T/O, DE ROCK ET DE CHOC 

03.09.2019

En janvier dernier, nous avons rejoint le dispositif transfrontalier Iceberg, cette opération initiée par les Eurockéennes de Belfort et la Fondation suisse CMA, destinée à accompagner plusieurs artistes émergents. Dans ce cadre, nous avons choisi de parrainer le strasbourgeois T/O, ce projet rock déjà identifié sur la scène française et dont les perspectives de développement restent grandes. Du 15 au 17 avril derniers, il s’est ainsi rendu à la Case à Chocs dans la ville de Neuchâtel en Suisse pour une résidence atypique, censée lui permettre de repenser la sonorité de son projet en salle mais aussi de tester différentes formules, d’inventer, d’innover, de repousser un peu plus ses limites, sous le regard bienveillant d’un conseiller artistique, Côme Aguiar. Retour avec Théo sur cette expérience inédite.

En quelques mots, c’est quoi, c’est qui T/O ?

T/O doit être une zone de mon cerveau qui veut s’exprimer en écrivant des chansons. Le problème, c’est qu’elle aime bien s’exprimer en délivrant beaucoup d’informations... Heureusement, j’ai des copains généreux que ça semble amuser de m’aider à jouer tout ce bordel sur scène !

Ce projet existe depuis quelques années. Vous aviez encore besoin d’accompagnement ?

La nécessité et la notion même d’accompagnement me semble assez périlleuse. Elle relève d’un jeu parfois dangereux qui peut tendre à l’uniformisation du développement des groupes. C’est en tout cas un constat que je fais sur le sol français. Il faut passer par certains événements pour franchir certaines « étapes » et rencontrer certaines personnes. J’essaye de prendre du recul là-dessus, ce qui n’est pas toujours évident, d’autant plus quand on souhaite en vivre. Mais je pense que chacun doit prendre ce qui lui semble bon pour avancer !

Comment s’est passée la résidence sur place, la rencontre avec Côme, les échanges avec l’équipe de la Case à Chocs ?

Côme a été une oreille extérieure intéressante et très attentive à l’univers établi. On a regardé Notre- Dame brûler ensemble, ça nous a bien rapprochés. L’équipe de la Case à Chocs était finalement très peu présente, mais nous avons été très bien accueillis !

Quels étaient les objectifs précis de ces 3 jours ? Ont-ils été atteints ?

L’objectif de ces 3 jours était de pouvoir prendre le temps, pour une fois, de travailler en détail le son et l’interprétation de certains passages. C’est un travail qui pourrait ne jamais finir, mais nous avons repassé la frontière française convaincus.

Travailler dans d’autres contextes, ici un pays qui n’est pas le sien, une salle que vous ne connaissiez pas, ça aide à se concentrer, à se mettre dans de meilleures dispositions pour créer ?

Je pense effectivement que pour créer, le contexte est très important. Changer de contexte ne veut pas forcément dire « meilleures dispositions », mais en tout cas « nouvelles dispositions », ce qui pour moi est souvent bénéfique. Dans le cadre d’un travail comme celui qu’on a effectué, qui ne relève pas vraiment de la création, c’est un peu différent mais ce qui était intéressant, c’était de dormir directement au-dessus de la salle. En plus, on adore la Suisse donc ça tombait bien, on y est toujours super bien reçu.

C’est quoi la suite pour vous à présent ?

Je cherche en ce moment à faire avancer le live dans sa forme, et puis j’écris une nouvelle histoire qui se retrouvera sur le ou les prochains disques. On devrait aussi pas mal jouer d’ici l’année prochaine !