Des éxpériences extra-ordinaires avec nos voisins d'Adèle de Glaubitz

23.02.2022

Depuis quelques saisons, c’est une belle histoire qui se joue avec nos voisins de l’association Adèle de Glaubitz. Une proximité géographique évidente, à savoir deux minutes de marche (dans les mauvais jours), une envie partagée de faire et de défaire, et un enthousiasme contagieux dans la mise en place de projets. Ateliers au long cours, impromptus artistiques, venue aux concerts, bénévolat, projets hors format, mais aussi personnes ressources sur l’inclusion et l’accessibilité, les échanges sont nombreux. Il faut souligner que l’établissement a également fait partie des rares lieux à toujours continuer d’accueillir les artistes et les initiatives durant cette drôle de période que nous avons traversé. Un parcours commun que nous racontent Laurianne Giguet et Marie-Paule Muller, des centres Braille et Jacoutôt.

En quelques mots, qui êtes-vous ? Quelles sont vos missions, vos activités respectives ?

Toutes deux professionnelles de l’association Adèle de Glaubitz, nous intervenons plus spécifiquement auprès d’enfants et adolescents présentant
une déficience auditive et / ou visuelle, avec ou sans handicap associé. Marie-Paule est ainsi Coordinatrice des classes internes des centres Jacoutôt et Braille, et Laurianne, Cheffe de service au Centre Louis Braille.

Vous avez expérimenté la plupart de nos formats dans et hors les murs : visites, concerts à la bonne heure, jeune public, sorties de résidences, rentrées en musique ou récréations artistiques, pratique artistique, vous êtes finalement de grands habitués. Quel est l’impact de cette stimulation sur les personnes ?

Nous avons la chance d’être voisin de l’Espace Django ! Bénéficier des différents temps de spectacles ou de pratiques artistiques revêt un double enjeu : il s’agit d’une part de pouvoir proposer à nos élèves de vivre des expériences « extra » ordinaires et ce hors de nos murs etde nos habitudes. Bref, comme tout un chacun, nous sommes friands d’expériences artistiques ! Et d’autre part, la programmation éclectique et les propositions variées de l’Espace Django offrent la possibilité d’ouvrir des horizons vers lesquels nous n’irions pas forcément spontanément.

Ces moments à part influencent-ils des apprentissages, et plus largement le quotidien de la structure ? Comment toutes ces actions vous aident à développer de nouvelles potentialités ?

Ces expériences nous permettent de découvrir ou redécouvrir nos élèves dans un contexte tout autre. En dehors des temps scolaires purs, des temps éducatifs ou rééducatifs, l’enjeu pour certains élèves est d’expérimenter une posture de spectateur, et ce en dehors d’un établissement médico-social. Quand des artistes viennent dans nos locaux, ce sont tous les accompagnements qu’il nous faut moduler. Si notre organisation en est bousculée, c’est avec plaisir à chaque fois.

Plus largement, quel regard portez-vous sur notre action et votre imbrication dans celle-ci ?

Pour des jeunes qui évoluent depuis leur plus jeune âge en établissement, cette imbrication est plus que nécessaire. Ce sont des temps qui viennent stimuler leur créativité, leur permette de découvrir d’autres propositions et de s’affirmer… Un jeune qui n’a pas apprécié une proposition artistique, qui peut l’expliquer, comparer et formuler ses préférences : bingo !

A quel point cette circulation à double sens (Django – Adèle de Glaubitz, Adèle de Glaubitz – Django) est-elle porteuse de sens ?

C’est un cercle vertueux finalement ! Au cours des deux dernières années, et ce malgré le contexte sanitaire, nous sommes passés de bénéficiaires, consommateurs de propositions artistiques à force de propositions ! En effet, d’une part les jeunes s’expriment et revendiquent le fait d’aller voir des concerts et d’autre part, nous n’hésitons pas
à proposer des collaborations avec des artistes, comme avec The Blind et le graff en braille !

Un souvenir marquant que vous souhaitez partager ?

Marie-Paule Muller : lors d’un des derniers concerts dans notre cour, quand , dans un moment hors du temps, tous les jeunes étaient captivés par des plumes qui volaient. Magnifique !
Laurianne Giguet : quand il a fallu traverser Strasbourg pour chercher du matériel pourun artiste, en pleine heure de pointe, tout en veillant aux horaires pour respecter les différents engagements… C’est un métier…

Que peut-on nous souhaiter pour les prochaines années ?

Encore plein de concerts, des moments magiques où les élèves et les équipes en ressortent pétillants, des pas de côté et l’ouverture à des pratiques variées ! Nous avons quelques idées… On prend rendez-vous ?