vraie discussion. Se parler d’art, c’est précieux surtout au-delà de « l’entre artistes ». A mon avis, l’art ne vaut et ne vit que s’il ne reste pas « entre artistes », justement. Il prend toute sa dimension dès lors qu’il est discuté, débattu, analysé, fustigé, encensé. Tant qu’il ne meurt pas et qu’il appartient à tout le monde.
Comment as-tu abordé cet échange avec Yseult ? Tu la connaissais déjà ?
Je la connaissais, oui. Je l’ai découverte avec son titre « Rien à Prouver » l’an dernier. Gros kif. Je me suis d’ailleurs demandé ce que je lui aurais vraiment posé comme questions si j’avais eu l’opportunité de la rencontrer à la ville, de passer un moment avec elle. On aurait parlé d’elle, de ce qu’elle représente bien sûr et de ses choix esthétiques, musicaux et visuels. Avec APARTÉ, ce fut l’occasion !
Les questions, les sujets te sont donc venus facilement ?
Oui, parce que j’aime l’artiste et le contenu à traiter. Ça rend tout plus facile.
Quel regard portes-tu sur sa musique, son style, ses messages ?
Je me réjouis dès qu’un/e artiste brouille les pistes et fait bouger les lignes – parfois absurdes ou discutables, de la musique urbaine à la pop ou à la chanson française. On dirait parfois que c’est la promotion à atteindre pour être validé(e) par les scènes, les magazines, les salons du bon goût, les émissaires de la musique écoutable... Genre « le bendo mais pas trop ». Tout ça me fait sourire de loin. Elle, elle fait juste ce qu’elle aime sans se poser de questions : c’est peut-être ça le secret pour que ça prenne. Par ailleurs, dès qu’une artiste féminine incarne la force, l’intelligence, la verve, le swag sans s’excuser, je me réjouis. J’écoute. Je m’enjaille. Et on ne va pas se mentir, si c’est une femme artiste noire avec une immense afro, ça me réjouit au carré ! Sans toutefois la réduire à ce créneau de représentation, bien sûr, je dirais que c’est toujours un bonus réjouissant.
Tu te retrouves en partie dans son engagement ?
Je l’admire pour son engagement. Le woman empowerment, tout ce mouvement body positive, c’est un vrai défi et c’est courageux de s’en faire la porte-parole. Il faut tenir, face à tous les vents violents de l’exposition publique. Le corps de la femme en général est disséqué, commenté, politisé parfois malgré elle, et j’imagine que sous les feux de la rampe on a encore plus de comptes à rendre.
Envie de renouveler l’expérience APARTÉ du coup ?
Si j’ai fait le taf, avec plaisir, bien sûr. 🙂
Toujours les mêmes ingrédients au sein de cette aventure collective, des décalages, des expérimentations, des rencontres pour repousser les limites des projets parrainés et leur permettre d’exprimer pleinement leur potentiel artistique. Cette année, 11 groupes au talent prometteur, venus de France et de Suisse, ont été retenus. Parmi ceux-ci, nous sommes très heureux d’accompagner les strasbourgeois Cheap House (électro transe). Pendant 1 an, ils vont pouvoir bénéficier de résidences et de formations sur mesure afin de poursuivre leur développement. Jérémy Durand, coordinateur de l’opération, nous présente les grandes lignes de cette édition 5 et ce qui se dessine pour Cheap House.
Les Eurockéennes de Belfort, la Fondation CMA et les 13 salles franco- suisses, nous nous sommes tous réunis à Lausanne fin octobre dernier pour faire le bilan de l’édition 4 et lancer l’édition 5. Quoi de neuf côté Iceberg en cette année 2020 ?
Cette édition 5 ou Opération Iceberg 2020 s’annonce excitante et pleine de promesses, avec des groupes toujours aussi talentueux et à différents stades de développement. C’est hyper intéressant car les besoins sont tous différents et nous avons la chance de pouvoir expérimenter une multitude de choses. Coaching vocal, scénique, composition, travail d’arrangement, c’est à la carte. 2020 est aussi une année de transition pour préparer l’avenir et commencer à renouveler l’opération. C’est enfin ma 1ère année pleine en tant que coordinateur, je ne suis arrivé qu’en janvier 2019. Très heureux donc de participer à l’évolution du processus en cours, la formation notamment, avec un tout nouveau séminaire qui réunira l’ensemble des artistes sélectionnés en cours d’année. « Work in progress » comme on dit !
Tu as donc rejoint l’opération l’année dernière. Quel regard portais-tu sur ce dispositif ? Est-il différent maintenant que tu l’observes de l’intérieur ?
Belfortain d’adoption et acteur du développement d’artistes depuis plusieurs années, j’ai toujours eu un œil attentif sur l’opération. J’ai participé aux différentes rencontres avec les artistes et les intervenants, ainsi qu’aux 1ères conférences qui étaient organisées sur les droits d’auteur ou encore la santé du musicien. Je ne peux donc pas dire que mon regard est différent aujourd’hui. Disons que l’accompagnement d’artiste évolue et que les besoins ne sont plus les mêmes qu’au moment de l’édition 1. Il faut savoir être innovant et force de proposition pour continuer à faire vivre le dispositif.
Onze projets émergents ont donc été choisis. Un bon cru selon toi ?
Oui, il y a eu de vrais coups de cœur, avec une sélection très éclectique.
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Parmi ceux-ci, il y a Cheap House, ce groupe strasbourgeois d’électro instrumentale que nous allons parrainer. Nous avons réalisé ensemble leur diagnostic, en parlant besoins et envies. Plusieurs pistes ont été abordées, en particulier une rencontre avec un DJ pour croiser leur approche du son mais aussi de l’écriture. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Pour Cheap House, nous allons travailler essentiellement l’aspect scénique et la transmission de leur énergie au public, même s’ils maîtrisent déjà bien leur sujet. Nous allons les faire travailler avec un « DJ/compositeur » dont je ne peux pas encore vous donner le nom... C’est en cours de calage, mais si nous arrivons à convaincre l’artiste en question, Cheap House devrait vivre une superbe expérience. Nous avons pris le temps d’écouter le groupe pour comprendre ses besoins et réfléchir à la personne la plus adaptée pour répondre aux problématiques posées. Ces rencontres, ce sont également des moments de vie, l’humain doit rester au cœur du projet et des échanges.
A Django, on te connaît depuis longtemps car tu es par ailleurs directeur de l’agence V2C, basée à Belfort, avec laquelle nous collaborons régulièrement (Dirty Deep, Thomas Schoeffler Jr., etc.). Pas trop compliqué de cumuler toutes ces « casquettes » ?
Tu poses la question à quel Jérémy ?! Je rigole. J’ai toujours aimé entreprendre et l’ennui me fait peur. Je suis un touche-à-tout, j’ai appris beaucoup de métiers différents en quelques années, la communication, l’administration, les ressources humaines, le commercial... J’ai la chance d’être accompagné par une super équipe qui me suit dans mes projets les plus fous avec une grande confiance. C’est très important pour moi. Je tiens d’ailleurs à vous remercier car vous faites partie des 1ers acteurs, avec la Poudrière à Belfort et le Moloco à Audincourt, à m’avoir soutenu. Alors MERCI !
V2C a d’ailleurs fait des petits avec deux nouvelles structures de production : Little Sister et Junior 360. Vous couvrez désormais une bonne partie de la chaîne de développement d’un projet musical (tour, label, édition, management...).
Comment est née cette architecture ? Elle s’est imposée à vous par le contexte local et l’évolution de la filière musiques actuelles ?
C’est une évolution assez logique de notre écosystème, la filière est en mouvement continu et nous sommes peu en région, voire quasiment seul sur l’activité booking, malgré plusieurs initiatives locales et une forte demande des artistes. En 5 ans, nous avons pu expérimenter plusieurs modèles d’accompagnement d’artistes, nous sommes en constante remise en question car tout va très vite. Il est important pour nous de maîtriser la chaine de développement d’un projet musical dans son ensemble. Mais si tu savais tous les projets que j’ai en tête... Rendez-vous dans 5 ans !
Junior 360 fait même déjà partie de l’entourage professionnel de Cheap House. Une aubaine pour eux non ? Ils vont ainsi pouvoir profiter de l’appui de 3 opérateurs, Junior 360, Iceberg et Django ?
Effectivement, c’est une année faste pour eux mais c’est aussi une aubaine pour les 3 opérateurs. Chacun pourra apporter sa pierre à l’édifice. On parle beaucoup de coopération et de mutualisation dans nos métiers. Avec Cheap House, nous sommes exactement à cet endroit. Le modèle économique de Junior 360 porte principalement sur cette collaboration de proximité, afin de développer la scène locale et régionale. Sans cette force commune, difficile pour le groupe et pour Junior 360 d’exister.
Le 29 octobre dernier a eu lieu notre 4e concert caché... Le trio folk chamanique Isaya, au sein des ateliers WereyStenger au Neuhof. Une belle aventure, qui illustre le partenariat débuté il y a déjà 3 saisons avec cette entreprise spécialisée dans le plâtre. Le quartier regorge de trésors insoupçonnés et d’acteurs investis, qui ont à cœur de dynamiser ce territoire. WereyStenger en est l’un des exemples. Etienne Werey, son directeur, nous en dit un peu plus sur son groupe, son lien avec le Neuhof et l’Espace Django.
WereyStenger existe depuis 2001 et continue à se développer, dans des domaines variés. Pouvez- vous nous présenter en quelques mots cette entreprise à la fois familiale et artisanale, implantée au Neuhof ?
L’entreprise Werey, originaire du Haut-Rhin à Gunsbach, a été fondée en 1971 par mon père et reprise en 1987 par mon frère Christian. Je l’ai rejoint en 1999. En 2001, effectivement, nous avons franchi un nouveau cap avec le rachat de l’entreprise concurrente et strasbourgeoise, la société STENGER. Aujourd’hui, nous sommes un groupe qui emploie plus de 100 personnes, maîtrisant toutes les solutions du plâtre, avec cette constante envie de décrocher des chantiers de plus en plus techniques et innovateurs ! Nous rayonnons dans toute l’Alsace, sur le plan national et même exceptionnellement au niveau international.
Comment êtes-vous arrivés dans le quartier ? Vous sentez-vous proches de ses habitants ?
La société STENGER était basée plaine des Bouchers à la Meinau, mais nous avons vite été à l’étroit dans ces locaux.
En 2006, nous avons donc décidé de construire de nouveaux bureaux, spacieux et fonctionnels, avec un atelier de fabrication de staff de plus de 600 m2. A cette époque, nous étions l’une des premières entreprises à s’installer dans la Zone Franche Urbaine du Neuhof. Un vrai challenge pour nous ! Ne sachant pas vraiment où nous allions et, il faut le reconnaître, avec une petite appréhension quant au mot ZFU... Depuis, le visage du quartier du Neuhof a considérablement changé. Beaucoup de commerces, de bureaux et de logements se sont développés autour de nous ces 15 dernières années. Nous apprécions nos voisins, ainsi que
notre positionnement géographique au sud de Strasbourg.
Vous nous soutenez depuis 3 saisons maintenant, sous forme de dons. Une aide précieuse qui nous permet de conduire notre projet. Quel regard portez-vous sur ce partenariat, et plus largement sur notre action au quotidien ?
Nous avons toujours œuvré et participé à la vie du Neuhof. Cet engagement nous est cher et fait partie des valeurs WS ! A notre arrivée dans le quartier, notre soutien se situait principalement dans le champ de l’insertion professionnelle, par des dons, la transmission de notre savoir aux jeunes du quartier et surtout des propositions d’emplois. Il y a 3 ans, notre volonté a été d’étendre davantage notre action dans le quartier, sur un volet totalement nouveau pour nous : la culture ! Le partenariat avec vous, Django, est une belle réussite ! Je suis ravi de soutenir ce projet car votre évolution, votre imagination et votre programmation est plus que remarquable dans le quartier.
Vous avez accueilli notre 4e concert caché. Un concept à part, qui fait le pari de la découverte et de la rencontre. Vous n’étiez pas trop inquiet à l’idée de nous laisser investir votre espace de travail ?
Nous avons pour habitude d’organiser des évènements dans nos locaux, notre hall d’accueil s’y prête bien et a été conçu pour recevoir du monde. Par contre, dans notre atelier de staff, c’était presque une 1ère ! Et nous avons eu raison de vous faire 100% confiance. Votre équipe a tout géré et a su étonnement et magnifiquement transformer notre lieu de travail en salle de concert le temps d’une soirée.
Qu’avez-vous pensé du résultat ? Surprenant de voir ces sculptures et autres moulures ainsi mises en lumière et en musique ?
Le résultat a été bluffant, surprenant ! Nos ouvrages ont été mis en valeur, la sonorisation a été maîtrisée dans un hall qui ne s’y prêtait pas. Franchement bravo !
Paré pour organiser de nouveaux concerts du coup ?
Effectivement, l’idée de reproduire un concert dans nos locaux avec mes collaborateurs et nos fidèles clients germe actuellement dans mon esprit...
Les coordinateurs REP et REP + (Réseau d’Éducation Prioritaire), ce sont un peu les garde-fous d’une drôle de zone tampon, entre les nombreuses écoles d’un territoire, de la maternelle au collège, ses enseignants, ses élèves, les projets menés tous azimuts et les partenaires de ce même territoire dont nous faisons partie. Depuis notre arrivée au Neuhof, ils nous ont accompagnés et prodigués des conseils précieux, dans la connaissance du terrain, ses réalités, ses enjeux, ses défis. Une aide essentielle sur laquelle nous nous appuyons, comme tant d’autres, pour s’adresser aux plus jeunes et à leurs familles. Trop souvent chevilles ouvrières de l’ombre, il nous paraissait important de les mettre en lumière. Rencontre avec Joëlle Guth, coordinatrice du réseau Stockfeld et Wafaa Kadachi, coordinatrice du réseau Solignac.
Pouvez-vous nous présenter votre métier, vos missions, en quelques mots. De quelle façon votre action s’inscrit-elle dans le territoire ?
Les coordinateurs de « réseau » étaient historiquement des coordinateurs de « zones » d’éducation prioritaires. Dans un premier temps, leur action se dirigeait essentiellement vers les établissements scolaires de la zone géographique définie pour créer des liens entre eux. Passer du zonage à la notion de réseau n’est pas anodin. Le travail des coordinateurs dépassait alors l’Éducation Nationale pour s’ouvrir plus largement à tous les partenaires de l’École qu’ils soient institutionnels, associatifs et bien évidemment aux parents d’élèves.
Le réseau éducatif est très actif au Neuhof, en particulier au sujet de la parentalité. À quel point cet engagement peut-il faciliter ou amorcer des changements de pratique ?
L’enfant n’apprend pas qu’à l’école. Tout pour lui est occasion d’apprendre, prétexte à s’exercer, à s’enrichir de connaissances et d’expériences nouvelles, qui lui permettent de se construire et de grandir. Il s’inscrit dans sa famille, dans son quartier où il va à l’école. Partager des valeurs communes avec les associations du quartier qui œuvrent, comme l’École, auprès des familles, est primordial. Le but est le même, celui de l’épanouissement de l’enfant qui passe aussi par sa réussite scolaire. Travailler ensemble nous permet de décliner la mise en œuvre de cet objectif commun, chacun de sa place, avec ses compétences lors de projets, internes à chacune des structures et aussi lors de projets communs.
Vous êtes particulièrement attentives à la liaison CM2/6e, avec ce passage souvent délicat au collège. Pour quelles raisons ?
Dans les sociétés primitives, des rites de passage accompagnent l’enfant dans son accession progressive au monde adulte. Dans nos sociétés modernes, l’accession à la majorité est plus tardive et pourtant la nécessité de concrétiser des étapes vers l’âge adulte est toujours aussi importante. Le parcours scolaire permet aujourd’hui de marquer ces étapes : entrer à l’École ; passer à la « grande école » pour apprendre à lire, écrire et calculer ; aller au collège ; choisir la voie de l’apprentissage ou passer son baccalauréat. La liaison CM2/6ème s’inscrit dans ce parcours, tout comme la première scolarisation, la liaison GS/CP et l’orientation. Accompagner ces transitions est nécessaire pour que RUPTURE rime avec GRANDIR et ne soit pas source d’angoisse et synonyme d’écueil.
Vous souvenez-vous des premiers contacts noués avec la salle et l’équipe, vos attentes, vos doutes... ? Les choses ont-elles évolué au fil des saisons ?
Au début, il n’y avait rien. Puis s’est construite la salle. Concertation et votation ont été lancées sur le quartier pour en choisir le nom. C’est avec l’arrivée de l’équipe actuelle de Django (début 2016) que la salle s’est réellement ouverte sur le quartier, avec une volonté affirmée que les habitants du Neuhof s’emparent de ce lieu qui était là pour eux. Parmi les premiers contacts, il y eut ce jour où tous les partenaires ont été réunis par l’équipe de Django pour réfléchir ensemble à promouvoir les CinéDjango. Les idées ont fusé, ont été mises œuvre et maintenant il faut être parmi les premiers arrivés pour obtenir une place dans la salle ! Quelle victoire ! Il n’y a plus de place pour le doute aujourd’hui.
Vous nous épaulez depuis le début, grâce à votre expérience dans le champ de l’éducation, pour relier l’art et l’école. Quel regard portez-vous sur les initiatives conduites ensemble ?
L’Art est entré dans les écoles grâce à de beaux projets culturels : les récréations artistiques, la réalisation de fresques, le projet de concert participatif en partenariat avec l’OPS, les interventions dans les classes des étudiants du CFMI... Les écoles prennent le chemin de Django pour participer aux spectacles jeune public mais également découvrir les coulisses de la salle, échanger avec des artistes, découvrir des métiers... Cette énumération, qui n’est pas exhaustive, montre combien une porosité s’est établie entre les établissements scolaires et le monde artistique et culturel, dont les contacts sont favorisés par l’Espace Django, véritable ressource culturelle du quartier. Toutes ces initiatives, conduites en partenariat, ont été construites dans la concertation, dans l’écoute mutuelle et le professionnalisme de chacun.
Plus largement, quelle place se doit d’occuper selon vous un projet comme Django au sein du réseau éducatif du Neuhof ?
Plus que la place que Django se doit d’occuper au sein du réseau éducatif du Neuhof, c’est plutôt l’esprit avec lequel il l’occupe qui nous semble important. En effet, la volonté de construire ensemble, dans l’écoute et le respect de chacun, permettra toujours à l’Espace Django de rester au cœur de la cité, quels que soient l’actualité, les contraintes et besoins du moment, les financements... qui pourront dicter les évolutions à venir. C’est avec confiance que nous envisageons l’avenir.
Les animations de rue, c’est un dispositif emblématique ici au Neuhof. Des activités artistiques, culturelles, sportives, citoyennes, portées aux quatre coins d’un territoire au moment où tout s’arrête, à l’occasion des vacances notamment. Celles-ci se font à même les places publiques, avec cette volonté d’inventer pour mieux enchanter le quotidien des habitants du quartier. Une culture du pas de côté que nous partageons aussi à Django. Très vite, lorsque les tonnelles du CSC Neuhof pointent le bout de leurs nez, les jeunes de tous âges comprennent et se jettent vers elles. Avec le temps, une synergie forte s’est nouée entre Django et les animations de rue. Qu’il s’agisse de notre participation avec des ateliers de pratique artistique, ou bien de leur présence à l’occasion des concerts aux fenêtres. Une belle collaboration, faite de sens et d’intelligence, que nous raconte Ahmed, coordinateur des animations de rue au sein du CSC Neuhof.
Ahmed, peux-tu nous parler de ton rôle, de ton poste au sein du CSC Neuhof et plus largement du quartier ?
Je m’appelle Ahmed Elferd, 44 ans et je suis coordinateur du service des animations de rue au Centre Social et Culturel du Neuhof à Strasbourg. Je dirais que dans un centre social, on est amené à faire plusieurs tâches qui vont au-delà de notre fonction principale parce que l’on travaille avec l’humain, et les relations humaines ne se résument pas à des rapports binaires. Mais mon rôle majeur consiste à mettre en œuvre le projet des animations de rue, en y associant un maximum de partenaires locaux qui souhaitent contribuer à ce projet qui se veut avant tout collaboratif et participatif. A vrai dire, c'est un dispositif qui a une forte dimension partenariale, même si la réalité du terrain ne le confirme pas pendant certaines périodes d’interventions comme par exemple en août ou en automne. Il est vrai que la mobilisation de ces derniers est très compliquée pour différentes raisons inhérentes à l’action des animations de rue et il serait trop long ici d’en expliquer les véritables causes. Mais malgré ce constat, la présence des partenaires est toujours une nécessité et quand nous arrivons à mutualiser et à fédérer nos pratiques, nos connaissances et nos compétences pour offrir un service de proximité de qualité, nous réalisons de belles choses et toujours dans une ambiance conviviale et bienveillante. Je tiens d’ailleurs à remercier l’ensemble des partenaires d’essayer de répondre aux mieux à mes sollicitations (vous l’Espace Django, mais aussi la Jeep, l’OPI, le Lape, la Médiathèque, le CLJ, Lupovino, la Clé des champs, la RESU, la Maison de la santé et tous ceux ou celles que j’ai oublié). Concernant mon travail au quotidien, il se résume à de nombreuses tâches administratives, c'est-à-dire à la rédaction et au dépôt des demandes de subventions auprès des différents financeurs qui nous soutiennent (la Ville de Strasbourg, la Région, l’État, la Caf, les bailleurs sociaux, etc.), à l’organisation des réunions de coordination avec les différents acteurs, à la définition et au suivi des budgets, aux demandes d'autorisation d’occupation des lieux, aux bilans, à la conduite des actions de gestion de ressources humaines (recrutement, formation, etc.), à la recherche d’intervenants spécialisés pour des projets artistiques, sportifs, éducatifs, etc., des compétences, des savoir-faire que nous ne trouvons pas dans le réseau… Une fois sur le terrain, je dois mettre en œuvre l’animation de rue en assurant la logistique, la relation avec les bailleurs pour avoir accès à l’eau et à l’électricité, l’inventaire du matériel pédagogique et du mobilier (bancs, tables et tonnelles), l’encadrement des équipes d’animations, la relation avec les partenaires et les habitants, et veiller au bon travail d'équipe en assurant un management de qualité, garantissant la bonne performance sur le terrain et la mise en place des actions. Accessoirement, j’ai d'autres fonctions au sein du CSC comme la gestion du matériel et sa logistique. Je me rends aussi disponible auprès de mes collègues pour les soutenir dans des actions communes, des événements comme la fête de Noël, carnaval ou les fêtes de quartier. Il m’arrive aussi d’organiser pour les jeunes des différents accueils de loisirs, pendant les vacances scolaires de février, une semaine de sorties raquettes avec un guide de montagne que je salue, Régis, de la structure Grains de folies. Je suis aussi en charge du projet VRAC qui consiste au développement de groupements d'achats dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Nous avons de plus en plus d’adhérents qui nous rejoignent dans cette belle aventure. Je propose aussi depuis septembre, tous les mercredis de 20h à 22h au gymnase Reuss, un cours gratuit d’initiation au Jiu-Jitsu Brésilien, ouvert à toutes et tous. Bref, je ne m’ennuie pas au CSC ! Concernant le quartier, je peux aussi dire que sa réalité n’est pas conforme à l'image véhiculée par les médias. C’est un quartier comme tant d’autres, avec ses soucis d’emploi, de chômage, de délinquance,… mais ce n’est pas non plus une zone de non droit fantasmée. Je le constate par le prisme de mon statut de travailleur social. Je ne porte pas la réalité du quartier au quotidien sur mes épaules, je n’y vis pas, et pour être franc, je ne connaissais pas le Neuhof avant d’arriver au CSC. Mais il s’est transformé et s’est décloisonné avec l’arrivée du tram, la construction de votre espace culturel, la rénovation urbaine qui a métamorphosé son paysage. J’ai pu voir des photos d’époque et franchement, de mon point-de-vue, il était grand temps d’opérer ces changements. Après, en tant que travailleur social, je dois dire que mes relations avec les habitants se passent bien, je n’ai pas vécu de tensions particulières. On a tous été jeunes et des fois, il faut répéter les fondamentaux du vivre ensemble pour que tout se passe bien. Mais une fois ce rappel effectué, tout rentre dans l’ordre et on continue notre travail dans la joie et la bonne humeur.
Tu coordonnes les animations de rue depuis combien d’années ? Quels en sont les objectifs ?
Je gère le service des animations de rue depuis octobre 2012 très exactement, et les principaux objectifs sont d'améliorer la qualité du cadre de vie et du lien social, de réaliser un travail de prévention et de lutte contre les violences et les incivilités, de veiller à la tranquillité urbaine, de faire de l'animation de rue un modèle en matière d'offre d'animation sociale, globale et locale, de permettre la présence de modèles plus positifs et constructifs pour les jeunes en rupture, aux difficultés diverses (scolaire, emploi, formation, parentalité, etc.), de favoriser la mutualisation des compétences et des diagnostics des acteurs sociaux pendant la conceptualisation du projet et jusqu’à sa mise en œuvre… Je peux dire maintenant qu’avec toutes ces années de présence sur le terrain, nous sommes identifiés et reconnus comme un service d’animation du territoire, essayant de prendre en compte les demandes et les initiatives des habitants. Ces derniers nous attendent et souhaitent notre présence. Des parents qui s’investissent dans l’encadrement d’activités aux côtés des professionnels, apportent des plats pour les faire découvrir aux enfants ou aux adultes présents, tout ceci démontre notre utilité. Ces moments sont rendus possibles grâce à la mise en place d’un espace de convivialité par l’équipe d’animation et des partenaires toujours à leur écoute. Je tiens à rappeler que l’animation est un dispositif qui a vu le jour au début des années 2000, de manière spontanée et improvisée, après un constat partagé par les travailleurs sociaux et les habitants. Ce constat se résumait au fait qu’un grand nombre d’enfants, pré-ados et adolescents, étaient laissés à eux-mêmes dans l’espace public et ne fréquentaient pas les centres sociaux et plus largement les structures d’accueil de loisirs.
Aujourd’hui, nous travaillons dans une démarche pluridisciplinaire et notre approche est nécessairement transversale. Les animations de rue s’inscrivent dans une dynamique pédagogique qui cherche à promouvoir les valeurs défendues par les centres sociaux, en cohérence avec les familles ainsi qu’avec l’ensemble des partenaires et acteurs du territoire. Il s'agit pour nous de mettre en œuvre un programme comportant un panel d'activités artistiques, culturelles, sportives, intergénérationnelles, portées aux quatre coins du quartier du Neuhof à l’occasion des vacances, notamment au printemps, à l’été et à l’automne. Celles-ci se font à même les places publiques et aux abords des immeubles avec cette volonté de renouer du lien, des échanges, du partage, au service des habitants du quartier, en proie à des difficultés socio-économiques majeures.
Quelle place occupent-t-elles dans la vie du quartier ? En quoi sont-elles essentielles ?
Je dirais qu’elles font partie des événements phares dans le paysage de l’animation socio-culturelle. Nous intervenons sur différents secteurs tout au long de l’année et plus particulièrement durant les deux mois de l’été, sans interruption. Le mois d’août, nous sommes les seuls en tant que service d’animation à être présents avec quelques partenaires comme la JEEP ou l’OPI. Et nous accueillons beaucoup de monde bien que nous ne soyons pas assez nombreux pour assurer un encadrement optimal. Mais nous y arrivons quand même et c’est le plus important ! Ce qui fait le lien avec la seconde question : oui, les animations de rue sont essentielles. Sans notre présence sur certains secteurs abandonnés, par les pouvoirs publics mais aussi par les habitants eux-mêmes, pour des raisons variées liées aux incivilités, au trafic, il ne se passerait sans doute pas grand chose pour assurer une dynamique et permettre aux habitants de se réapproprier les espaces publics. Notre présence – celle des animateurs, des partenaires associatifs, des parents, etc., - permet d’une part de faire prendre conscience aux habitants qu’ils ne sont pas les seuls sur le terrain, d’autre part d’offrir aux plus jeunes un panel d'activités ludiques, culturelles et sportives. Notre présence aux pieds des habitations est aussi l’occasion d’accompagner à la parentalité des parents souvent très jeunes. Nous pouvons alors les aider dans diverses démarches administratives, dans certaines actions éducatives, voire les orienter auprès des services adaptés.
Comment est née la collaboration avec l’Espace Django ?
Je pense que cette collaboration s'est faite naturellement et logiquement. Comme toute structure nouvelle qui s’implante sur le territoire, vous avez cherché à nouer des contacts avec le tissu associatif local, qui est très important et dense sur le territoire du Neuhof. Sans modestie, le CSC Neuhof est une réelle institution ancrée dans le quartier et un acteur majeur en termes d’animation du territoire depuis sa création. Mais revenons à nos moutons, si mes souvenirs sont bons, c'est Mourad qui m'a contacté (merci à lui) pour réfléchir à un travail de terrain en synergie qu'on pourrait mener dans le cadre des animations de rue, c'est-à-dire hors des murs de nos structures respectives. Notre première collaboration s'est faite pendant la tournée estivale d'Arachnima autour de l’organisation d'un tournoi de football musical. J'en garde un très bon souvenir, surtout avec Baya aux platines qui a su ambiancer le tournoi. Ce tournoi musical avait pour but de créer un moment festif et du lien entre les jeunes, les habitants et les professionnels, dans une ambiance chaleureuse, dans le respect et le fair-play. Et depuis, le tournoi musical est devenu un moment incontournable pour nous et pour les jeunes qui y participent avec plaisir. Même si les inscriptions se font la veille voire le jour même, on arrive à mobiliser une dizaine d’équipes. A la suite de cette première collaboration réussie, Mourad n’a pas hésité à me proposer un intervenant de qualité et passionné de musique, Bruno de Audiorama, pour assurer des ateliers de musique sur Ipad. Un atelier qui a eu beaucoup de succès et d’intérêt auprès des jeunes, grâce à Bruno, qui a su tout à la fois prodiguer des conseils techniques facilement reproductibles et faire preuve de pédagogie, avec un langage simple et adapté aux participants. Aujourd’hui, on continue l’aventure avec Django à travers le projet radio-caddie (un bureau d’étude itinérant allant à la rencontre des habitants dans le quartier), qui prendra forme à la rentrée prochaine avec nos usagers au CSC. Donc restez à l’écoute !
Que reflète cette volonté d’investir l’espace public ?
Le quartier du Neuhof est très étendu et je le répète, les problématiques sociales et économiques se concentrent essentiellement sur la partie Neuhof-Cité(s). On connaît les effets engendrés auprès des populations qui y habitent. Par conséquent, en tant que structure d’animation de la vie locale, le CSC se doit de mettre en œuvre un mode d’intervention spécifique pour le public qui occupe et investit de manière variable l’espace public. Comme je l’ai déjà dit, c’est le cœur de mon, de notre métier. C’est aussi notre volonté que de mettre en place des actions qui permettent d’aller au-devant des publics présents dans la rue afin de continuer à nouer le contact avec eux et favoriser leur participation à des activités collectives co-construites, souvent sportives, culturelles ou de loisirs. En d’autres termes, il s’agit pour nos professionnels de sortir du centre social, d’aller vers le public là où il se trouve (dans la rue, les halls, les parcs...) afin de discuter, de proposer des activités et par la suite de les organiser ensemble.
Avec toutes ces semaines d’animations de rue, tu dois forcément avoir des souvenirs mémorables. Y a-t-il un moment en particulier que tu souhaites nous partager ?
Oulla, il y en a un paquet de bons souvenirs et de moments mémorables. Et heureusement qu’il y en a plus de bons que de mauvais… Sinon j’aurais quitté le navire depuis longtemps. Je plaisante ! Si je devais n’en citer qu’un, et qui ne soit pas non plus au fin fond de mes souvenirs, je citerais l’un des concerts aux fenêtres organisé l’année dernière par Django et une partie des partenaires associés. C’était une nouveauté ce volet musical dans l’espace public. Déplacer un groupe professionnel et toute la technique qui va avec, c’est quand même orignal et exceptionnel. Et lors du concert aux fenêtres rue du commandant François, avec le groupe de rap A-Rob, Mismo & Gold Bomb, la magie a opéré. Un super dynamique, une pèche d'enfer, qui a permis de créer une belle interaction et une alchimie avec le public. Tout était réuni pour que cet après-midi soit un moment de convivialité et de partage avec les habitants : le soleil au rendez-vous, des animations nombreuses et variées, une participation massive et active des habitants et des partenaires, et au final un concert mémorable en plein air accompagné d’un buffet partagé. Après, de façon générale, je considère qu’il y a toujours des moments mémorables et magiques lorsque les habitants investissent les animations de manière spontanée ou régulière, avec enthousiasme. La participation produit toujours de belles choses, en particulier lorsque le cadre est structuré et structurant, et sous la bienveillance des organisateurs.
Le 16 décembre dernier, l’équipe Django s’est rendue dans le Pays de Montbéliard, à Audincourt, pour rencontrer l’équipe du Moloco, cette salle de concert labellisée SMAC (Scène de Musiques Actuelles) en 2014. Cette belle journée a démarré par une visite du lieu, suivie d’un échange sur nos projets respectifs, avant une série d’ateliers pour analyser nos fonctionnements, nos réussites, nos difficultés... Une façon pour nous tous de se poser, se penser, collectivement et faire évoluer à la fois nos intentions et nos pratiques. David Demange, directeur et programmateur du Moloco, revient avec nous sur ce moment partagé.
Merci David, à toi et ton équipe, pour cet accueil des plus chaleureux ! Ce n’est pas toujours facile de prendre du temp pour réfléchir entre équipes. On en perçoit mal l’intérêt, d’autant que le quotidien nous rattrape souvent... Vous participez régulièrement à ce genre de rencontres ?
Merci à vous d’être venus jusqu’à nous ! Pour répondre à ta question, le Moloco participe activement au travail de réseau tant à l’échelle régionale (la FEMA pour la Bourgogne Franche- Comté) qu’à l’échelle nationale (FEDELIMA, SMA...), mais ces rencontres ne concernent généralement qu’une petite partie de notre équipe, la plupart du temps l’équipe de direction. On a donc été particulièrement ravis de votre visite car ça nous a permis de mobiliser toute l’équipe du Moloco (11 salariés) pour cette rencontre inter-équipes qui a été très enrichissante. On est pris constamment par le tourbillon de l’activité, car comme de nombreuses SMAC, on porte un gros volume d’activité avec une petite équipe. C’est donc très appréciable de pouvoir lever la tête le temps d’une journée et d’échanger sur nos pratiques et nos enjeux.
Peux-tu nous parler du Moloco, les grandes lignes de votre projet, son histoire, ses particularités ?
Le Moloco a ouvert ses portes en septembre 2012 sur le site d’un ancien cinéma à Audincourt, près de Montbéliard. Il est né de l’initiative croisée du tissu associatif local et de la collectivité (Pays de Montbéliard Agglomération). Nous sommes labellisés Scène de Musiques Actuelles par le Ministère de la Culture depuis 2014 (avec un renouvellement du label en 2018 pour 4 ans). On déploie notre action dans les 72 communes du Pays de Montbéliard (140 000 habitants) et à une échelle plus large au sein du Nord Franche-Comté. Cette aire urbaine de 300 000 habitants rassemble le Pays de Montbéliard, le Territoire de Belfort et le Pays d’Héricourt, et c’est là notre terrain de jeu principal. Comme vous à Django, l’action du Moloco s’articule autour des questions de diffusion/programmation, d’accompagnement de la scène locale et régionale, et d’action culturelle territoriale avec les habitants. On touche chaque année près de 25 000 personnes et on organise environ 120 évènements (concerts, formations, conférences,...). Si je devais donner quelques particularités propres au Moloco, je dirais qu’on défend « une culture du lien plus qu’une culture du lieu ». On base beaucoup notre action sur la coopération avec les autres. Ceci est particulièrement visible dans nos actions culturelles mais aussi en matière de diffusion car les associations locales ont une grande place dans la construction de la programmation chez nous. On a aussi bâti des partenariats structurants avec certains acteurs culturels comme la Poudrière de Belfort ou le Conservatoire du Pays de Montbéliard. Avec ce dernier, on porte de nombreux projets de création, les « Made in Moloco », qui mêlent musiciens amateurs et professionnels et qui créent des ponts entre musiques dites « savantes » et musiques dites « populaires ». On co-pilote par ailleurs trois temps forts collaboratifs : le festival Génériq, le festival transfrontalier Impetus et le Keep the Faith Weekender.
Au fil de la journée, on a pu prendre conscience de nos nombreux points communs, avec cette même ambition du lien au territoire, aux gens, aux artistes, cette volonté de défendre l’intérêt général dans toute sa diversité et les coopérations à plusieurs échelles. C’est ça le « service public musical » ? Un engagement durable d’un contexte à l’autre ?
Même si nos contextes territoriaux sont différents, celui du quartier urbain pour vous, celui de l’articulation entre des villes ouvrières en reconversion et la ruralité pour nous, on s‘aperçoit que nos enjeux de fond se rejoignent. Il y a bien une universalité dans notre engagement : celui de défendre la diversité culturelle et de créer des temps partagés qui favorisent le lien social, l’émancipation individuelle et collective, et le vivre- ensemble. Je trouve aussi qu’on a le même souci de travailler non pas pour un public mais pour une population dans son ensemble.
Nous nous sommes présentés quelques-unes de nos actions phares. Les concerts cachés, les récrés artistiques, notre nouvelle gazette côté Django. Les créations « made in Moloco », les résidences territoriales d’action culturelle, les chroniques musicales côté Moloco. Qu’en as-tu retiré ?
On en a retiré plein de bonnes choses car vous avez de super idées ! On va peut-être même vous en piquer une ou deux !!! Je pense notamment aux concerts cachés... Au-delà des questions de communication, ces concepts forts symbolisent les valeurs de nos projets, axés sur la découverte et le partage. J’ai vraiment senti qu’on avait une philosophie proche entre le Moloco et l’Espace Django même si nos territoires et nos structures sont très différents.
On a pu remarquer aussi, malgré une organisation propre à chacun de nos deux lieux, l’importance des équipes pour mettre en mouvement un projet. De vrais soldats nos collègues ?
Pas des soldats mais bien des collègues avant tout. Sans eux rien ne serait possible. Chacun a un rôle important pour que le tout fonctionne. J’ai toujours pensé que les vraies richesses de nos structures, ce sont d’abord leurs ressources humaines, que ce soit les équipes salariées permanentes, les techniciens intermittents, les vacataires et les bénévoles. C’est un enjeu permanent de faire en sorte que chacun trouve sa place et se sente bien dans la conduite de ses missions. Pour cela, je crois essentiel que le projet de la structure soit partagé par tous. C’est pourquoi au Moloco on a choisi de mettre en place des temps participatifs comme par exemple des séminaires internes annuels avec l’équipe, des forums participatifs avec les usagers animés par l’équipe, une carte blanche pour une soirée donnée chaque année à nos bénévoles,...
A la fin de cette folle journée, vous nous avez gentiment invités à découvrir le Marché de Noël de Montbéliard. L’occasion aussi de rencontrer l’équipe du Tétris, cette autre SMAC située au Havre, venue au Moloco pour son séminaire annuel. Trois lieux, trois équipes, réunies sur un toit-terrasse un soir de décembre autour de bons produits locaux. Elle est pas belle la famille des musiques actuelles ?
Ce fut un super moment ! Une belle coïncidence aussi. On avait fait notre séminaire au Tétris il y a deux ans et la SMAC du Havre nous avait fait l’honneur d’organiser une soirée « Bienvenue Montbéliard » avec les groupes Hellbats et Dudy. On a donc naturellement rendu la pareille en proposant à nos collègues normands de venir faire leur séminaire chez nous et d’organiser le match retour avec une soirée « Bienvenue Le Havre » au Moloco. Par pur hasard, ils ont choisi des dates qui collaient avec votre venue. On en a donc profité pour organiser ce moment convivial qui réunissait trois équipes soit près de 30 personnes !
Ce fut aussi l’occasion de vous faire découvrir le très beau marché de Noël de Montbéliard, qui rivalise plutôt bien avec celui de Strasbourg n’est-ce pas ?
Nous avons posé quelques questions à Les Louanges (Vincent Roberge) avant qu'il ne monte sur la scène de l'Espace Django pour son concert le mardi 10 mars !
Nous avons confié la rédaction de l'édito de notre programme trimestriel avril - juillet 2020 à l'une de nos fidèles abonnées : Mathilde ! Belle lecture.
"L’Espace Django, je l’ai découvert par le biais d’une association de retraités pour un concert « à la bonne heure ». Après avoir reçu un courriel très chaleureux de Mourad, je me rends à ce spectacle malgré tout un peu angoissée. Pourquoi angoissée ? Simplement parce que je suis une P.M.R. comme on dit (personne à mobilité réduite) et que j'ai connu de nombreux déboires dans d'autres salles qui, malgré leurs promesses, n'étaient pas vraiment accessibles. Le large sourire de Mourad et sa gentillesse à m'aider à me garer sur la seule place de stationnement pour P.M.R., à l'époque dans le parking du personnel, m'ont conquise.
Puis j'ai assisté à un autre concert... Et à un autre... Me sentant de plus en plus à l'aise à Django, j'ai suggéré qu'une demande soit faite à la Ville de Strasbourg pour qu'une place de stationnement P.M.R. soit mise en place sur le parking "public". Là, Pierre est intervenu... Et tout un chacun sait que les demandes faites auprès des administrations peuvent devenir de véritables parcours du combattant. Enfin, au bout de très nombreux mois, une place de stationnement et un passage plat pour accéder à l'Espace Django existent désormais. J'en suis très heureuse car maintenant, comme tous les autres spectateurs, je suis AUTONOME.
Etant retraitée et auditrice surtout des radios "Accent 4" ou France Musique, grâce aux bons conseils de Benoît et à la diversité de ses programmations, je trouve parfaitement mon bonheur à Django. Il a ouvert mon horizon musical et j'ai en mémoire, parmi les derniers concerts, ceux d'Hermanos Gutierrez, de Cédric Burnside ou encore de Blick Bassy. J'apprécie la découverte de jeunes artistes locaux passant en première partie, et plus largement le foisonnement des styles au sein de cette salle. J'ai aussi énormément apprécié "Le Cabaret amoureux" et oserai-je l'avouer?... Je suis une fan des séances CinéDjango. Que c'est agréable de voir ces films pour la jeunesse et de rire avec elle lors des séquences drôles, tout en évitant de laisser choir les pop-corn par terre bien sûr.
Je suis impressionnée par tout ce que fait encore l'équipe Django: par exemple à l'intention des habitants et des jeunes du quartier, les ateliers, les visites guidées et tant d'autres projets qui font sens. J'adhère totalement enfin à la création du "billet suspendu", qui permet à une personne en difficulté sociale d'assister à un spectacle et d'oublier pour un moment ses soucis.
Maintenant que je suis autonome (lol), je tiens à redire mes remerciements à toute l'équipe, aux agents de surveillance et au public pour les nombreux coups de main que vous m'avez fournis. Vos futurs sourires et paroles me procureront toujours autant de bonheur."
Mathilde Rapp,
Abonnée de l'Espace Django
Après la Fabrique à Chansons avec le Weepers Circus en 2018, la Fabrique Electro avec Chapelier Fou en 2019, l’Espace Django est à nouveau lauréat du dispositif national porté par la Sacem, avec en cette année 2020 la Fabrique Jazz. Une opération qui met en lien un artiste, une salle de concert et une classe de collège pour un travail de création en commun, ponctué par une restitution grandeur nature (à découvrir page 17 de la programmation). A cette occasion, nous avons constitué un trio, ou plutôt un quatuor d’enfer, avec le quintet de jazz OZMA, la classe orchestre du collège du Stockfeld, encadré par l’école de musique du CSC Neuhof, et nous-mêmes. C’est une vraie chance que de pouvoir collaborer avec OZMA. Ils viennent de sortir leur 7e album, « Hyperlapse », et d’achever une tournée qui les a conduits à travers 39 pays. Un groupe strasbourgeois qui rayonne bien au-delà de nos frontières, l’histoire est belle, d’autant qu’ils savent s’impliquer au niveau très local, à travers des actions de transmission notamment. L’équipe de professeurs de l’école de musique qui accompagne le projet est elle aussi habitée par le même feu sacré. C’est dire si le cocktail est joyeux et détonant. Au service d’un investissement sincère, ambitieux, que nous partagent ici Stéphane Scharlé d’OZMA et Gauthier Muth de l’école de musique, pour un entretien forcément... enflammé.
Stéphane, peux-tu nous résumer rapidement la carrière d’OZMA pour celles et ceux, sans doute peu nombreux, qui ne connaîtraient pas encore votre projet ?
OZMA est un groupe de jazz qui s’est formé au conservatoire de Strasbourg en 2001/2002. Depuis, l’ensemble a sorti 8 albums dont 7 albums studio et créé plus de 15 spectacles pluridisciplinaires. En près de 20 ans, le groupe a pas mal bourlingué aussi, avec plus de 450 concerts dans 39 pays !
Gauthier, tu t’investis au sein de l’école de musique depuis plusieurs saisons, peux-tu nous parler de ton rôle, de tes missions ?
C’est ma quatrième saison au sein de l’école de musique du CSC Neuhof. Ma mission principale, c’est l’enseignement de la trompette et la formation musicale. Pour moi, cette école est un peu spéciale parce qu’on est amené à enseigner de différentes façons, d’adapter notre pédagogie aux différents projets et élèves que l’on rencontre : ça va des 6ème du collège du Stockfeld, en passant par les enfants et jeunes internes de l’ERPD, jusqu’au tout public du CSC. Au-delà des cours, on met aussi en place des projets pour réussir à garder une motivation chez les jeunes. C’est le cas par exemple avec le NHF Orchestra, que je dirige depuis sa création en 2016, et qui a déjà permis aux jeunes du quartier de se produire dans des endroits prestigieux. Au collège du Stockfeld, c’est ma troisième année en tant que chef d’orchestre et c’est toujours un nouveau challenge : nouveaux élèves, nouveaux projets, nouveaux enjeux, nouveaux défis. On sait déjà que cette année aura une aura particulière avec la présence du groupe OZMA...
Concert, ciné-concert, concert photo, ateliers en tous genres et tant d’autres projets à venir... Stéphane, d’où vous vient ce goût de vous frotter à tous ces différents formats ?
Je viens du rock et je pense que c’est de là que me vient la logique d’une équipe assez exclusive, ou du moins d’un noyau dur autour duquel on crée des spectacles différents. Alors forcément, en 18 ans d’existence, on a pu accomplir de nombreuses envies à travers OZMA. Pour ce qui est du volet musique à l’image, c’est parti d’une commande de ciné-concert d’un cinéma parisien en 2010. Ce format nous a tellement plu qu’on a déroulé la pelote et abouti à d’autres spectacles liant image et musique, des photo-concerts, des spectacles avec de l’image 3D et même un expo-concert au MAMCS récemment.
Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter notre invitation à candidater avec nous à la Fabrique Jazz ?
Depuis ses débuts, OZMA est dans une démarche de transmission. Nous avons donné des workshops un peu partout dans le monde, de la Lettonie à l’Indonésie, de la Colombie à l’Afrique du Sud. Avec le temps, de ces « simples » rencontres nous avons développé des projets pédagogiques plus ambitieux comme par exemple monter un ciné-concert avec une harmonie de village, créer un photo-concert sur des photographies prises par des femmes migrantes ou encore accompagner 8 classes de collégiens dans la découverte d’une exposition exigeante. Bref, comment refuser une proposition venant de gens aussi sympas que vous et, qui plus est, dédiée au jazz ?!
Gauthier, au sein de l’école, vous vous nourrissez de projets ambitieux, et ils sont menés en nombre. Comment tout cela se met-il en place ? En gardes- tu un ou deux en tête en particulier ?
D’abord, je pense que nous avons une équipe très ambitieuse et dynamique. Et surtout, on a la possibilité de proposer plein de choses. Grâce à Laetitia, la directrice de l’école de musique, beaucoup de projets qui peuvent sembler fous deviennent réalisables. Je crois que c’est une devise au CSC Neuhof : plus ça paraît fou, plus on nous suit ! Je pense notamment à la tournée en France que nous avons réalisée avec le NHF orchestra il y a 3 ans. Ou encore aux rencontres itinérantes des orchestres à l’école du Grand Est. C’est une chose que de travailler avec une classe d’orchestre à l’école, mais réussir à regrouper 4 à 5 classes à travers le Grand Est pour faire un concert avec 120 enfants sur scène, ça c’est le feu ! Là, on est sur un gros projet « NHF au Brésil » prévu fin août et je sais déjà que ça va être énorme !
Des tournées mondiales qui alternent avec un travail de transmission et d’ultra- proximité : pas trop difficile le grand écart Stéphane ?
Non au contraire, personnellement j’aime ces contrastes, je ne suis pas quelqu’un de monomaniaque. Il y a deux mondes entre une tournée à 100 à l’heure qui enchaîne des grosses villes chaque jour et un travail au long court dans un lieu unique avec un groupe défini de personnes. Ce sont deux expériences très différentes mais qui se complètent bien. Ceci dit, c’est vrai, c’est quand même un grand écart qui me donne envie de citer un grand expert de la question : « Il faut que tu crois encore plus ce que tu crois, et quand tu commences à croire ce que tu crois, y a personne au monde qui peut te bouger ! », (JCVD).
Le travail va démarrer, avec une tranche d’âge à enjeux, qui nous tient à cœur, celle du collège. Que retiens-tu Stéphane de vos précédentes expériences auprès de ces jeunes ados ?
Je ne fais pas de différence entre les publics, l’approche va être forcément un peu différente, on ne s’adresse pas à un collégien comme à une personne de 65 ans. Mais ce que nous avons à transmettre et à partager est exactement la même chose. La clé, c’est de réussir à créer une connexion. Avec nos collégiens, nous allons retravailler des « tubes » qu’ils nous ont soumis, les challenger sur un peu de mise en scène, bref les impliquer totalement dans cette création. La première rencontre d’il y a quelques jours me rend confiant : cette édition de la Fabrique Jazz va être très très chouette !
Quelles sont vos attentes pour ce cycle d’ateliers ? Qu’aimeriez-vous y apporter, sachant que les participant.e.s n’ont que quelques mois de pratique instrumentale derrière eux ?
Notre but est d’être une valeur ajoutée au travail déjà mené par les professeurs de la classe orchestre du collège du Stockfeld et l’école de musique du CSC Neuhof. Nous allons apporter une expertise supplémentaire, des idées, des concepts qui nous sont chers et que nous utilisons au sein de la musique d’OZMA. Le fait que les participants n’aient que peu d’expérience musicale ne sera pas un frein. Nous allons les aider à relever quelques défis !
Un dernier mot d’encouragement pour conclure ?
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. », (Sénèque).
Le croisement et la circulation nous ont toujours été chers. Après avoir collaboré avec plusieurs structures culturelles strasbourgeoises, sur différents projets, chez eux comme chez nous, voici que la HEAR – la Haute École des Arts du Rhin, avec laquelle nous avons conduit la saison dernière un projet commun à l’initiative de Pôle Sud, EXTRA ORDINAIRE, s’empare de notre salle à l’occasion d’ateliers de pratique artistique en avril prochain. Trois jours de linogravure et diorama au programme, avec des participants venus du Neuhof et d’ailleurs. Nous ne pouvions pas en rester là. L’opportunité était trop belle de donner la parole à l’artiste Sylvestre Bouquet, ainsi qu’à Marie-Cécile Floderer, qui coordonne le projet pour la HEAR. Extraits.
La HEAR et Django ont travaillé ensemble pour la première fois l’année dernière. Des envies sont apparues et prennent forme aujourd’hui. Comment est né ce projet d’ateliers ? Quelles en ont été les étapes ?
Marie-Cécile : La HEAR est un lieu d’enseignement supérieur artistique. Pour autant, elle propose aussi des ateliers ouverts au public, pour toutes celles et ceux qui voudraient découvrir une pratique artistique ou s’y perfectionner. Chaque année, c’est environ 300 personnes qui fréquentent, plutôt le soir ou pendant les vacances pour des workshops ponctuels, les mêmes espaces de travail et d’enseignement que nos étudiants. Il nous a paru intéressant de trouver de nouveaux espaces de travail comme autant de terrains de jeux. En délocalisant les pratiques amateurs, on favorise des échanges humains par l’intermédiaire d’espaces de travail diversifiés. C’est aussi l’occasion de toucher de nouvelles personnes qui ne connaîtraient pas encore nos ateliers publics.
Des ateliers de linogravure dans une salle de concert... Ça ne va pas de soi sur le papier. Comment appréhendez-vous ce moment ?
Sylvestre : C’est justement là qu’on donne le meilleur, dans un lieu inattendu, comme Johnny au Parc des Princes. Je commence à avoir l’habitude d’installer des ateliers mobiles de gravures, dans les quartiers avec Arachnima, à la HEAR, dans une école primaire au Brésil... C’est à chaque fois intéressant de s’adapter à un nouveau lieu.
Marie-Cécile : Sylvestre est capable de démêler des lianes nouées de tresses, il a déjà « allumé le feu » à plusieurs reprises en animant des ateliers ou des workshops dans le cadre des ateliers publics, il saura s’adapter à ce nouveau lieu. Comme le dit de lui Guillaume Chauchat, illustrateur et enseignant à la HEAR, Sylvestre est un auteur toujours surprenant dans ses propositions. Le connaître, c’est l’adopter, tant dans les formes graphiques qu’il utilise que dans les récits qu’il sait tisser. Pas d’appréhension donc sur cet atelier mais plutôt une grande curiosité.
Que vont vivre/pratiquer/ découvrir les participants durant ces trois jours ?
Sylvestre : La lino est une technique d’impression assez simple. Même pour une première fois, on obtient de bons résultats. L’objet final, une sorte de castelet de théâtre en papier – le diorama, demandera de se casser un peu la tête. On passera par toutes les étapes, de l’idée à l’impression et à la reliure. On n’aura pas trop de trois jours !
Marie-Cécile : Le défi sera relevé, c’est sûr.
Une restitution est-elle prévue ?
Marie-Cécile : La possibilité d’un accrochage pourra être envisagée en effet. Tout ceci va se construire en temps réel durant le workshop, en fonction des productions artistiques et des envies des participants. Le workshop de Sylvestre autour de la conception de dioramas en linogravure se déroulera durant les vacances de printemps, du 15 au 17 avril prochains à Django. La semaine suivante, nous organisons à la HEAR une série d’autres workshops dans différents domaines, en son, peinture, film d’animation, dessin et gravure. Il pourrait être également imaginé que nous construisions une restitution commune à l’ensemble de ces workshops.
Quelle place occupe les questions de transmission et de médiation à vos endroits respectifs, en qualité d’artiste mais aussi en tant qu’école ?
Sylvestre : Je fais de la gravure depuis assez longtemps, c’est toujours aussi magique de voir l’épreuve sortir de la presse. J’aime bien partager ce plaisir avec d’autres. Chacun a sa façon d’appréhender l’impression et trouve ses propres astuces. Même si je guide avec ce que je connais, c’est toujours surprenant.
Marie-Cécile : La transmission occupe une place centrale pour une école, que ce soit dans les différents enseignements dont bénéficient les étudiants comme dans les ateliers publics qu’elle propose. À la HEAR, il existe également le CFPI, le Centre de Formation des Plasticiens Intervenants qui permet aux artistes diplômés, de la France entière, d’acquérir des compétences pour transmettre à leur tour ce qu’est la création contemporaine. Enfin, les sites de Mulhouse et Strasbourg de l’école accueillent chaque année des collégiens, issus de classes à horaires aménagés en arts plastiques. Accompagnés de professeurs, les étudiants réalisent un projet d’intervention issu de leurs préoccupations artistiques s’articulant avec le programme scolaire de collèges.
Vous travaillez souvent avec d’anciens élèves de la HEAR pour ce type de projets ? Une façon pour vous de participer à leur professionnalisation ?
Marie-Cécile : Oui, le fait de travailler avec d’anciens étudiants fait partie d’une mission essentielle de l’école et de sa volonté de contribuer à l’insertion professionnelle des jeunes artistes sur le territoire local. Concernant les ateliers publics, la majorité de nos intervenants, aux profils riches et variés, sont d’anciens étudiants de la HEAR. Nous construisons grâce à leur propositions artistiques un programme d’ateliers de pratiques amateurs extrêmement diversifié. Que peut-on se souhaiter pour la suite ? Un lien toujours plus fort entre la Haute École des Arts du Rhin et l’Espace Django, grâce à de nouveaux projets ?
Marie-Cécile : Oui, demain reste à inventer !
Le quatrième numéro de notre gazette est en ligne !
Un mois si court... et si dense à la fois ! Il y en aura pour tous les goûts, tous les yeux à Django, avec toujours autant de surprises pour continuer cette belle rentrée 2020.
Jaïa Rose a répondu à nos questions le soir de son concert à l'Espace Django le 13 février, en première partie d'Yseult.
Pour la suivre, c'est par ici.
À côté des parcours dansés et des récréations artistiques, nous nous engageons aussi auprès de la toute petite enfance à travers cette année un cycle de performances.
L’inclassable artiste Emmanuelle Zanfonato est intervenue avec « Ballade », une performance scénographique en intérieur présentée au sein du LAPE (lieu d’accueil parents-enfants) La Passerelle, à la Halte Garderie du Centre médico-social, et au Foyer de l’Enfance pour la première fois. Un moment d’émotion que les présents ne sont pas près d’oublier.
À partir du mois prochain, elle laisse la main à la compagnie BaOmen, Cécile Thévenot et Vincent Posty notamment pour la suite des interventions. Merci Emmanuelle pour le bonheur procuré !
A la veille de son concert à Django, nous avons eu la chance d'accueillir Yseult en APARTÉ à la Graffateria (la brasserie du Graffalgar) le 12 février dernier. La rencontre était animée par Maeva Heitz (artiste au sein des Sons d’La Rue et de la Cie Mémoires vives, entre autres).
Cet échange sincère et vivifiant nous a permis de découvrir le parcours d’Yseult, sa vision de la musique, ses messages, ses engagements, le lien qu’elle construit chaque jour avec son public, sa « communauté ». Belle plante de presque 26 ans, la chanteuse n'a pas la langue dans sa poche et revendique fièrement ce qu'elle est, ce qu’elle pense sans en retenir une miette. Ça fait plaisir à voir et à entendre. ODC Live était là pour que vous puissiez la ré-
écouter !
Le collège Solignac voisin ouvre ses portes durant la première semaine des vacances de février à tous les élèves souhaitant se saisir de l’école différemment.
Une semaine d’école ouverte, où les élèves volontaires peuvent bénéficier d’activités de toutes sortes, sportives, artistiques, etc., et de sorties spécifiques par petits groupes. L’Espace Django s’associe régulièrement à cette initiative, et proposera cette fois-ci deux ateliers.
D’abord un atelier d’éducation à l’image et de montage vidéo avec une initiation à la table MashUp sous la houlette de Michel Cordina. Les élèves pourront créer un court montage vidéo et inventer ainsi une petite scénette avec la musique, les bruitages et les dialogues de leur choix.
Puis un atelier d’écriture suivi d’un enregistrement avec MC Baya. Il fournira beats et quelques astuces lyrics au tempo adéquat pour créer peut-être les prochains tubes du collège. De quoi vivre ses vacances différemment !
L’Espace Django profite des nombreuses résidences et concerts pour y convier le public, afin de découvrir l’envers du décor.
Ce mois-ci, nous avons accueilli les apprenantes FLE du CPCV Est, les jeunes de l’ERPD ou encore les mineurs isolés accompagnés par le Foyer Notre Dame sur des sorties de résidence.
Lors du concert de Faraj Suleiman, ce fut un Face A/Face B un peu particulier avec une dizaine de binômes constitués d’un strasbourgeois et d’une personne primo-arrivante (projet porté par les Cemea).
Le groupe Zimmia, composé de Louise Garance (chant), Thibaud Lecluse (claviers), Alex Bako (basse) et Victor Ducey (batterie) était en résidence à Django du 8 au 10 février pour un coaching scénique avec Ry’m Lyre. Ils ont préparé le set qu'ils joueront au tremplin Décibulles au Café Concert Le Freppel à St-Martin vendredi 14 février.
En mai dernier, nous accueillions avec bonheur le Festival du livre audio organisé par l’association La Plume de Paon. L’occasion de découvrir une nouvelle expérience de lecture ouvrant en grand la porte de l’imaginaire, et pour une quinzaine de personnes de venir livrer leur « coup de coeur » littéraire dans les conditions d’un studio d’enregistrement.
Les enfants du centre Louis Braille de l’association Adèle de Glaubitz, établissement voisin de Django, s’étaient prêtés à l’exercice avec des livres en braille dont ils ont concocté eux-mêmes les scénarios. Un moment marquant, qui nous a poussé à reconduire l’opération avec cette année plusieurs séances d’enregistrements et d’ateliers autour de la lecture à voix haute, avec Olivier Gangloff ingénieur du son et Cécile Palusinsky, à la tête du festival.
Rendez-vous le 6 mai à l’Espace Django pour vous essayer à nouveau à l’exercice !
Une semaine par trimestre, nous organisons une « tournée des récrés surprise » dans les écoles maternelles du quartier du Neuhof et des établissements dédiés au handicap. Le principe est simple, intervenir sur les temps de pause à l’école pour surprendre les enfants avec des impromptus artistiques.
La dernière tournée des récrés a eu lieu du 25 novembre au 3 décembre 2019 avec le musicien folk Prokop.
Tout au long du trimestre, Prokop retourne dans les écoles pour prolonger son échange avec les enfants. Accompagné de la musicienne Hélène (artiste intervenant tout au long de la saison dans les écoles dans le cadre de notre partenariat avec le Centre de Formation des Musiciens Intervenants), les deux artistes proposent un atelier qui mêle danse et musique.
Cachou-Cachou, le groupe phare de l'Évasion !
Cachou-Cachou est un projet porté par l'Esat Evasion à Sélestat. Ce groupe composé d'artistes en situation de handicap développe depuis quelques années une pop épicée, pleine de sensibilité, avec la volonté de partager leur musique sur scène comme n’importe quel autre groupe. Leurs reprises et compositions pop-rock sont pleines d'énergie et leur bonne humeur est contagieuse !
Cachou-Cachou était en résidence du 27 au 30 janvier pour travailler leur prochain spectacle, en particulier la gestion du plateau et la mise en scène. Pour conclure ces 4 jours à Django, nous avons pu profiter d’une belle restitution dont voici un extrait.
Pour en savoir plus sur ces musiciens hors norme, cliquez ici !
On vous a déjà dit que l'Espace Django, c'est une salle de concerts mais pas que...!
Pour illustrer nos propos, on vous décrit la semaine qu'on vient de passer, qui selon nous, reflète bien l'ensemble du projet.
Pendant 4 jours, nous avons accueilli La Bergerie (l'un des groupes de notre pépinière musicale) en résidence pour qu'ils préparent le set qu'ils joueront au Grillen à Colmar le 31 janvier pour les Inouïs du Printemps de Bourges.
Lundi soir, l'heure était à la restitution et on a pu découvrir en avant-première ce que les bergers ont concocté. Des élèves de l'ERPD ont également pu voir ce quatuor de folie se préparer, et on peut vous dire qu'ils étaient chauds pour les pogos !
Cette semaine, on était aussi dans le jury de sélection du FIMU à Belfort pour les « Musiques actuelles Pop, Rock et Chanson » aux côtés des festivals les Eurockéennes de Belfort, Les Estivales de Saône, le festival Génétiq et La Messe de Minuit, des salles de concert de La Rodia , La Poudrière, Le Moloco, La Vapeur, Echo system et du Café Charbon, des agences de production/ booking Cold Fame et Junior 360, du Crous Bourgogne Franche-Comté (Dijon), d'étudiants de l’UTBM (Université de Technologie de Belfort-Montbéliard), et de membres de l'équipe du FIMU.
Mercredi, nous avons participé au Forum des métiers à la fac de Strasbourg, manifestation organisée par et pour les étudiants de la filière musicologie et musiques actuelles.
Jeudi soir, rendez-vous à Nancy pour la finale du tremplin Nancy Jazz Up 2020 du Nancy Jazz Pulsations car nous faisons aussi partie du jury de sélection. Bravo à NCY Milky Band, lauréat de l'édition 2020.
Cette semaine, il y avait aussi Les Biennales Internationales du Spectacle, « le » rendez- vous des professionnels de la culture et du spectacle vivant, les 22 et 23 janvier à la Cité des Congrès de Nantes, on y était aussi !
Vendredi 24, Mohamed Lamouri et le groupe Mostla ont fait danser Django sur du raï sentimental underground et la douce voix de Noufissa Kabbou a envoûté le public. Une belle manière d'entamer cette nouvelle décennie.
Des concerts, des actions culturelles dans et hors les murs de l'Espace Django, des rencontres, de l'accompagnement,... et toujours : la musique. Voilà à quoi ressemble le quotidien de l'Espace Django !