Ces trois-là ont enchanté les jeunes neuhofois ces derniers mois. Notamment via (Ré)percussions, un gargantuesque projet de création musicale partagé avec les plus petits des écoles élémentaires Guynemer 1 et Reuss 2, mais aussi leur spectacle en salle DundunfolaZ, un voyage galactique dont nous ne sommes pas encore revenus. Leur talent, leur facilité de transmission, leur bonhomie sont assez inouïs. Mais ils ne sauraient cacher les travailleurs acharnés que sont Mathias Romang, François Hagenmuller et Rémi Schwartz qui forment le Baka Trio. Ils nous racontent tout ça, en attendant de les retrouver dès cet automne dans le cadre de notre 17e tournée des récréations artistiques de l’Espace Django !
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Nous sommes le Baka Trio, trio de percussions strasbourgeois. Nous nous sommes rencontrés au Conservatoire de Strasbourg durant nos études et faisons maintenant route commune depuis 10 ans.
Vous avez mené au mois de mars dernier le projet « (Ré)percussions », avec huit classes de CP et CE1 des écoles Guynemer 1 et Reuss 2, au Neuhof. Une série d’ateliers, suivie d’une belle restitution sous forme d’un spectacle collectif, sur la scène de Django… Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
L’idée du projet « (Ré)percussions » est assez simple sur le papier : faire des percussions avec des objets de récupération. Au début, on a commencé par une découverte de l’univers des percussions de récupération (écoute et découverte des sons et de différents matériaux) puis assez rapidement il fallait passer à de la pratique : on a donc fait toute une phase de travail en utilisant la percussion corporelle et vocale afin de travailler des points fondamentaux comme la pulsation, l’imitation de rythmes, etc…
En plus des ateliers de percussions corporelles et vocales, vous avez proposé aux enfants de s’essayer à la création de leurs propres instruments. Quelle était la finalité pédagogique de cette démarche ?
Le but premier est avant tout de sensibiliser les élèves à la création d’un son intéressant avec un objet du quotidien : comment détourner quelque chose de banal en le rendant musical ! Chaque classe a donc eu « son » instrument qui a été mis en avant tour à tour dans le spectacle. Du « bâton bidon » à la « scratch box » en passant par un « xylo-bouteille », on a pu avoir des sonorités et des univers très différents dans chacune des pièces.
« C’était un projet ambitieux et qui a été une vraie réussite humaine et musicale pour nous. »
Projet au long cours avec les plus petits, atelier ponctuel au collège, animations de rue, spectacle jeune public en salle, vous avez déjà pu expérimenter pas mal de choses à nos côtés. Quels souvenirs garderez-vous des différentes actions menées au Neuhof ?
De sacrés bons moments passés avec tous les participants ! On gardera en souvenir, à coup sûr, une place toute particulière pour les élèves et les professeurs avec qui nous avons eu le plaisir de travailler : c’était un projet ambitieux et qui a été une vraie réussite humaine et musicale pour nous. On a aussi eu un excellent feeling avec toute l’équipe de Django qui nous a fait preuve de beaucoup de confiance et qui nous a accueilli de manière remarquable sur tous ces projets.
Quel type de retour avez-vous eu des enfants et des enseignants sur (Ré)percussions ?
Des retours très positifs dans l’ensemble : déjà la joie de monter sur scène et de faire « son » spectacle ! Il n’y avait qu’à regarder le visage des musiciens en herbe après le concert. Il y avait beaucoup de fierté de les voir ainsi.
Comment toutes ces actions périphériques vous nourrissent aussi en tant que musiciens ?
Ces actions sont fondamentales lorsque l’on est musicien ! Éveiller les esprits, ouvrir les oreilles ou même susciter un questionnement, c’est plutôt chouette non ? Et ce qui est vraiment intéressant avec le travail avec le jeune public, c’est que c’est un public terriblement exigeant car ils sont sans filtre : si les enfants n’aiment pas, en général on le sait assez rapidement.
Que comprenez-vous du projet mené par l’Espace Django ? Où vous y reconnaissez-vous ?
C’est un projet ambitieux et surtout local : l’implantation dans le quartier et la proximité avec son public sont fabuleuses ! On se reconnaît dans ces valeurs mais également dans le côté « couteau-suisse » de Django : être très polyvalent mais sans se disperser, un sacré projet.
Et pour la suite… sur quel projet planchez-vous actuellement ?
Nous sommes actuellement sur plusieurs projets : une réflexion sur une suite à donner à DundunfolaZ, notre spectacle jeune public, un projet assez ambitieux de Batucada géante avec danse et matériel de récupération (tiens tiens), le tout joué par une centaine d’élèves dans la région de Clermont-Ferrand au printemps 2023.
« Il n’y avait qu’à regarder le visage des musiciens en herbe après le concert. Il y avait beaucoup de fierté de les voir ainsi. »