Salut, tous. J’ai été saisie d'une méga flemmingite rédactionnelle aiguë, et vais donc vous résumer plus que brièvement les dernières dates passées qui n'ont pas eu droit à leur propre récap' :
On a eu le Derby Grand Est, mais j’étais pas là. Y’a eu le Quartier Live, qui me foutait un peu les jetons, mais qui a été magistral et aussi beau qu’on osait l’espérer. Y’a eu la date d’Ind’hip-hop par nos copains de Pelpass, et tous ceux qui n’ont jamais vu Black Milk en live, je vous le dis, ne mourront pas tranquilles.
Et puis y’a eu Astéréotypie aussi, composé du groupe de Moriarty et de trois jeunes chanteurs qui écrivent leurs propres textes, et qui se trouvent …être autistes. Ce genre de date « qui construit l’identité » d’une salle, vous commencez à saisir le concept. Y’avait pas foule, et franchement, vous avez eu tort de pas venir. C’était trop beau.
Honnêtement, début de journée, méga flemme d’enchaîner deux dates d’affilées, tous les autres récap’ à rattraper, j’avoue que j’y allais en crabe (pas à reculons mais pas franchement franchement non plus quoi).
Je rentre dans la salle au moment de l’arrivée du groupe, et un grand type se dirige droit vers moi, me tend la main pour me dire bonjour… puis m’attrape carrément pour me faire un câlin. Euhhhhhh. Ah oui. Un des chanteurs d’Astéréotypie. Aurélien.
Aurélien, quand il n’est pas sur scène, il marche. Il fait de grands pas dans toute la salle, distribue les câlins, et marche, marche, arpente toute la salle vide avec son casque anti-bruit sur les oreilles. Il a un temps de concentration de 20 secondes en temps normal, et celle d'un moine bouddhiste quand il joue son morceau de xylophone sur scène.
Y’a Yohann, qui était tellement enthousiaste pendant les balances qu’il en a fait une belle série de roulades, genre tête brûlée de la bande, mais bon, allez écouter son titre « Le Cachet» et on en reparle.
Et y’a Stanislas, qui parle d’une voix grave, très grave (comme il dirait parce qu’il aime accentuer les choses), comme une vieille personne, mais qui serait vieille dans les années 50. Il a une diction à parler sur Radio Londres, et s’intéresse aux sujets importants, comme le modèle de voiture que Ben conduit (« c’est bien, c’est très bien, c’est un bon modèle de véhicule, ce sont des voitures solides ! Mais pourquoi ne pas avoir choisi le modèle plus récent ? »).
Le catering s’est passé à merveille, si on omet le fait que le plat sans lactose et sans gluten pour Aurélien ne lui a pas convenu :
« J’en veux pas.
- Oui mais c’est pour toi, on l’a commandé exprès tu sais, sans gluten et sans lactose… Tu ne veux pas goûter quand même ?
- Nan, j’veux pas.
(je jette un coup d’œil à leur éduc’ spé, qui hausse les épaules)
- Boh, tu sais… C’est une idée de sa mère de toute façon, il passe son temps à boulotter des Princes toute la journée. »
Du coup Aurélien s’est servi une montagne de patates et de cordon bleu à la crème.
Bon, il a pas trop aimé les patates. Il faisait la moue, a commencé à toutes les éplucher une à une, a abandonné, joué avec du bout de sa fourchette… Entre un dessert et un verre de vin blanc, je le vois agiter ses couverts. Je tique avec 4 secondes de retard. « Aurélien... ? T’aurais pas jeté les patates sous la table par hasard ? » Il secoue la tête « Nooon… Pas sous la table. Par terre. » Ah oui. Bon. Il les a ramassé dans la foulée et en sortant, alors qu’on courait partout pour débarrasser, il passe à côté de moi et lâche un furtif « Pardon c’était une bêtise. ». T’es tout pardonné Aurélien. T’es bien trop chou pour qu’on t’en veuille et en plus ta chanson « Ponyo sur la falaise », elle déchire.
Evidemment, c’est pas le même genre que Stanislas qui scande son amour et son respect infini pour Marie-Antoinette qui vit dans un souterrain secret depuis 500 ans, ou tout ce qui le met en colère (leur gros titre).
Le concert était hyper intense et prenant, l’équipe était super contente de l’accueil, ça les changeait des premières premières pré-premières parties ou des événements « les handicapés font de la musique», vous voyez le genre. Aurélien est tombé amoureux d’Ophélie (« Toi je t’aime beaucoup. ») et notre copain Henri le Facteur, que vous connaissez tous trop bien, a été tellement ému du concert qu’il a versé quelques larmes.
Ouaip, vous avez loupé quelque chose.