
Maintenant que vous savez qui je suis et ce que je fais là (indice : t’as pas su suivre le fil des DEUX articles publiés sur la rubrique, c’est par ici que ça commence), je vous lance mon premier pavé : ma présentation des groupes qu’on accueille à Django ce trimestre. Histoire d’avoir plus drôle qu’un résumé poli et du verbiage jargonneux de communiquant.
Asseyez-vous, ça va être long.
La deuxième soirée sera super cool, puisque ce sera un ApéroMix à Supertonic, le super bar qui ressemble un peu à une super piscine et qui vous sert des gins comme ils en boivent que dans les super films anglais. Là, y’aura nous, l’équipe, pis vous, le public, on pourra discuter, profiter du son, commencer l’année avec une approche informelle de votre future nouvelle salle de concert préférée. La super soirée, elle, aura lieu le 27 septembre, à partir de 19h.
Samedi 29 septembre :
Bienvenue bienvenue bienvenuuuuue ! Si vous avez loupé nos apéro-chantiers, nos pré-soirées, nos présentations, nos communiqués sur internet, c’est aujourd’hui que vous découvrez le nouveau visage de Django ! Nouveaux abords, nouveau bar, nouvel espace d’accueil, nouvelle prog’, et on commence l’année avec une rencontre entre les danseurs de l’Illusion Crew et ceux du ballet de l’Opéra National du Rhin, une déambulation avec Bombatuc, du cirque, une radio éphémère, et le concert 10LEC6, les petits nouveaux d’Ed Banger (le label électro french-touch qui produit de petits artistes comme Justice, Breakbot, Mr. Oizo, et compagnie). Ça vous va ?
Samedi 06 octobre :
« Boom-bap », « exotico-glitchy », « electric-blue-witch-hop »… voilà un petit florilège sans trucages des styles musicaux que l’on peut rencontrer aujourd’hui. L’Entourloop est pas mal dans son genre aussi : le hip-hop « inna yardie style ». Attention cependant, ici, pas de nouveaux termes inventés à l’occasion d’innovations plus ou moins pertinentes, mais un bon gros mélange efficace de samples reggae, de batteries solides, de gros beats hip-hop et des voix de basse. Ça ne vous parle pas ? Attendez, on va essayer une autre approche. On va directement le danser. Levez un bras en l’air et effectuez un vigoureux mouvement gauche-droite de l’avant-bras, bien cassant depuis le coude. On y juxtapose un léger rebond des genoux sur le même rythme. Paupières closes, nuque relâchée vers l’arrière, menton détendu, vous êtes parti pour kiffer le « inna yardie style », que vous ayez saisi ce que c’était ou non.
Vendredi 12 octobre :
Blues touareg, électro-raï, percu-voix “sans-étiquette” sud-africain… Tu as fait le tour des dates world improbables de Django, tu ne sais plus quoi raconter de neuf à tes copains en Birkenstock le samedi matin au marché ? Rassures-toi, on a plus d’un tour dans notre sac et on te dégaine sur un plateau de bois durable-équitable le funk psychédélique turc d’Altin Gün. Pantalons pattes d’eph’, lampes-laves et loukoums à la rose saupoudrés de suspicieuse petite neige blanche remasterisés façon 2018, tu pourras transpirer en toute quiétude ton kebab vegan. Ouais, mais bon, plus sérieusement, c’est vraiment cool comme date. Ça groove sévère.
Samedi 20 octobre :
Si vous avez l’oreille curieuse, vous n’avez pas pu louper le grand retour de la langue française dans la musique, que ce soit dans le rap (salut les belges, salut les québecois, y fallait bien que vous interveniez pour remettre ça à la mode) ou dans la chanson française 2.0 assaisonnée électro. Mais si, vous avez bien entendu parler d’Eddy De Pretto (yiiiiik, je suis désolée, lui j’peux vraiment pas), non ? Nous, on a choisi Tim Dup, une bouille de bébé à la voix tasse-de-porcelaine qui nous offre de jolies mélodies bien ficelées, légères, mélancoliques, dansantes, de ce genre de chansons qui crie « j’ai 20 ans et je me balade en ville, les mains dans les poches, pour regarder le coucher de soleil et les gens qui passent, le reste j’en ai rien à foutre ». Que le premier qui n’a pas envie de retrouver cette jolie insouciance euuh, bah… retourne remplir sa déclaration d’impôts.
Jeudi 25 octobre :
Je ne suis pas une grande chanteuse. J’ai la portée de voix d’un hamster russe asthmatique avec un pop-corn coincé dans la gorge. Je sais jamais si je chante trop aigu ou trop grave – mais visiblement, toujours un peu trop fort pour mes copains du bureau. Mais peu importe. On a pas besoin de savoir chanter pour apprécier les soirées QuartierLibre Karaoké Live. Y’a des pros qui jouent sur scène, y’a les courageux qui viennent prendre le micro, et des fois, y’a un live surprise de Los Djanguitos (Pierre à la voix, Ben à la batterie, Mourad à la figuration, et moi, planquée dans un endroit inaccessible où personne ne me trouvera jamais), et ça, croyez-moi, ça vaut tous les concerts du monde.
Vendredi 26 octobre :
France, Jamaïque. Euh … Vin rouge et rhum planteur ? Franchement, non. Bœuf bourguignon et chicken coco curry ? Toujours pas. Bal musette et dancehall ? …mouaaais, bof… Ah ! Accordéon et dreadlocks ! Art de vivre, copains, musique ? Reggae et chanson française. Winston McAnuff et Fixi (de Java). Bah oui. Oui, oui.
Vendredi 09 novembre :
« Tiens, on a pas de groupe « légende » cette saison… ». Fallait pas le dire deux fois, et Ben nous a dégainé un groupe que même peut-être que vous le connaissez pas mais en fait si vous le connaissez quand même. On parie ? Allez, je commence. Qu’ont en commun Snoop Dogg, Dr.Dre, 2Pac, Lil’ Kim, Notorious B.I.G et tant d’autres ? Bon, oui, ils sont riches, pas mal d’entre eux sont morts (ou presque), mais surtout, surtout, ils ont tous samplés à tort et à travers les morceaux d’un groupe de frères au nom très stylé (non) (les Hommes-Truites, les gars, sérieux) qui aime jouer sur des claviers portés en bandoulière, chanter dans des tuyaux de plastique mou, et porter des chapeaux blancs et des costards pastels assortis. J’ai nommé, ZAPP. Et si vous avez encore un doute, allez voir la vidéo de leur live « Summertime in the LBC », et prenez votre place dans la foulée !
Jeudi 15 novembre :
Otis Taylor arrive. La lumière décline soudainement et le plancher craque, que ce soit sous l’effet de sa démarche hiératique ou du vent qui tempête dehors dans la nuit noire. Tu as six ans, tu es assis en tailleur, et lui semble faire trois mètres de haut. Tu sais que quelque chose de mémorable va arriver. Il s’assied sur sa chaise, l’osier grince. Il ouvre la bouche sur les premières notes de guitare. Et l’Histoire se déroule comme un ruisseau glacé des Appalaches entre les pierres millénaires.
Vendredi 16 novembre :
Parce qu’on fait pas des artistes assez originaux et d’actions hors-les-murs (ironie), on s’est dit qu’on pourrait faire un concert caché. L’année dernière, c’était cadeau pour les abonnés, et ils se sont retrouvés assis sur des poufs multicolores, dans une petite piscine d’école maternelle illuminée, avec d’affreuses sur-chaussures jetables aux pieds – hygiène oblige. L’expérience était assez incroyable, et le concert de 1984 (eh, pssst : c’est le nom du groupe) reste un de ces très jolis souvenirs qu’on garde précieusement en nous. Cette année, ce seraaaa… (roulement de tambour, danse hawaïenne de perruche en guise de suspens)… bah nan ! Les gars ! Je vais pas vous le dire, c’est le principe ! Mais cette fois, ce sera ouvert à billetterie, alors restez sur vos gardes si vous voulez décrocher votre place pour mot flouté à mot flouté !
Jeudi 22 novembre :
Il a été complet en moins de 3h l’année dernière (vous êtes de grands malades), et on a de nouveau passé une soirée de folie avec des équipes surmotivées, déterminées à se dépêtrer des pièges que leur ont tendu l’historique duo Jack le Vicieux/Ben O’Maneth (ce sont de grands malades). Les habitués se battent pour leur place, les autres rêvent de découvrir enfin ce que cet inimitable QuartierLibre Blindtest peut bien cacher – même les bénévoles se précipitent pour avoir l’honneur de vous servir des bières lors de cet incroyable événement, devenu un incontournable. Alors attention, tenez-vous prêts à trouver un nom cool et une bonne connexion internet pour le jour où on lancera les inscriptions !
Vendredi 30 novembre :
Prairies d’herbe grasse et verdoyante, un cheval et quelques brebis au loin, vous mâchouillez un brin de paille en regardant passer de ventripotents cowboys à mulet, coiffés de Stetson. Les falaises roses rougeoient du coucher de soleil. Oui, on dirait l’Amérique. Mais non, vous êtes simplement dans le Sundgau. C’est un peu la même idée avec Sammy Decoster. Une mélancolie et des sonorités « Grand Ouest américain », mais des textes en français et une délicatesse que je qualifierai chauvinement d’hexagonale. Enfin, vous l’aurez compris, que ce soit du côté des longues routes poussiéreuses de Decoster ou de la voix nasillarde et trainante sur un son bayou nostalgique et chaloupé de Palatine, vous trouverez votre rêve américain à Django ce soir-là.
Mercredi 12 décembre :
J’connais pas Ytre, alors je vais lancer une vidéo Youtube pour trouver l’inspiration. Okay, c’est des musiciens manouches d’Alsace. Ça sonne jazz manouche, mais y’a une touche jazz « plus plus » qui rend ça léger et donne une virtuosité différente, très agréable. Là j’ai très envie de m’allonger sous un arbre et de laisser des taches de couleur danser sous mes paupières (note : c’est peut-être parce que j’écris ça en été et que j’ai totalement la flemme de bosser). De jolies notes de violon qui vous courent le long de la nuque en riant, et une guitare comme un rayon de soleil sur les clavicules qui vient rebondir sur le fond du palais en bulles moelleuses. Des pâquerettes qui poussent entre les doigts. Okay, bon, je valide Ytre. Vous pouvez y aller.
Jeudi 20 décembre :
Vous avez pu ne pas le relever, la première fois que vous avez lu dans le programme Django la mention QuartierLibre Soultrain. Vous n’étiez peut-être pas dispo, lors de la deuxième édition de cette soirée qui a mis en émoi tout Strasbourg et engendré dans la foulée une dizaine de soirée « alla Django Soultrain » (à lire avec un accent italien, comme quand on parle de spaghettis, pour ceux du fond qu’avaient pas compris). Vous l’avez clairement fait exprès si vous avez loupé la version géante qui s’est déroulée dans la nef du Musée d’Art Moderne au printemps. Mais comme on est cool, on vous offre une occasion de vous excuser. Vous pourrez venir à notre Soultrain de Noël. Mais je vous préviens, si vous portez autre chose que des collants verts pailletés, un costume de Père Noël en lycra et une truffe de renne lumineuse, je ne sais pas si je vous pardonnerai !!!
Et je ne vous parle pas de nos trois CinéDjango du trimestre, de la date de « Hip-Hop won’t stop » qu’on accueille, de nos concerts « A la Bonne Heure » avec Dix Grammes de Rimes et l’Opéra Studio, de notre spectacle jeune public/sieste musicale « TouTouig La La », et tout ça, parce que j’avais promis de pas faire trop long… Mais tout ça c’est sur notre programme papier, notre site internet, notre Facebook, par téléphone si vous voulez entendre nos douces voix, par mail sur l’adresse contact@espacedjango.eu si vous avez des questions, par correspondance parce que j’adore recevoir du courrier, et pendant les soirs de concerts, parce qu’on est toujours tous là et qu’on aime que vous veniez nous faire la conversation !
… vous êtes toujours là ?
Eh ben.
On va bien s’amuser vous et moi !