Nous avons toujours pensé les CinéDjango comme un écrin particulier ; un espace de découvertes, de rencontres mais aussi de construction des possibles. Le cinéma d’animation en fer de lance, une atmosphère cotonneuse, des effluves de popcorn chaud qui chatouillent les narines, un grand écran avec le son d’une salle de concert… Et en point d’orgue : l’ouverture des portes une heure avant la séance pour pratiquer en famille une activité artistique en lien avec la thématique du film ou des courts métrages diffusés. Longtemps, c’est la talentueuse artiste Saba Niknam qui assumait seule ces ateliers. Depuis un an, les Ceméa l’ont rejoint, et c’est tout l’Espace Django qui est investi jusque dans ses moindres recoins. Un hymne à la joie, à la pratique artistique en famille, pour le plus grand plaisir des spectateur·ices ! Parole donc aux militant·es bénévoles qui nous accompagnent chaque premier dimanche du mois !
Est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Nous sommes des militant·es bénévoles de l’association des Ceméa Grand Est, et au sein de cette association nous participons à un groupe de rechercheaction qui s’appelle Pratique et Accompagnements Artistiques (P2A). Dans ce groupe, nous mettons en oeuvre des ateliers d’accompagnement culturel auprès de différents publics, et nous analysons ces pratiques, nous réfléchissons aux enjeux que cela soulève.
Les Ceméa, c’est quoi ?
Ceméa ça veut dire Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active. Les Ceméa existent depuis plus de 80 ans, ce sont des associations partout en France, et dans quelques autres pays. Les Ceméa ce sont des mouvements d’éducation nouvelle qui revendiquent des valeurs de l’Éducation populaire et c’est aussi un organisme de formation (BAFA, BPJEPS, Formation de délégués…) Les Ceméa ce sont des militant·es qui agissent collectivement dans différents espaces : dans les centres de loisirs, dans les colos, à l’école, dans les centres sociaux, dans les festivals, dans les salles de concert, bref partout où c’est imaginable. C’est une association avec de multiples tentacules qui agissent à différents niveaux et qu’il est compliqué de résumer en quelques lignes…
« Nous pensons qu’en vivant une activité, en agissant avec ses mains, on perçoit ensuite le film différemment, que l’entrée dans l’oeuvre est plus facile et plus évidente. »
Quels sont les liens entre les Ceméa et l’Espace Django ?
Nous avions déjà travaillé ensemble il y a quelques années dans le cadre du projet Culture et Citoyenneté. Il s’agissait d’un projet visant à faire se rencontrer des strasbourgeois·es et des réfugié·es autour d’actions culturelles. Et puis depuis bientôt un an, avec le groupe P2A nous participons aux CinéDjango. Tous les premiers dimanches du mois nous imaginons et animons des ateliers en lien avec les films diffusés. Car nous pensons qu’en vivant une activité, en agissant avec ses mains, on perçoit ensuite le film différemment, que l’entrée dans l’oeuvre est plus facile et plus évidente. C’est aussi l’occasion pour nous d’essayer des choses et de voir ce qui fonctionne ou non avec les participant·es.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous investir dans les CinéDjango ?
Nous cherchions un espace pour mettre en pratique nos idées, nous avions déjà travaillé avec les musées de Strasbourg, et différents théâtres. Et nous voulions changer, aller vers des choses que nous ne connaissions pas. Aussi, lorsqu’on a entendu parler de faire des ateliers avant des films, ça nous a semblé intéressant. Et puis, très vite on s’est aperçu que nous partagions des valeurs communes avec l’Espace Django et ça nous a donné envie de continuer !
À quoi ressemblent des ateliers des Ceméa pendant un CinéDjango ?
Alors à chaque fois c’est un peu différent, en fonction des films, des animateur·trices qui sont là, et bien sûr des participant·es. Ce qui est récurrent, c’est que nous investissons tout l’espace à disposition avec des ateliers : devant le bar, dans le hall, dans la salle à côté de l’entrée… Ainsi, lorsque les personnes arrivent, elles sont dirigées d’une manière ou d’une autre vers un atelier. En général il y a en a 5 ou 6 différents. Chaque atelier est en lien avec les thématiques abordées par les courts-métrages ou films projetés. Par exemple lors du CinéDjango de novembre, la thématique c’était « les oiseaux », on a donc proposé : « le resto des oiseaux », où chacun·e pouvait goûter des graines, « une fabrique à oiseau » où chacun·e pouvait fabriquer un oiseau en papier et le faire voler, « un devine oiseau » où à l’aide d’indices il fallait retrouver une image d’oiseau.
À côté de ça vous organisez d’autres types d’accompagnements ?
Oui, à l’échelle de Strasbourg on travaille avec les stagiaires de nos formations (notamment les stagiaires BPJEPS Accompagnement Culturel). On leur fait à la fois vivre des accompagnements (le prochain sera avant un spectacle du Maillon par exemple) et on co-construit des ateliers avec elles·eux également, pour qu’ils·elles mettent en pratique leurs savoir-faire. Il y a quelques semaines, ils·elles ont par exemple animé des ateliers lors du Festival Schilik on carnet. Et puis plus largement, à l’échelle du Grand Est et à l’échelle nationale, les Ceméa et certain·es membres du groupe P2A interviennent sur des festivals : le Printemps de Bourges, le Festival d’Avignon, le Festival Far Away à Reims, le Festival Mondial du Théâtre de Marionnettes à Charleville…
Après cette première année, quels souvenirs marquants retenez-vous ?
Ce qui nous marque le plus c’est l’investissement des enfants et des jeunes durant ces ateliers, ainsi que les échanges intergénérationnels. La présence d’une multitude de gens du quartier qui reviennent d’une fois à l’autre et avec qui une confiance se construit petit à petit. C’est plaisant, et ça donne du sens à nos actions.
« Ce qui nous marque le plus c’est l’investissement des enfants et des jeunes durant ces ateliers, ainsi que les échanges intergénérationnels. »
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