C’est déjà la cinquième « promo » de volontaires en service civique qui nous a quitté en juillet dernier, après sept mois passés à nos côtés. Un investissement sans faille, un sens du dévouement exquis, et une bonne humeur quotidienne, sans oublier un certain sens du jonglage indispensable pour pallier à tous les imprévus inhérents au travail de terrain. Rendons aussi un hommage appuyé aux projets plus spécifiques qu’elles ont menés et finalisés ; l’organisation de la séance de cinéma en audiodescription mêlant enfants sourds (centre Louis Braille) et entendants (école Neuhof A) et toute la sensibilisation préalable pour une séance la plus inclusive possible, ou encore l’aboutissement de nos premières visites sensorielles, et notamment la maquette 3D de l’Espace Django réalisée en lien avec la Cybergrange. Elles nous ont régalés ! Mission réussie donc, pour renforcer toujours plus notre lien aux habitant.es et aux partenaires du Neuhof. Retour sur cette aventure avec Léa Ciavarella et Sara Aitelhocine, un binôme de choc !
Comment se sont passés ces 7 mois à Django, au Neuhof ? Quel était votre rôle ?
Léa : Ils sont passés trop vite… Notre rôle était d’assister l’équipe à l’action culturelle : faire le lien entre la programmation, les habitants, les artistes, les partenaires et accueillir, rencontrer, discuter, diffuser, proposer, créer et arpenter le quartier. On a eu la chance d’avoir carte blanche pour la mise en place de projets que l’on a fièrement porté tout au long de notre volontariat. Le plus conséquent c’est la projection du film en audiodescription Dilili à Paris au cinéma Vox qui s’est précédé d’une journée de sensibilisation menée par l’association « Vue d’ensemble » à destination d’une classe de CM1 de l’école Neuhof A et des jeunes du centre Louis Braille (Association Adèle de Glaubitz, site du Neuhof). Mourad et le reste de l’équipe nous ont fait confiance, nous ont accordé une grande autonomie et c’est magique, je les remercie vraiment pour ça. L’équipe est resserrée, ça rend le contact avec chacun.e plus facile et ça permet de découvrir les différents métiers qui la constitue. C’est un lieu idéal pour expérimenter des idées, des projets : on a été guidées et soutenues dans cette perspective et ça, à mon sens, ça fait grandir, ça aide à se faire confiance. Merci.
Sara : C’était sept mois riches en découvertes. J’étais heureuse de pouvoir m’impliquer aux côtés de l’équipe de Django, et de faire la rencontre du Neuhof, qui est vraiment un chouette quartier ! Et pour ce qui est de notre rôle… On avait des missions très variées. Il y a eu beaucoup d’actions hors-les-murs : nous étions présentes dans différents lieux du quartier, des écoles au marché de l’allée Reuss, pour renforcer le lien entre les habitants et la salle de concert. Un peu d’affichage, aussi, ce qui m’a permis de mieux connaître le Neuhof… et d’apprendre à faire du vélo (véridique) ! Et dans l’enceinte de Django, nous avons accueilli les publics et les artistes, organisé des visites de la salle de concert, écrit des articles sur les actions en cours, assisté Mourad et Baya dans la mise en place de nouveaux projets du pôle action culturelle… En bref : à Django, aucune journée ne ressemble à celle de la veille !
Pourquoi avoir demandé un volontariat en service civique ? Ici ?
L : Je devais effectuer un stage de fin d’étude dans le cadre de mon master et j’ai eu envie de le faire à l’Espace Django, tout simplement parce que le projet me plaisait. Un peu sceptique quant aux relations publiques de par mes
précédentes expériences, il me semblait nécessaire de découvrir un mode d’action radicalement différent et Django me paraissait être une bonne alternative. On m’a permis de faire un service civique à la place du stage, ce que je trouve bien plus intéressant : sept mois c’est le minimum pour avoir le temps de s’imprégner du territoire et de ses habitants.
S : Je cherchais à trouver un stage de fin d’étude à Strasbourg dans le secteur culturel. Lorsque j’ai vu que l’Espace Django recherchait des services civique, j’ai tout de suite voulu candidater ! Je connaissais un peu la salle de concert et avais eu vent de quelques actions qui s’y déroulaient. Le projet me parlait beaucoup, et le temps passé ici n’a fait que confirmer cette première impression !
« Ça m’a aussi permis d’observer de près un mode d’action culturelle qui valorise son territoire d’implantation et qui œuvre avec ténacité en sa faveur et ça, c’est beau. »
Que vous a apporté cette expérience ? Vous en ressortez grandies ?
L : Humainement déjà, beaucoup de choses : une super équipe, un super binôme. Être au contact des gens tout le temps ça impose de mettre sa timidité de côté, moi ça m’a aidé à prendre confiance en moi (au moins un peu). Ça m’a aussi permis d’observer de près un mode d’action culturelle qui valorise son territoire d’implantation et qui œuvre avec ténacité en sa faveur et ça, c’est beau. Il y a une véritable relation de proximité qui se crée avec les habitants et c’est sans conteste grâce à l’omniprésence des membres de l’équipe sur le quartier, la bonne humeur et la bienveillance qu’ils y répandent. Grandie, un peu comme je l’ai dit précédemment mais j’en sors surtout perdue. En arrivant ici j’avais dans l’idée de kiffer pendant quelques mois, découvrir le fonctionnement de la structure sans trop me prendre la tête, aujourd’hui, je dois avouer que l’expérience m’a tellement plue que ça me plairait de continuer là dedans, du coup ça bouleverse un peu mes plans !
S : Oui ! Une équipe et un binôme géniaux, avec qui c’était un plaisir d’évoluer, et de qui j’ai beaucoup appris. Prendre part au projet Django, ça a été pour moi l’occasion de découvrir une salle de concert qui a à cœur d’instaurer des liens pérennes avec ses publics, et notamment les habitants du quartier, sans distinction aucune. Concrètement, sur le terrain, ça a impliqué d’être en lien avec des personnes très différentes, et donc de sortir parfois de ma zone de confort. Ça n’a pas toujours été facile, mais ça a été vraiment enrichissant.
Un projet, une action en particulier vous a marqué plus que les autres ?
L : C’est difficile parce qu’avec chaque public c’est une expérience différente. Mais j’ai beaucoup aimé mener un projet d’écriture et de dialogue autour des questions de liberté, d’égalité de genre avec des jeunes du foyer de l’adolescente en compagnie de l’artiste Lexy Walt.
S : Parmi les actions marquantes, je pense à un projet de sensibilisation au handicap visuel qu’on a mené avec Léa. Nous avons réuni une classe de CM1 de l’école Neuhof A et des jeunes en situation de handicap visuel du centre Louis Braille à l’Espace Django, autour d’activités proposées par l’association Vue d’ensemble. Il y a eu des échanges vraiment intéressants, et les retours ont été très positifs. Outre le volet instructif de la journée, c’était une jolie rencontre, que je ne suis pas prête d’oublier.
Et le Neuhof, ses habitants, son tissu associatif, qu’en avez-vous pensé ?
L : J’étais surprise de voir combien le quartier est dynamique, le réseau associatif est impressionnant, tout le monde se connaît et est en lien constamment. On a rencontré pas mal de partenaires socio-éducatifs du Neuhof et ils étaient toujours super enthousiastes à l’idée de nouveaux projets avec Django. Il y a un vrai dialogue qui se crée, notamment avec les petits dej’ des partenaires ayant lieu une fois par mois, permettant d’avoir une vue d’ensemble sur ce que fait chacun et chacune. Les habitants de manière générale… ça a été beaucoup de love, ils rendent bien à Django l’énergie que l’équipe dépense toute l’année avec des beaux mots d’encouragements, de remerciements et des sourires en bloc.
S : J’ai beaucoup aimé l’ambiance du Neuhof, où les différentes associations, structures médico-sociales et éducatives mettent constamment en place des actions communes. C’est vrai, les partenaires étaient toujours partants pour construire des actions avec Django ! C’était super de pouvoir faire partie d’un réseau associatif aussi riche. Et pour les habitants du Neuhof, je retiens les sourires des enfants qui nous reconnaissent lorsqu’on les rencontre dans leurs écoles, ou dans la salle de concert ; les retours enthousiastes des habitués de Django, de ceux qui découvrent le lieu… Je crois que toutes les personnes qu’on a croisées par ici franchissent la porte de la salle avec plaisir, et ça fait chaud au coeur !
Un message pour nos prochains volontaires ?
L : Pour ce service civique, il faut beaucoup de motivation, savoir faire du vélo et aimer préparer des goûters ! Plus sérieusement, je conseille vivement ce service civique, bien qu’ils soit majoritairement axé autour de l’action culturelle, tu découvriras différents métiers tels que chargé de production, programmateur, administrateur ou chargé de communication, c’est très riche. Tu rencontreras également des artistes passionnés, tu assisteras quotidiennement à des spectacles, des actions hors et dans les murs, à des concerts avec une ambiance de folie, bref tu verras c’est plutôt chouette.
L : Je vous souhaite de kiffer autant que nous à Django !